« The Science of Everyday Thinking »: l’art de penser au quotidien

Qu’est-ce qu’un MOOC, ou Massive Open Online Course? Un cours à base de vidéos et/ou de lectures que l’on peut suivre sur internet. Généralement, il est accompagné de tests permettant d’évaluer l’assimilation du matériel par l’élève. Beaucoup de MOOC sont totalement gratuits; par contre, il faut payer pour obtenir un certificat de réussite – le cas échéant et si on en a besoin pour joindre à son CV ou son profil LinkedIn. Les deux principaux fournisseurs de MOOC sont actuellement edX et Coursera. Les sujets disponibles sont très variés, de la biologie à l’astrophysique en passant par tout l’éventail des sciences sociales, l’histoire de l’art ou la littérature, et il y en a pour tous les niveaux, du parfait débutant qui souhaite s’initier à l’étudiant déjà chevronné qui désire approfondir une matière. Bref, c’est un moyen absolument idéal de s’instruire pour rien ou presque, chez soi et à son propre rythme!
Pourquoi « The Science of Everyday Thinking »? Le premier MOOC auquel je me suis inscrite, dans l’optique d’une reconversion professionnelle, débutait en septembre. J’ai tellement aimé me remettre à étudier que, très vite, il ne m’a plus suffi. J’ai alors cherché un autre MOOC pour m’occuper, quelque chose de pas nécessairement en rapport avec mon activité future, pas trop lourd niveau travail à fournir mais tout de même amusant ou intéressant. Très vite, mon choix s’est arrêté sur « The Science of Everyday Thinking », « L’Art de Penser au Quotidien », dont le descriptif m’intriguait particulièrement. A l’inverse de mon premier MOOC, dont les différents épisodes étaient publiés au rythme d’un par semaine, l’ensemble du cursus de TSOET était déjà disponible, la session ayant commencé en août et s’achevant à la fin du mois de mars prochain. Résultat: ça m’a tellement passionnée que je l’ai descendu en un mois à peine. Et encore, j’aurais été plus vite si l’épisode 5 ne mettait pas justement en garde contre le fait d’apprendre trop de choses en très peu de temps – c’est efficace sur le coup, mais à long terme, on n’en conserve que peu de traces.
Comment se présente le cours? TSOET se compose de 12 épisodes nécessitant chacun une heure de travail si on se contente du minimum nécessaire pour passer les évaluations, et plus si on a envie d’explorer le matériel optionnel. Le matériel obligatoire est uniquement constitué de vidéos: des dialogues entre les deux instructeurs, Jason Tangen et Matthew Thompson, servant à présenter les concepts abordés, et des interviews de sommités mondiales telles que Daniel Kahneman, Prix Nobel d’économie et auteur d’un célèbre ouvrage de psychologie appelé « Système 1/Système 2: les deux vitesses de la pensée ». Le cadre de tournage change à chaque fois (et laissez-moi vous dire que l’Université de Queensland, en Australie, a l’air d’un endroit assez fabuleux!); les échanges entre les deux instructeurs sont extrêmement vivants et faciles à suivre; les personnes interrogées ont toujours des trucs passionnants à raconter; bref, c’est un vrai plaisir – contrairement à mon premier MOOC où les instructeurs débitent leur texte seuls face à la caméra devant un fond de couleur neutre, ce qui est barbant au possible. Ici, Jason Tangen et Matthew Thompson ont eu la bonne idée de s’adjoindre les services d’une vraie productrice en la personne d’Emma Mackenzie, et cela fait toute la différence. 
Qui peut s’inscrire? N’importe qui, sans connaissances préalables particulières. Seule condition: maîtriser suffisamment l’anglais parlé ou écrit. Les deux instructeurs s’expriment d’une manière très claire (les personnes interviewées, parfois un peu moins), et toutes les vidéos sont assorties d’une retranscription. 
Qu’est-ce qu’on apprend? Une foule de trucs passionnants. On découvre que la mémoire est traître et qu’on ne peut absolument pas s’y fier, que nos perceptions nous trompent constamment en raison de toute une série de biais extrêmement communs, que les raccourcis mentaux (ou « heuristiques ») que nous utilisons pour nous faciliter la vie dans une majorité de cas nous induisent aussi parfois gravement en erreur. On apprend comment réaliser dans la vie de tous les jours une expérience scientifiquement fiable pour mettre une affirmation ou une croyance à l’épreuve et réussir à distinguer le vrai du faux. On étudie des cas pratiques touchant au paranormal ou aux médecines alternatives. On s’entraîne à déjouer les pièges tendus par notre propre cerveau, mais aussi à ne pas se laisser berner par les médias, par des pseudo-sciences ou des mythes urbains. Bref, on améliore sa façon de penser et sa capacité à prendre de bonnes décisions au quotidien. S’il y a beaucoup de phénomènes que je soupçonnais de façon intuitive, TSOET m’a permis de mettre un nom dessus et de comprendre leur fonctionnement; il m’a également fourni le meilleur moyen de les contourner, chez moi comme chez les autres. Ce cours devrait être obligatoire pour tous les adultes du monde: vous connaissez beaucoup d’autres moyens d’augmenter significativement votre intelligence en 12h à peine? Moi pas. 
Comment est-on évalué? A la fin de chaque épisode, il faut répondre à un QCM de dix questions et participer à une discussion sur un forum. A la fin des douze épisodes, il y a un examen de 25 questions et un petit travail pratique à effectuer. Cela dit, si vous suivez le cours juste pour votre plaisir comme moi, les évaluations ne sont là qu’à titre indicatif, pour vous indiquer si vous avez bien compris et retenu la leçon. Pas de stress, donc!
Vous l’aurez compris, j’ai adoré ce MOOC, et si j’ai un conseil d’amie à vous donner, c’est de vous précipiter dessus. 12h de libres à trouver d’ici fin mars, ce n’est pas grand-chose. Je vous garantis que, quels que soient votre métier et votre situation individuelle, vous aurez rarement aussi bien employé votre temps ou acquis de meilleurs outils pour naviguer dans les eaux complexes de la vie moderne. 

4 réflexions sur “« The Science of Everyday Thinking »: l’art de penser au quotidien”

  1. Tout ce contenu tel que tu le décris m'attire beaucoup ! mais j'ai un peu peur de n'avoir pas un assez bon niveau d'anglais, malheureusement … Ma foi, je peux peut-être quand même essayé … si j'ai trop de mal à comprendre, personne ne me tapera sur les doigts … :-p

  2. Mais oui! Si vraiment tu n'arrives pas à suivre, tu peux toujours abandonner et ça ne t'aura rien coûté. Mais avec les retranscriptions et un dico, si ça se trouve, ça ira très bien! Et c'est une excellente occasion de pratiquer et d'améliorer ton anglais, justement 🙂

  3. J'ai été voir les sites et au fil des recherches, je suis bien tentée par introduction à la musique classique et l'histoire du rock and roll. What is Wrong with ME AGAIN??? 🙂

  4. The last but not least

    Je te remercierai jamais assez pour avoir partagé ce truc!!! J'suis devenue accro!! J'ai envie de tout faire ahaha y'a tellement de choses à apprendre *-*
    Merci!!
    Mag

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