
Laura Kasischke fait partie des écrivains que j’apprécie au point de me dire régulièrement que je devrais explorer l’ensemble de leur bibliographie. Les matchs de la rentrée littéraire Price Minister m’ont permis de lire sa dernière parution en français. Comme tous les autres romans de l’auteur, « Esprit d’hiver » décortique la psyché de sa protagoniste de façon très intime – mais aussi biaisée, ménageant une grosse surprise pour la fin. Malgré la poésie du style, une inquiétude diffuse ne tarde pas à sourdre de chaque page. Les scènes du quotidien suscitent un trouble difficile à expliquer, qui joue avec les nerfs du lecteur. Ici, cette impression est encore renforcée par la neige qui isole Holly et Tatiana un jour où les réjouissances familiales sont habituellement de mise. Petit à petit, on découvre le passé douloureux de Holly et les circonstances particulières qui ont présidé à l’adoption de sa fille. Le malaise croît et se précise jusqu’à une conclusion qui coupe le souffle. Mon seul bémol – et ce n’est pas la première fois que je me fais cette réflexion -, c’est que l’écriture particulière de Laura Kasischke est très difficile à transposer en français, notamment pour les dialogues qui sonnent faux dans notre langue. Mais c’est peut-être mon métier qui me rend difficile!
Note: 17/20
J'ai cette même impression que toi, pour les traductions (surtout qu'il y a déjà eu 3 ou 4 traducteurs différents, certains meilleurs que d'autres). J'aurais bien aimé lire "Esprit d'hiver" en anglais mais attendre jusqu'en mars 2014 pour sa parution ? C'est une auteur qui n'a que très peu de succès dans le monde anglo-saxon.
J'ai détesté "A toi pour toujours"…je ne suis pas sûre de me laisser tenter par celui-ci.
J'ai adoré "Les revenants", je note celui-ci!!!