CHALLENGE ANTI-MOROSITE #20: Mettez-vous à la place de votre antagoniste

Comme chaque week-end, je vous propose un petit exercice de visualisation. Nous avons tous, dans notre vie, au moins une personne avec qui nous entretenons une relation conflictuelle. Pour certains, ce sera un membre de leur famille; pour d’autres, un supérieur hiérarchique ou un collègue; pour d’autres encore, un voisin. Les possibilités ne manquent malheureusement pas. Et une fois que nous sommes enfermés dans une relation négative, tout ce que fait l’autre personne vient entretenir la spirale de notre irritation. Cet exercice vous aidera peut-être à la briser partiellement. 
– Isolez-vous dans un endroit où vous ne serez pas dérangée.
– Si vous le souhaitez, allumez une bougie parfumée et/ou mettez une musique instrumentale douce pour vous aider à vous détendre. 
– Asseyez-vous dans une position confortable, dos bien droit, épaules baissées et menton parallèle au sol. 
– Fermez les yeux. 
– Concentrez-vous sur votre respiration un moment, le temps de faire autant que possible le silence dans votre tête.
– Imaginez-vous face à la personne qui vous irrite, dans une situation typique de votre relation.
– Quand vous sentez monter l’énervement, prenez la place de cette personne. Installez-vous dans sa tête. Imaginez toutes les raisons qu’elle peut avoir de se comporter ainsi: les casseroles qu’elle traîne de son passé et dont elle ne parvient pas à se défaire, l’éducation qu’elle a reçu et la façon dont on lui a appris à réagir, les pressions extérieures qui s’exercent sur elle.
– Demandez-vous comment, de son côté, cette personne vous voit, et quelle opinion de vous elle a pu se forger – peut-être à tort.
– Après avoir passé suffisamment de temps dans la peau de cette personne pour avoir le sentiment de la comprendre, revenez à votre place et regardez-la avec des yeux nouveaux. Voyez-vous un moyen de traiter désormais avec elle de façon plus sereine? 
– Retenez cette impression une ou deux minutes.

On peut utiliser le même principe pour traiter avec les emmerdeurs ponctuels. Par exemple, quand je tombe sur un prestataire de services mal luné, j’essaie de me dire que c’est sa hiérarchie qui l’oblige à faire des trucs absurdes, ou qu’il est en train de passer une très mauvaise journée pour des raisons qui ne dépendent pas de moi. Peut-être que sa femme vient de demander le divorce ou que son gamin est à l’hôpital et qu’il est malade d’inquiétude. Ca ne marche pas à tous les coups – surtout quand je suis moi-même mal lunée à la base – mais parfois, ça m’incite à plus d’indulgence et ça me permet de rester zen.

A quoi ça sert? 
A sortir d’un point de vue égoïste et limité pour considérer une relation difficile de manière plus objective et, peut-être, arriver à mieux la vivre.

Avec qui êtes-vous enfermée dans une relation conflictuelle? Quelles justifications pouvez-vous donner au comportement de cette personne, si vous essayez d’y réfléchir objectivement?

7 réflexions sur “CHALLENGE ANTI-MOROSITE #20: Mettez-vous à la place de votre antagoniste”

  1. Je me rends compte que j'ai beaucoup de chance de ce côté là. Je me place automatiquement à la place de la personne qui est en face de moi. J'essaie de prendre du recul et de ne pas tout prendre pour moi. Du coup, je ne détache très facilement d'une attitude qui m'énerve.

    Je ne suis pas une personne avec qui ont se fâche. La dernière personne qui c'est fâchée avec moi était une copine d'école. Pendant très longtemps j'ai pris ça pour un défaut en pensant que si je ne me fâchais pas c'était parce que je n'avais pas d'opinions. Mais je me rends compte avec le temps que j'ai pleins d'opinions, mais je n'ai pas besoin que tout le monde soit d'accord avec moi et je les partage finalement très peu. De plus, je ne dis ce que je pense que si ont me le demande et qu'on est prêt à entendre la réponse. Je demande toujours, lorsque je dois dire un truc qui fâche si la personne en face est prête à l'entendre…

  2. Et bien ça, c'est compliqué !
    Comme Ms Brown, je relativise spontanément les attitudes désagréables en me mettant à la place des gens que je rencontre dans la vie de tous les jours. Pour les personnes plus proches, je suis une grande observatrice et analyste (ça fonctionne malgré moi) donc les travers des gens ne passent jamais inaperçus et il m'arrive d'en être du coup plus sensible et fortement agacée. Mais je suis adepte de l'observation et non pas du jugement définitif … les observations sont continuellement renouvelées, elles, donc je ne reste généralement pas longtemps agacée.
    Restent les relations réellement conflictuelles que je visualise très bien (surtout une) et là, je ne peux vraiment pas, c'est au-dessus de mes forces. Non pas que je veuille préserver mon agacement à tout prix, mais que la douleur est telle que je ne veux pas trouver d'excuses aux personnes. Le fait est que j'avais entamé une démarche "pour me mettre à leur place", et effectivement, c'est pas simple. Il a été très difficile de défaire les années de colère accumulée. S'en est suivi un très grande déception. Du coup, je ne peux plus.
    Mais je garde l'exercice sous le coude pour le cas où une personne arrive pile avec le niveau d'agacement qui s'y prête (je vais peut-être trouver d'ici demain) 🙂

  3. ça c'est pas facile ! Parce que les gens avec qui j'ai des relations conflictuelles, je sais pourquoi, et je comprends les raisons des accrochages. J'ai spontanément tendance à avoir beaucoup d'empathie et a essayer de comprendre les raisons des émotions des gens.
    Et je ne suis pas une personne qui se fâche facilement. Je me retrouve pas mal dans ce que dit Ms Brown. J'ai beaucooup d'opinions, mais je ne les partage pas tant que ça.

    Il y a bien une personne avec qui ça a été conflictuel, mais avec elle aussi, je comprends tout à fait les raisons de son comportement, mais il va falloir que j'attende encore un peu avant d'être capable de faire preuve de compréhension et compassion.

  4. C'est une démarche très intéressante en effet et que j'essaie personnellement d'appliquer au delà des conflits. Prendre du recul par rapport à sa culture, son époque, etc … sortir de son point de vue personnel pour analyser toute situation.
    Si je puis me permettre une remarque, il me semble que ton challenge anti-morosité va bien au delà de la simple lutte contre la morosité, non ?

  5. Disons que je tente d'y inclure des choses susceptibles de contribuer au bien-être toute l'année 🙂 Et aussi, de varier les thèmes des exercices pour que chacun(e) se retrouve au moins dans certains d'entre eux.

  6. Ma mère était une championne de cet exercice, à tel point qu'on tombait dans l'extrême inverse : trouver des excuses à tout le monde et ne pas se faire respecter..Bref par réaction j'ai une période "tolérance zéro" mais avec l'âge je lui ressemble de plus en plus tout en réussissant à me faire respecter.. tout un équilibre. que je suis heureuse d'avoir trouvé.

  7. un exercice bien difficile
    j'essaye de relativiser un maximum et de ne pas me prendre la tête avec des petites contrarités mais depuis 1 an c'est plus difficile entre les relations confictuelles avec 2 personnes de ma hiérarchie et ma belle soeur
    j'ai priviligié le professionnel sur ce coup car difficile mais je pense refaire l'exercise

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