Un week-end de citrouilles albinos, d’yeux sanguinolents et de homards bleus

…Et dans les siècles des siècles, les ménestrels mutants ne chanteront PAS que le vendredi 3 octobre 2014 fut la journée la plus productive de ma carrière; au moins, il paraît que je ne vais pas me réincarner en cloporte; aujourd’hui ce sera promenade plutôt qu’exercices à la maison, parce que ceux d’hier m’ont tué les abdos et l’arrière des cuisses; j’avais oublié un léger détail: marcher sans solliciter l’arrière des cuisses, c’est pas facile-facile; 43 ans, est-ce un âge raisonnable pour raffoler encore des puffy stickers? probablement pas; la pizza à la crème de potiron est moins bonne que l’an dernier; je kiffe les mini citrouilles albinos que mon fleuriste a sorties sur le trottoir; commencer « L’héritière » devant une limonade maison au comptoir du Kosmos; râler après ces foutues huîtres qui se referment si on ne finit pas de les ouvrir tout de suite (les joueurs assez avancés dans Farm Heroes Saga comprendront); j’essaie d’imaginer ce que ça doit faire d’être Blake Lively: 1,75m de jambes immenses, de ventre plat, de chair bronzée, de sourire Pepsodent et de longue crinière blonde – sérieusement, je ne peux même pas concevoir ce que ma vie aurait été avec un physique pareil; « elle me fait penser à Clint Eastwood », m’assène très sérieusement Chouchou; vivent les tarifs week-end de la SNCB; terminer enfin le victory log de septembre avant d’aller me coucher.

Misère, mes abdos et mes jambes tirent encore plus qu’hier; ces oeufs à la coque me font penser que je devrais vérifier si mon taux de cholestérol n’a pas trop augmenté depuis l’année dernière; ma partenaire du swap papeterie et moi échangeons par mail quelques considérations désabusées sur la lâcheté des hommes infidèles; trier le contenu de ma table de nuit et admettre que je ferais mieux de me débarrasser de toutes les bagues qui me boudinent les doigts – et aussi de cette pièce de collection que je n’ai jamais eu le temps de remettre à mon père; le Carrefour Market de la gare du Midi a la plus belle sélection de Dolfin de ma connaissance; « 6001 is the new 1060 »: un peu trop jeune et trop alternatif pour moi;  quand même, je me laisserais bien tenter par une des broches en résine délirantes du Cabinet du Baron; un coeur, une dent? oh, allez, je vais prendre un oeil; l’odeur de hot-dog en train de griller sur le parking, c’est juste un supplice; bigre, un nouveau magazine dédié aux arts du papier – et belge de surcroît!; on va bien trouver un moyen de sauver le soldat Palimpsestes, Mlle Mars; Bruxelles, 4 octobre, 19h, 20° – le bonheur; idée de génie pour que les pâtes aux brocolis soient moins sèches: mixer les légumes très cuits avec de l’ail (plein), des pignons, de l’huile l’olive, de la crème légère et une pincée de piment histoire d’en faire une sorte de pesto; à mon avis, aucune attaque de vampires n’est à redouter dans le quartier cette nuit; « we’re never going to get over it, but it’s okay », dit le personnage d’Anjelica Houston à ses trois fils au sujet de la mort de leur père, et cette phrase se fiche droit dans mon coeur.

Bien entendu, aujourd’hui, comme on a prévu de longue date d’aller bruncher dans un resto réputé pour sa belle terrasse, il fait froid et il pleut; je vais en profiter pour étrenner mes nouveaux collants Les Queues de Sardines; on a bien fait d’y aller à pied malgré la météo: le marathon de Bruxelles bloque la circulation du côté de Schuman; « comment ça, vous ne retrouvez pas notre réservation? et du coup, vous allez nous placer dans ce coin tout sombre? » ; « quand tu es contrariée, même si tu te retiens de râler et que tu te forces à sourire, tu te tasses de 10 cm et tu irradies le mécontentent », m’annonce Chouchou; j’ai l’impression de manger dans une cagette; le môme de la table d’à côté tente de kidnapper mini-MTLM; les gaufres maison à la chantilly rattrapent un peu le coup; pas une seule géocache verte entre ici et chez nous; compta pro de septembre, ménage de la salle de bain, coup de fil à ma mère – que des trucs fun; « je n’ai plus de farine pour préparer un banana bread » « d’accord, je descends en chercher, il faut autre chose? » « non… ah si, tiens, prends une courgette pour compléter la soupe de ce soir » « farine, courgette, c’est tout? » « oui… zut, on va manquer de beurre aussi » « … » « et il n’y a presque plus de pain » « … » « tu veux que je te fasse une liste? » « je préfère, oui »; et donc, mes DVD de « Gilmore girls », que j’ai regardés royalement UNE fois, sont tous endommagés en moyenne 4 fois par épisode – je suis très contente de les avoir achetés au lieu de télécharger l’intégralité de la série; je n’arrive pas à me défaire de l’idée qu’en même temps que mon père, j’ai perdu tout le reste de ma famille, et c’est une tristesse qui refuse de se dissiper.

2 réflexions sur “Un week-end de citrouilles albinos, d’yeux sanguinolents et de homards bleus”

  1. Merci Armalite, tu me motives à me remettre au sport mais je crains aussi les courbatures. Je pense qu'après, ou même avant et après l'entraînement, je me masserai avec un peu d'huile de massage à l’arnica de Weleda ou un mélange maison d'huile végétale de calophylle et d’huiles essentielles de gaulthérie et d’eucalyptus citronnée pour soulager les douleurs musculaires.
    J’espère que ta peine se dissipera, que tu arriveras à relativiser. Je pense que la dernière que tu as vu ta famille, tu es peut-être tombée au mauvais moment. Si tu as l’occasion de t’ouvrir à l’un d’eux de ce que tu as ressenti, si tu en as le courage et l’occasion, ça t’aidera. Je comprends ce que tu peux ressentir. J’ai perdu ma mère dont j’étais extrêmement proche il y a plusieurs années. Les choses se sont mal passées à la fin de sa vie et après son décès avec ma famille. Je me sentais complètement exclue et cela s’est tassé et arrangé. Bon courage Armalite. Bisous.

  2. Merci pour ces gentilles paroles, j'espère aussi que ça s'arrangera avec le temps…

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