Début septembre, j’ai commencé mon premier cours en ligne, consacré à « La Science du Bonheur ». Il s’agi d’étudier les facteurs qui permettent d’être heureux sous un angle à la fois biologique et social. Les cours se présentent sous la forme huit modules hebdomadaires, explorant chacun un sujet précis à base d’articles écrits et de vidéos enregistrées par les instructeurs du Greater Good Science Center, à l’université de Californie. Pour contrôler l’acquisition des connaissances, il y a un QCM chaque semaine et deux examens plus longs, un au milieu et un à la fin, qui portent la durée totale du cours à dix semaines.
Contrairement à « The Science of Everyday Thinking » dont j’ai déjà parlé ici, « The Science of Happiness » est un MOOC qui ne reste pas disponible plusieurs mois d’affilée; les participants doivent le suivre au rythme de mise en ligne des modules. Par contre, c’est un cours récurrent, avec une nouvelle session chaque trimestre – donc, si vous êtes intéressé, vous pouvez toujours vous inscrire à celle qui démarre le 5 janvier! Comptez 4h d’étude par semaine pour faire le minimum prescrit, et un peu plus si vous voulez explorer davantage certains sujets. L’inscription est gratuite, mais si vous voulez obtenir un certificat de réussite officiel à la fin, il vous en coûtera US$50. Un niveau d’anglais correct est nécessaire, sachant que toutes les vidéos sont retranscrites par écrit si vous vous sentez plus à l’aise en lecture qu’en compréhension orale.
Les sujets abordés au fil des semaines sont les suivants: le pouvoir des connexions sociales, la compassion et la gentillesse, la coopération et la réconciliation, la pleine conscience, les habitudes mentales, la gratitude, les nouvelles recherches et la manière de déterminer les pratiques les plus appropriées pour soi. En gros, la première moitié du cours est tournée vers l’extérieur et le rapport aux autres, tandis que la seconde se recentre sur l’univers intérieur de l’individu. Après avoir abondamment expliqué chaque facteur permettant de contribuer au bonheur, les instructeurs proposent aux élèves d’essayer divers exercices assez connus dans le domaine de la pensée positive, comme tenir un carnet de choses pour lesquelles ils sont reconnaissants.
Souvent, je me suis aperçue que c’était les sujets qui m’intéressaient le moins à la base et les exercices qui me rebutaient le plus qui s’avéraient le plus utiles dans la pratique. Par exemple, le module sur la réconciliation m’a aidée à lâcher prise sur ma rancune par rapport à plusieurs incidents et personnes qui ont autrefois été importantes dans ma vie – et ça m’a fait un bien fou. Le module sur la compassion m’a enfin permis de comprendre comment je peux avoir aussi peu d’empathie et être quand même nettement plus altruiste que la moyenne. Le module sur les connexions sociales m’a appris que j’avais un style d’attachement dit « évitant », alors que les gens vraiment heureux sont ceux qui ont un style d’attachement dit « sécure », et ça m’a incitée à revoir mes rapports avec mon entourage. La plupart des sujets abordés figuraient déjà dans ce livre de Sonja Lyubomirsky dont j’avais chanté les louanges à l’époque où je l’avais lu (cette chercheuse est d’ailleurs l’une des intervenantes du MOOC), mais j’avoue qu’ils ont eu beaucoup plus d’impact sur moi cette fois, sans doute parce que j’avais pas mal avancé sur mes réflexions personnelles entre-temps.
Dans l’ensemble, le matériel de « The Science of Happiness » est vraiment passionnant et tout à fait accessible au grand public. Je déplore toutefois deux choses: d’abord, les vidéos de Dacher Keltner et Emiliana Simon-Thomas sont chiantes à mourir. Bien que je ne doute pas une seconde de leurs compétences, ils parlent face caméra devant un fond neutre, et c’est aussi peu engageant que possible, surtout comparé aux énormes efforts de production de « The Science of Everyday Thinking » avec lequel je ne pouvais m’empêcher de faire une comparaison constante. Ensuite, les examens sont très mal fichus: souvent, les réponses étaient si évidentes que je répondais (tout juste) aux QCM avant d’avoir visionné le matériel correspondant. Les questions ne sollicitent pas du tout la faculté de raisonnement des élèves, juste leur mémoire et leur capacité à se souvenir de formules restituées telles que dans le cours. Pour résumer mon avis sur « The Science of Happiness », je dirais que le fond est absolument passionnant mais que la forme laisse franchement à désirer. Ce qui est fort dommage.
Je m'étais inscrite et finalement je n'ai eu le temps de faire que la première semaine avant que mon père ne rentre à l'hôpital….me voilà donc réinscrite pour celle de janvier 😀
Désolée d'apprendre que ton père est à l'hôpital, j'espère qu'il va vite se remettre.
Merci pour ce retour ! ça m'intéresse vraiment, mais je suis tellement une bille en anglais … d'un côté, ça pourrait être l'occasion de m'améliorer, car le sujet me passionne vraiment !
Ton avis m'a convaincue ! Je suis inscrite ! Merci beaucoup pour cette découverte !