L’homme qui sans s’en rendre compte ramenait dans notre lit un couvercle de poivrière collé sur son ventre

Or donc, comme on a pu le lire dans plusieurs billets ces derniers temps, j’ai un petit moral en ce mois d’août. Mais je ne suis pas malheureuse pour autant. Tous les jours, j’ai quelqu’un qui me fait hurler de rire avec ses remarques absurdes, ses sourcils anarchistes et sa capacité à trimballer des trucs improbables dans des endroits encore plus improbables, quelqu’un qui est toujours partant pour faire des âneries, quelqu’un qui me distribue plus de bisous et de câlins que je ne pensais en recevoir de toute ma vie (sans oublier de me peloter un nichon ou une fesse au passage, parce que bon), quelqu’un avec qui je peux me livrer à des débats houleux sur des thèmes tels que: « Aurélie Filipetti: visionnaire pragmatique ou débile profonde? », quelqu’un qui soupire avec de la tristesse plein les yeux quand on se souvient de Scarlett et Copernique (mais qui convient comme moi qu’un appartements sans poils partout, ni grains de litière qui croustillent sous les pieds et flaques de vomi sur le canapé, c’est quand même plus agréable), quelqu’un qui braille « Ukulele anthem » avec moi sans jamais se lasser, quelqu’un dont le nombril est une fabrique à peluches, quelqu’un qui ne fait pas la différence entre l’orange et le rose ni entre le gris et le bleu, mais qui m’apprend des choses tout le temps (y compris quand j’ai déjà répété dix fois que le sujet ne m’intéressait pas et que j’ai juste envie de me boucher les oreilles en criant très fort LALALALALAAAA), quelqu’un qui se pèse quatre fois par jour, se découvre sans cesse de nouveaux muscles et se livre à des contorsions hilarantes pour les mesurer, quelqu’un qui me fait de jolis dessins quand il a le temps et qui, le dimanche matin, me prépare des oeufs au plat tout nu, quelqu’un qui se vante d’être le seul pitichompignon-garou de l’univers, quelqu’un qui m’a dévoilé l’imparable secret pour désarmer les abrutis (= les regarder fixement sans répondre jusqu’à ce qu’ils percutent qu’ils viennent de dire une connerie), quelqu’un qui m’incite à devenir une meilleure personne, quelqu’un que je suis toujours contente d’entendre rentrer à la fin de nos journées de boulot respectives. Souvent, il est l’unique lumière dans mes ténèbres intérieures. La première personne à qui j’ai envie de raconter tout ce qui m’arrive, et la seule qui trouve grâce à mes yeux quand je hais le monde entier. Celle contre qui je m’endors le soir en pensant, quelles qu’aient été les difficultés de la journée, que je suis quand même une sacrée veinarde. Il y a bientôt 8 ans, un amour fabuleux m’est tombé dessus alors que je ne le cherchais pas, et je suis constamment reconnaissante pour sa présence dans ma vie. Je sais que rien n’est éternel; je sais aussi que je pourrais tout à fait vivre sans lui. Mais ce serait tellement moins bien.

EDIT: On m’informe avec une vive indignation qu’il ne s’agissait absolument pas d’un couvercle de poivrière, mais de pot de yaourt. Evidemment, ça change tout. 

12 réflexions sur “L’homme qui sans s’en rendre compte ramenait dans notre lit un couvercle de poivrière collé sur son ventre”

  1. Je lis ton article (pendant qu'un être poilu et décidément adorable ronfle à mes côtés même pas gêné par le bruit de mes ongles sur mon clavier, un signe qui ne trompe pas) et je songe que si "désarmer les abrutis (= les regarder fixement sans répondre jusqu'à ce qu'ils percutent qu'ils viennent de dire une connerie)" est une valeur habituelle chez chouchou, toutes les fois où il a tenu à me dire à quel point j'avais tort ou que j'étais à côté de la plaque, c'était en fait de merveilleux compliments. Vivement les prochains !

    Je regrette par contre, le peu de production de peluches de nombril de mon exemplaire.

    Et là je me dis que tu fais partie des rares amies proches-mais-non de mon entourage dont j'appreécie autant les compagnies de leurs compagnons. Vous êtes 3. Et ils sont donc 3. Cette rareté me paraît un bon signe.

  2. Bonjour,
    Encore une fois comme j'aime ta façon d'écrire, me voilà entre rire et larme…
    L'Amour est ce qu'il y a de plus beau.
    Plein de bonheur à vous.
    Aurore

  3. A quelques exceptions près, je me retrouve dans ces lignes.

    Sauf que les sentiments ne sont que d'un côté.
    Je vis avec elle et ça me bouffe de ne pas pouvoir l'enlacer, lui faire des bisous (et la peloter au passage lol)

    Et c'est tellement vrai pour les chats ! Je suis encore en train de nettoyer les bêtises d'une mais je les aime tellement aussi !

    Triste et raide dingue à la fois…

  4. Après NKM, Aurélie Filipetti ?
    Il faut absolument qu'on se reprogramme une rencontre pour que je puisse participer au débat ! ^^

    Et sinon l'homme qui partage ma vie ne ramène pas des trucs bizarres dans notre lit, mais il m'a expliqué l'autre jour, très sérieusement bien sûr, que je peux dormir tranquille, même en cas d'attaque zombie. Oui, c'est vrai le katana dans son bureau est purement décoratif, mais qu'à cela ne tienne, avec sa raquette de tennis, il se fait fort de dégommer les zombies qui oseraient s'en prendre à moi ou aux enfants.
    Voilà, voilà.

  5. Nekkonezumi (Ed)

    Quand je lis ces belles lignes, je trouve que tu as bien plus de vocabulaire que Tolkien avec "son précieux" 😀

    Et que vivent les pots de yaourt, longtemps !

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