« Chute libre: carnets du gouffre »

C’est l’histoire d’une dépression qui frappe sans crier gare. Mademoiselle Caroline adore son boulot d’illustratrice, son grand mari barbu, leur petit garçon de 3 ans et le chalet où ils vivent, dans la région d’Annecy. Elle porte de jolies chaussures et fait toujours l’andouille. Pourtant, du jour au lendemain, elle bascule dans un gouffre béant. Et pendant les six années qui suivent, elle tente d’en sortir. Les anti-dépresseurs font effet, mais dès qu’elle les arrête, Mademoiselle Caroline replonge. Elle parvient la plupart du temps à donner le change à son entourage; d’ailleurs, a-t-elle le choix? Chaque fois qu’elle ose évoquer son mal-être, on lui répond qu’elle a « tout pour être heureuse ». Oui, mais elle est le contraire d’heureuse. A son plus bas, elle envisage même de tuer ses enfants (entre-temps, son grand mari barbu et elle ont eu des jumeaux) et de se suicider. Elle suit des thérapies inefficaces avec 3 psys diférents avant de trouver la perle rare qui l’aide à reprogrammer son cerveau émotionnel et à guérir, enfin – tout en admettant qu’elle n’osera sans doute jamais se passer de ses cachets. Un récit très sincère et très juste, avec un graphisme simple mais une mise en page percutante, qui raconte extrêmement bien la difficulté à vivre prisonnier de son propre cerveau, que l’on soit dépressif ou angoissé chronique comme moi. 

9 réflexions sur “« Chute libre: carnets du gouffre »”

  1. Il faudra que je jette un oeil (et même deux) dessus… ça risque me parler ça.
    Sur le même sujet, on (moi et le monsieur, avec lequel je vis depuis 16 ans, souffrant de troubles anxieux généralisés (10 ans déjà, ouaiiiiiiiis!)avait beaucoup aimés "le combat ordinaire", de Larcenet, très très juste dans sa description…

  2. un sujet tabou dont il est pas facile de parler qui touche de plus en plus de personnes, ce livre me dis bien merci pour la découverte

  3. À mettre entre toutes les mains (notamment de ceux qui sont au fond du gouffre) ? Si oui, je vois bien à qui je pourrais l'offrir… Je vais sûrement le lire pour m'en faire une idée !

  4. Oui, je pense que ça peut aider à se sentir moins seul, à moins culpabiliser, et surtout à donner espoir.

  5. Oui et l'offrir aux "amis" et à la "famille" éviterait peut-être d'entendre, "non mais bon depuis 10 ans, tu ne t'écoutes pas un peu quand même? Allez, bouge-toi"…
    (c'est ça ou la kalachnikov)

  6. Oui mais j'ai quand même envie de la leur foutre à travers la gu*ule… Plaisir d'offrir, joie de recevoir 😀

  7. Pareil, j'ai beaucoup aimé cette BD. Curieusement, même si j'ai la chance de ne pas souffrir de dépression, presque tout m'a parlé. Réussir à la voir comme une maladie, découvrir la perle rare… je le souhaite (naïvement) toutes les personnes qui sont dans la même situation.

  8. Alice: je ne sais pas si c'est naïf (pas tant que ça je pense), mais en tout cas c'est foutrement généreux de penser ça. Merci.
    Ça fait du bien de savoir qu'il y a des gens qui reconnaissent que c'est une maladie, et qui raisonnent intelligemment. Quel dommage pour nous qu'il n'y en ai pas plus dans notre entourage proche…
    Merci encore. Ça paraît con, mais ça me fait du bien de lire ça.

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