1947. Désormais âgé de 93 ans, Sherlock Holmes coule une retraite bucolique dans sa maison du Sussex. Il a cessé de travailler 35 ans plus tôt, suite à une affaire qui le hante depuis lors mais dont il ne se rappelle pas le dénouement. Peu à peu, cet esprit brillant est en train de basculer dans la sénilité, et ni la gelée royale produite par ses chères abeilles, ni le frêne épineux qu’il a été chercher au Japon ne semblent freiner le processus. Tout en se débattant avec ses souvenirs fuyants, il se prend d’affection pour Roger, le fils de sa gouvernante, un petit garçon vif et éveillé qui adore ses histoires…
Voilà un film merveilleux que je ne saurais pas à qui recommander tant il se démarque du gros de la production cinématographique actuelle. Si, au premier abord, on pourrait croire à une enquête policière abordée par le biais de la perte de mémoire, en réalité, « Mr. Holmes » est un drame psychologique qui traite de sujets lourds tels que la vieillesse et la dépendance, mais aussi la solitude et le remords. Le personnage de Conan Doyle a déjà été exploité à toutes les sauces ces dernières années, de manière plus ou moins originale et plus ou moins brillante. Interprété ici par le magistral Ian McKellen, il s’humanise dans la vulnérabilité de sa fin de vie. L’histoire, remarquablement bien maîtrisée mais pas d’une folle gaieté à la base, est traitée avec une immense délicatesse qui la rend touchante plutôt que plombante, et j’ai rarement vu une conclusion aussi magnifique dans sa simplicité, débordante d’acceptation et de zen – un pur instant de grâce. Pour une fois, je n’ai pas regretté le prix de ma place, et c’est peu de le dire.
Ah, il est déjà sorti en Belgique ? Pas de date en France je crois…
Il est sorti mercredi dernier, pour la France je ne sais pas mais ça vaut le coup de le guetter!