Une semaine de détox

Après avoir vu le programme, je n’étais pas du tout motivée pour la faire, cette semaine de détox. Les restrictions ne me faisaient pas spécialement peur sur une période de 7 jours, d’autant que la plupart des aliments « interdits » étaient de ceux que je consomme peu en temps normal, mais je prévoyais une bonne grosse galère pour trouver des produits bio à Monpatelin; la liste des choses à faire tous les jours me semblait interminable, et honnêtement, PAS DE THE? Ma drogue depuis 13 ans, et encore plus depuis que j’ai arrêté la clope il y a 7 ans? Je ne voyais pas trop pourquoi j’allais m’infliger un truc pareil. Et puis, une détox d’une semaine, c’est un peu comme un mois de no buy: ça peut résoudre un problème ponctuel, me disais-je, mais si on ne change pas ses habitudes à long terme, ça ne sert pas à grand-chose. Bref, j’avais tout un tas de bonnes raisons de ne pas le faire. Mais en même temps, j’étais super curieuse de voir 1/si j’en étais capable 2/quels effets je constaterais. Donc, au final, je me suis lancée… 
LE SUIVI DES RECOMMANDATIONS

– Supprimer la viande rouge, l’alcool et les oeufs ne m’a posé aucun problème. Pour les produits laitiers autres que le yaourt nature, j’avoue que le fromage et le beurre salé m’ont un peu manqué (j’ai d’ailleurs mangé de l’un et de l’autre une fois dans la semaine, en petite quantité). Pour le blé et tous ses dérivés: j’ai découvert les pâtes d’épeautre, qui sont une vraie bénédiction, encore meilleures que les Barilla. En revanche, les pains aux farines alternatives, je trouve ça pas terrible. Ca passe un poil mieux après 2 minutes au grille-pain, mais ça reste très très bof, et ça fait partie des choses qui m’ont pas mal frustrée. Quant au manque de sucre, je ne l’ai pas ressenti très fort, mais je ne suis pas un bec sucré à la base. Le sirop d’agave que je mettais dans mes yaourts me suffisait plus ou moins. 
– Curieusement, je n’ai pas eu de grosses difficultés à me passer de thé (sauf le 3ème ou le 4ème jour). Le goût m’a manqué plus que la caféine, en fait, parce que je n’avais pas un assez grand choix de tisanes sympas sous la main. Du coup, j’ai repensé que je n’avais pas non plus trop ramé pour arrêter de fumer, alors que j’étais en moyenne à un demi-paquet par jour depuis 18 ans. J’en ai déduit que, physiologiquement au moins, je n’avais pas une nature très vulnérable aux addictions, et j’ai trouvé ça très intéressant. 
– J’étais censée me nourrir essentiellement de légumes verts frais et bio, et de ce point de vue-là, ça a été plutôt raté. J’ai d’abord tenté de m’approvisionner au supermarché Casino de Monpatelin: « Ah non, des légumes bio, je n’en fais plus, ça ne se vendait pas du tout », m’a dit le directeur. Deuxième essai chez mon primeur qui a toujours de la marchandise de grande qualité: « Les légumes bio, je n’en fais pas et je n’en ferai jamais », a presque craché la dame d’habitude si avenante. J’étais pressée et il y avait du monde derrière moi; je n’ai donc pas enquêté sur les raisons de son étrange haine. Du coup, j’ai dû me rabattre sur des légumes bio mais congelés. Et je pense qu’au final, ils n’ont composé que la moitié de mes apports alimentaires, l’autre moitié étant constituée de légumes secs ou de féculents sans gluten. 
– J’ai bu sagement mon verre d’eau chaude citronnée tous les matins. En revanche, je n’ai pas réussi à boire 1,5l d’eau plate par jour. Jamais. La plupart du temps, j’arrivais à peine à un demi-litre. Quant au jus de pomme bio dont je devais consommer deux verres – trop sucré, ça ne passait pas. Oh, je buvais plein de tisanes, et au final, j’étais facilement à 1,5l de liquide par jour, voire plus. Mais apparemment, ça n’est pas la même chose: les tisanes s’attardent dans l’organisme le temps que les plantes fassent effet, tandis que l’eau ne fait que le traverser en emportant les toxines avec elle. Sur ce plan-là, j’ai lamentablement échoué. 
– Je devais prendre matin et soir l’équivalent d’un coquetier de graines de lin pilées dans de l’eau chaude. C’est immonde, ça me donne des haut-le-le coeur, je l’ai fait deux fois et j’ai déclaré forfait. Par contre, pas de souci pour toutes les autres graines à ajouter sur la nourriture, j’ai même bien aimé ça. 
– Côté non-alimentaire: je me suis sagement couchée à 23h tous les soirs, comme préconisé. J’ai fait les étirements de yoga le matin, ainsi que les mini-massages des points de shiatsu matin et soir. La méditation, j’ai zappé, ça me gonfle trop. Quant aux bains de pied, je n’étais pas du tout hostile à l’idée, mais… si on ne veut pas me vendre de légumes bio à Monpatelin, je ne vois pas trop où j’aurais trouvé des sels d’Epsom. 
LES RESULTATS OBTENUS
Au final, je n’ai sans doute observé le programme qu’à 50% environ, peut-être 60. On va dire que pour une première tentative et au vu des circonstances contraires, ça n’était déjà pas si mal. Je n’ai pas eu faim, et je ne me suis sentie que modérément frustrée. Je dormais bien la nuit, j’étais en forme le jour – mais j’ignore dans quelle mesure c’était dû au fait que personne ne ronflait à côté de moi. Le changement le plus spectaculaire s’est produit au niveau de ma digestion et de mon transit. D’ordinaire, je me sens souvent lourde, ballonnée ou somnolente après un repas (moins depuis que je suis devenues quasi-végétarienne et que j’évite les féculents blancs, mais quand même). J’ai surtout des problèmes chroniques de transit, un truc vraiment pénible et douloureux. Là… Je me réveillais à 6h30 pour courir aux toilettes, et non, pas pour faire pipi. Et puis j’y retournais souvent deux autres fois dans la journée. Mes toilettes ont menacé de se mettre en grève si je ne leur payais pas leurs heures sup. Je n’ai pas vraiment perdu de poids (peut-être 1/2 kilo sur la semaine, pas plus), mais je me sentais légère et nettoyée de l’intérieur, un truc limite miraculeux pour moi. 

