Ce n’est pas un thème très nouveau en littérature, mais Sarah McCoy illustre à la perfection la manière dont des gens ordinaires et plutôt décents à la base sont entraînés à fermer les yeux sur des horreurs, voire à y participer, dès lors que l’ignominie revêt le masque du patriotisme et de la loi. La force de son roman, c’est de mettre le sort des Juifs dans l’Allemagne nazie en parallèle avec le traitement des immigrés clandestins de nos jours. Riki, le petit ami de Reba qui exerce le métier de garde-frontière à El Paso, se trouve confronté au même cas de conscience qu’Elsie autrefois. Soixante ans plus tard, les leçons du passé sont à réapprendre encore et toujours, semble dire l’auteur. Et le fait que certains se comporteront en héros, en complices ou même en bourreaux dépendra moins de leur caractère que des circonstances qui leur mettront le couteau sous la gorge.
Tout cela peut sembler bien lourd et pas très riant; pourtant, « Un goût de cannelle et d’espoir » n’est pas un roman que l’on termine abattu. D’abord, le cadre de la boulangerie des Schmidt et, plus tard, de la pâtisserie d’Elsie apporte un côté gourmand très développé, encore renforcé par la présence d’une douzaine de recettes allemandes typiques en fin de livre. Ensuite, comme l’indique le titre français, l’histoire bien que tragique s’achève de façon positive, apaisée. Une lecture qui émeut et donne envie de se mettre aux fourneaux!
Un roman qui devrait plaire à ma maman dont c'est bientôt l'anniversaire. Merci pour l'idée 🙂
Ta chronique me fait envie même si c'est un sujet que j'évite habituellement moi aussi. Merci !
Bon, cette fois, je ne vais pas me hâter de réserver ce livre à la bibliothèque puisque je l'ai lu y'a quelques mois. J'ai moi aussi été embarquée dans ces deux histoires parallèles qui se rejoignent et j'ai retardé quelques tâches ménagères pour avancer dans ce récit.
Une lecture qui nous rappelle que tout n'est pas tout noir ou tout blanc et qui effectivement donne envie de mettre les mains dans la farine !