« Two for the road » (en français, « Voyage à deux« ) est sans doute l’un des films les moins connus d’Audrey Hepburn, assez loin des comédies pétillantes qui l’ont imposée comme une icône culturelle. Dans « Breakfast at Tiffany’s », « Sabrina », « My fair lady », « Funny face » ou « Roman holidays », l’actrice jouait à fond la carte du charme mutin. Ici, elle interprète Joanna Wallace, femme d’un architecte à succès avec qui elle a des rapports extrêmement tendus. Alors que tous deux descendent en voiture dans le sud de la France pour rejoindre un client généreux mais très exigeant qui est devenu la principale pomme de discorde entre eux, nous découvrons peu à peu comment leur complicité des débuts a viré à l’aigre au fil des ans. L’histoire est racontée de façon non linéaire à travers les différents road trips qu’ils ont fait ensemble au cours de leur dix ans de mariage. Au fur et à mesure qu’ils repassent aux mêmes endroits, les périodes de leur vie se superposent de cette façon chronologiquement destructurée dont je raffole au cinéma comme en littérature. Plus le temps passe, plus ils ont d’argent, plus les cheveux de Joanna raccourcissent et plus la liste des récriminations mutuelles s’allonge. Plus leurs voitures sont belles, plus les palaces dans lesquels ils descendent sont luxueux, moins ils rient et jouent ensemble, moins ils ont de choses à se dire. En regardant le film pour la 3ème fois mercredi dernier, j’ai pensé à « The bed song » d’Amanda Palmer qui parle en substance de la même chose. Je me suis dit que, malgré les disputes, j’avais une chance fabuleuse d’avoir trouvé quelqu’un avec qui je m’amuse toujours autant au bout de presque 8 ans, quelqu’un qui me fait si souvent rire aux éclats, quelqu’un qui a des opinions intéressantes sur tout, quelqu’un qui est ma personne préférée au monde, quelqu’un avec qui j’adore partager des aventures, quelqu’un à qui j’ai encore envie de parler pendant la moitié de la nuit alors qu’on bosse le lendemain. Et aussi, une chance fabuleuse de vivre à une époque où le divorce existe, une époque où on peut avoir une deuxième chance en amour (voire une troisième, en ce qui me concerne…), une époque où on n’est pas obligé de subir une relation pourrie jusqu’à la fin de ses jours.
4 réflexions sur “Regarder « Two for the road » et mesurer ma chance”
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En fait, dans la plupart de ses films, les personnages d'Audrey ont des relations amoureuses foireuses, bancales, tristes. Quand j'ai visionné l'intégrale de sa filmographie et que je l'ai réalisé, j'ai trouvé ça super triste.
J'ai compris pourquoi son style est si iconique, mais ses personnages sont si malheureux…
Finalement, c'est bien une icône, mais pour sa personnalité dans la vraie vie, pour les fringues de ses personnages, mais pas pour leur vécu.
Les relations de couple dans ses films étaient tristes, déprimantes…
Et c'est vrai qu'être avec un homme qui nous fait rire depuis des années, qui est super gentil, avec qui on partage plein de choses, de projets, de goûts en commun, et ce, depuis longtemps, c'est une chance, un grand bonheur.
Le nombre de fois où je me le dis au quotidien est plutôt énorme.
Allez, profitons et soyons heureuses (quitte à voir des arcs-en-ciel, des bisounours, des coeurs partout ♡♡♡ ), on a de la chance (et on y travaille) !
Gros bisous !!!
(oh encore cette assiette *_*)
J'ai eu beaucoup de mal avant Breakfast at Tiffany's donc je ne risque pas de voir Two for the Road, même s'ils n'ont strictement rien à voir.
Pourtant, le scénario m'intéresse beaucoup. Il me fait penser aux Noces Rebelles de Mendes, malgré la tournure très atypique que le film prend.
Ce n'est pas une assiette, c'est un plateau de la marque scandinave Darling Clementine 🙂
J'ai vu Les noces rebelles, je n'en garde pas un souvenir marquant ni dans un sens ni dans l'autre.
Arghhh elle a donné le nom 😀
Déjà que j'aurais jamais dû découvrir The Literary Gift Company…