ET ENSUITE?

Le lendemain de la fin de ma détox, je me suis offert un déjeuner dans un petit resto que j’aime beaucoup. Rien d’horrible diététiquement parlant: une salade de chèvre chaud, un filet de canette sauce au citron et un verre de vin rouge. Je n’avais pas encore fini mon repas que je commençais déjà à me sentir lourde. Et ce n’était pas grave du tout, parce que je ne bossais pas ce jour-là et que je n’avais rien d’autre à faire l’après-midi que glander au soleil avec un bouquin. Mais ça a bien enfoncé le clou de la réalisation.

Je ne vais pas devenir un ayatollah de la bouffe saine. Je continuerai à manger ce que mes amis et ma famille me serviront quand j’irai chez eux (sous réserve que ça ne soit pas des moules ou des speculoos), et je n’arrêterai pas les petites bouffes un peu trop riches au resto une fois de temps en temps. Mais pour le quotidien, je suis plus que jamais décidée à consommer un maximum de légumes. Je compte explorer les moyens de réduire significativement mes apports en gluten et en lactose (deux nutriments réputés pour être mal tolérés par les trois quarts des êtres humains), car j’ai pu constater à quel point je me sentais mieux sans. Je vais également voir s’il est possible de substituer le sirop d’agave  – vraiment délicieux – au sucre dans la pâtisserie. Les petites graines sont un excellent complément alimentaire, rigolo et facile d’utilisation; j’en ferai une provision. Les rondelles de pomme séchées, les crackers à l’avoine et les bâtonnets de légumes trempés dans de l’houmous font des snacks parfaits, je les adopte. Les prochaines semaines risquent d’être placées sous le signe du dévalisage de boutique bio et des tests culinaires tous azimuts…

14 réflexions sur “Une semaine de détox”

  1. Tu peux aussi les faire germer, les ptites graines!
    Tu connais le blog de Cléa?
    http://www.cleacuisine.fr/
    Tu y trouveras plein d'idées bio/végé et plutôt saines, elle utilise pas mal les purées d'oléagineux en guise de matière grasse par exemple.

