Inclassable et magnifique, « Le serpent d’eau » baigne d’un bout à l’autre dans l’onirisme et la fantasmagorie. Le graphisme de Tony Sandoval réussit l’alliance du merveilleux et de l’inquiétant sans verser dans un gothique convenu. Dans la première moitié, son rendu de la lumière et de l’air est tout à fait saisissant; j’avais l’impression de sentir le soleil et le vent sur ma peau. La seconde partie, beaucoup plus sombre, ne devient pourtant jamais lugubre. L’auteur maîtrise les codes de la culture fantastique et en joue d’une façon unique. Impossible de savoir quoi s’attendre d’une page sur l’autre; pourtant l’histoire est cohérente et se termine sans laisser le lecteur sur sa faim, tout en préservant une juste part de mystère. J’ai aussi beaucoup aimé l’ambiguïté des deux héroïnes, personnages forts et nuancés, à mille lieues de tous les clichés sur la féminité naissante. Un roman graphique envoûtant.
« Le serpent d’eau »
Alors qu’elle se baigne dans la rivière, la brune Mila rencontre la blonde Agnès, une fille étrange et audacieuse dont les dents la fascinent immédiatement. Tandis que naît entre elles une amitié intense, faite de trouble et de transgressions, des rêves aquatiques commencent à hanter le sommeil de Mila. Puis le petit frère d’Agnès lui apprend que sa soeur est morte des années auparavant…
Cette planche, qui a servi comme couverture de la version anglophone, dégage une atmosphère radicalement opposée à celle de la couverture de la VF.
Dire que je n'avais pas prévu d'acheter de bd…
Mélusine
Ca fait très longtemps que je lorgne sur les travaux de cet artiste, sur DeviantArt… Ses illustrations sont splendides ! Et hop, une BD ajoutée à ma whislist 🙂
Je l'ai feuilleté (et j'ai bavé dessus) à mon magasin de BD, je crois que je vais finir par me décider…