Ces derniers temps, quand des amis pas vus depuis quelques mois ou quelques années me demandent: « Et toi, comment ça va? », j’ai presque honte de répondre que ça n’a jamais été aussi bien.
C’est vrai, la conjoncture n’est pas marrante. Je déteste la tournure politique, économique et sociale que les choses prennent en Europe en général et en France en particulier. Plus égoïstement, je me fais du souci pour mon boulot, et je suis quasi persuadée que je devrai me reconvertir au moins partiellement avant la retraite – une perspective peu réjouissante.
La mort de mon père me remplit encore d’un chagrin que je n’ose plus vraiment afficher, presque deux ans et demi après sa mort. Je m’inquiète pour ma mère qui non seulement n’est toujours pas autonome, mais qui accumule les conneries tout s’obstinant à refuser la moindre part de responsabilité dans la tournure prise par sa vie. Clairement, ça ne fera qu’empirer à l’avenir.
Mais d’une part, toutes ces choses sont hors de mon contrôle, et de l’autre, je ne pense pas être plus mal lotie que la moyenne, que ce soit au niveau professionnel ou familial. Du coup, j’arrive à adopter une attitude assez fataliste par rapport à tout ça.
Et j’ai tant de choses à ranger dans la colonne des plus! Mon amoureux et moi sommes ensemble depuis 8 ans et demi, et jamais notre relation n’a été aussi belle. J’ai toujours eu peur que ses colères apocalyptiques finissent par provoquer notre rupture. Mais la dernière fois que ça a coincé, au lieu de d’exploser, il est parti au boulot et ensuite, il m’a envoyé un mail où il m’expliquait calmement ce qui ne lui convenait pas. Du coup, j’ai été beaucoup plus réceptive à ses arguments, et on s’est évité au minimum deux-trois semaines de gros malaise. Ca me remplit d’espoir pour la suite. De mon côté, je suis bien moins cyclothymique que quand on s’est rencontrés, donc plus facile à vivre. J’ai appris à mieux communiquer, à ne pas réagir à chaud, à ne pas laisser mes mots dépasser ma pensée. Ca aide. Je ne dis pas que tout est parfait entre nous, mais ça s’en approche tellement qu’il serait mesquin de ma part de chipoter. Quand je me couche contre lui le soir, j’en ai presque la tête qui tourne de bonheur à chaque fois, et je souris bêtement dans le noir. Je ne vois pas trop ce que je pourrais demander de plus.
A titre personnel, j’ai quelques petits problèmes de santé, mais rien d’affreux pour le moment et certainement pas de quoi me plaindre par rapport à certains de mes proches. Le fitness me donne une énergie incroyable; même si je n’ai pas perdu beaucoup de poids depuis le 10 janvier, je me sens plus tonique, et pas juste physiquement. Développer cette habitude si rebutante pour moi a priori, et finir par adorer ça, m’a renforcée dans ma conviction que peu de choses sont impossibles quand on est motivé et qu’on se donne du mal – dans quelque domaine que ce soit. J’adore avoir un style de vie de plus en plus sain, sans considérer ça comme une contrainte. Oui, ça exige quelques petits sacrifices, mais quel bien-être en contrepartie…
Mes angoisses sont sous contrôle. Pas vaincues vraiment, mais quand elles pointent le bout de leur nez, je les reconnais pour ce qu’elles sont, et la partie rationnelle de mon cerveau arrive à se faire entendre par-dessus la cacophonie des voix paniquées. Les insomnies qui m’ont pourri la vie jusqu’à la quarantaine ne sont plus qu’un mauvais souvenir – parfois, j’oublie même que je les ai si longtemps traînées comme un boulet. A force de pratiquer la pensée positive, mon réglage par défaut est passé de « cynique » à « reconnaissante », d’une crispation presque permanente à une certaine forme de sérénité. Là non plus, rien de parfait, et il m’arrive d’avoir des rechutes, mais je progresse constamment, et mon niveau de bien-être général ne cesse de grimper. L’âge et les épreuves m’ont appris à relativiser, sans me détourner de l’idée que je serai un work in progress toute ma vie – que j’aurai toujours des choses à apprendre et d’autres à améliorer.
Pour le reste, j’ai un toit sur la tête (et même deux, bien que pas simultanément), de quoi m’acheter des légumes bios, des Chie Mihara en solde et des billets d’avion deux fois par an, de vieux amis fidèles et de nouveaux amis stimulants, un boulot que j’adorerai aussi longtemps qu’il durera, quelques accomplissements dont je peux être fière et des projets qui excitent mon imagination. Je trouve ça absolument énorme.
J’ai beaucoup de chance, je bosse dur pour la faire fructifier, et arrivée à 44 ans, je peux dire sans l’ombre d’un doute que je n’ai jamais été aussi heureuse.
Félicitations ! Non, tu n'as pas à avoir "honte" ni à hésiter à clamer ton bonheur. A titre purement égoïste, ça me donne la pêche de savoir que les gens qui m'entourent vont bien.
Depuis que je te suis (environ 4 ans), tu as accompli énormément de choses, et je ne doute pas un instant que tu en accompliras au moins autant.
Bravo.
Au contraire, je trouve que ta silhouette s’est considérablement affinée (ça se voit particulièrement sur ta photo Escape Room Toulon) et tu es radieuse 🙂
Et comme Kleo, je suis ravie de voir des gens autour de moi heureux, c’est tout ce que je leur souhaite. Et je pense que le lâcher-prise aide beaucoup !
Tu dis avoir presque honte de dire que tout va bien, mais quand je te lis je sens beaucoup d'espoir et je te remercie pour ça.
Disons que plusieurs personnes de mon entourage proche, qui méritent autant que moi d'être heureuses, en bavent pas mal en ce moment, et que je trouve ça injuste même si je n'y suis évidemment pour rien.
Voilà, maintenant, je t'imagine déguisée en Gru de "Moi, moche et méchant" en train de danser sur "Happy" et ça donne plutôt pas mal.
Chacun sa part de bonheur et de malheur, ta vie n'est pas parfaite et pourtant c'est en toi que tu trouves la sérénité pour être heureuse. Chapeau.
En ce qui concerne tes proches, j'ai toujours penser que si quelqu'un que j'aimais était heureux, je l'étais un peu plus, ça ne peut donc que leur faire du bien 🙂 Enjoy!
C'est ce que j'ai répondu à une collègue qui me disait ce matin que j'avais l'air contente. Never been so happy.
Pourtant j'ai une pharyngite, j'ai jamais été aussi en retard au boulot et plein d'autres trucs déconnent (allo le monde faut arrêter tes conneries). Mais je me sens tellement mieux, tellement bien, je profite !
Que j'aime ton post plein d'énergie, de bonne humeur, cela fait beaucoup de bien de lire cela et me donne énormément d'espoir… Merci! Tu confirmes le bien -fondé de la pensée positive?
C'est un post magnifique, qui me fait autant plaisir à lire qu'il me réjouit pour toi. Merci de l'avoir mis en ligne. Bisous.
Je te lis depuis quelques temps et je trouve ce post super. Merci pour ce partage !
je suis un peu dans le meme état d'esprit, j'ai le meme age que toi, finalement la quarantaine c'est pas si mal
bisous !!