  2. A te lire, je me dis que j'ai vraiment des efforts à faire de mon côté concernant le gluten. Les produits laitiers, c'est déjà mieux, de toute façon, je ne les ai jamais vraiment digérés.
    Et je suis ravie d'apprendre que, si Chouchou et toi venez nous rendre visite, ma bouteille de sirop d'agave ne servira pas qu'à sucrer le thé de mon père… (C'est LE truc qui ne passe pas en ce qui me concerne. Heureusement que je n'utilise quasiment jamais de sucre.)
    En tout cas, je continuerai à suivre tes expériences avec beaucoup d'intérêt !

  3. J'ajoute des graines de lin dans mes yaourts moi. C'est pas mauvais du tout, mais ça n'a peut être pas la même efficacité que pilé dans l'eau chaude ^^

  4. @la princesse : j'ai lu quelque part que les graines de lin, si elles ne sont pas pilée, ne font que passer sans que leurs bienfaits soient assimilables. Je crois qu'on les trouve déjà concassées.

    Armalite merci pour ce témoignage ! Je me sens tellement en méforme ces temps-ci… Ton expérience va m'être utile, j'en suis sûre.
    La plupart des magasins bio vendent aussi des pâtes de quinoa, pas mal du tout. Je pense en particulier à des spaghetti (dont j'oublie la marque : Primeal ?) verts, au persil et à l'ail, tout à fait délicieux même avec juste un trait d'huile d'olive.

    Bon, c'est justement le moment de me mettre en quête d'un lunch – à la lumière de tout ceci 😉

  5. Home Sweet London

    Merci pour cet article, ca donne beaucoup d'idée. je mange du porridge le matin avec des graines mais je ne les ecrase pas avant donc je vais peut etre essayer. As u un recap de cette detox quelque part? un lien? Merci

  6. Ce programme est la propriété de la personne qui donne l'atelier auquel j'ai participé à Bruxelles, il ne se trouve pas en ligne. Mais j'en évoque les principaux points dans mon article. Pour moi, au moins, ce qui a vraiment fait la différence, c'est pas de lactose et pas de gluten.

  7. Même à 60% ça ne peut pas faire de mal.
    J'ai tenté la détox au jus de bouleau cette année pour ma part. J'ai pas encore fini mais ce qui est sur c'est que ça m'a fait sortir plein de boutons snif ! (mais j'ai espoir qu'après ça soit bien mieux, l'espoir fait vivre lol). Et du coup, ça m'a motivée pour réduire ma consommation de sucre (mon objectif principal du mois).
    Par contre, je me pose beaucoup de questions sur ma tolérance aux laitages en ce moment…(c'est nul parce que j'adore ça !)J'avais jamais fait le lien mais …

  8. mamzellecarnetO

    j'ai quand même peur d'avoir faim, sans gluten. que ça ne me cale pas assez.

    et tu vas reprendre le thé ?

  9. Je trouve cet article très intéressant!!
    Je n' ai strictement aucune volonté dans le domaine culinaire,vais très souvent au resto, adore viande et vin rouges, mais mon métabolisme fonctionne plutôt bien… Mon très modeste effort, encouragé par ton expérience et tes résolutions, sera de remplacer les canistrellis dévorés a 11 h et 16 h par des chips de pommes bio, et de réduire a deux le nombre de cafés (espressos) par jour.

  10. MamzellecarnetO: j'ai déjà repris le thé, j'aime trop ça, et j'avais déjà réduit ma dose de moitié en février. Mais j'ai plus souvent le réflexe de le remplacer par de la tisane. Et je n'ai pas spécialement eu faim même sans gluten, contrairement à ce que je craignais.

  11. Oui, je les achète concassées ;). Sinon leur enveloppe est trop résistante pour être digérée ! J'en mets aussi quand on fait du pain. Le gout n'est pas désagréable, mais les quantités que j'utilise sont moindres.

  12. mamzellecarnetO

    merci !
    (le thé rose d'amour vu chez toi today est tentant !)
    je réfléchis à comment je pourrais faire une detox un peu dans ce genre…)

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