Où je prends le risque de finir en taule pour meurtre de masse d’ici le 8 avril

Lecteurs, lectrices, l’heure est grave. 
Non, le problème, ce n’est pas que notre voiture est tombée en panne avant-hier, que nous avons donc dû aller chez Claudia hier en bus, que la ligne a été détournée à cause de travaux et que nous avons dû faire le dernier kilomètre et demi à pied dans la neige, le vent et le froid.
Aucune doléance non plus concernant le cours de yoga: pour une fois, ni mon dos ni celui de Chouchou ne nous ont fait souffrir, et c’était une très bonne séance. (Si on excepte le moment où j’ai tenté d’ouvrir la porte des toilettes qui étaient déjà occupées par Monsieur Claudia. « Ah, euh, bonjour, j’ai beaucoup aimé votre livre… »). 
Après ça, Chouchou est rentré dessiner à l’appart’ tandis que je restais en compagnie de trois autres élèves pour un lunch léger et un atelier détox. Car, même si la météo refuse obstinément de s’aligner sur le calendrier jusqu’ici, le début du printemps est la période idéale pour éliminer toutes les toxines qui squattent notre foie et recharger nos batteries. 
Dans ce but, Claudia nous avait concocté un programme d’une semaine à base d’étirements de yoga, bains de pieds, auto-massages, mini-séances de méditation, coucher à 23h, et bien sûr, alimentation essentiellement végétale. J’ai passé en revue les choses interdites pendant cette semaine: le chocolat (pas de souci), l’alcool (ça devrait aller), le sucre (pour une semaine, je survivrai), la viande rouge (trop facile), les oeufs (dommage), les produits laitiers sauf le yaourt nature (argh), le café (je déteste ça), le thé…
Comment ça, le thé? 
JE NE VAIS PAS POUVOIR BOIRE DE THE PENDANT UNE SEMAINE???

Au bord de l’évanouissement, j’ai écouté mes camarades énumérer ce qui allait le plus leur manquer personnellement. « Quand on est accro à quelque chose, pour arriver à le supprimer, il faut le remplacer par autre chose », a expliqué Claudia. J’ai marmonné: « Je suppose que la cocaïne n’est pas une option? ». Apparemment pas. 
A ce stade, j’étais prête à lâcher l’affaire et à cohabiter joyeusement avec mes toxines jusqu’à ce que mort s’ensuive. Oh, j’aurais mangé plein de légumes verts et de petites graines, j’aurais tripoté docilement mes points de shiatsu chaque soir et je me serais couchée tôt avec un bouquin, mais pas de thé? No way, José.
Puis Claudia a annoncé qu’on allait former un groupe e-mail pour se tenir au courant et se soutenir les unes les autres pendant notre semaine détox. Et là, j’étais faite comme un rat, parce que je suis tout aussi infoutue de mentir que de passer pour une lâcheuse. J’ai fait tellement de conneries dans ma vie juste pour ne pas perdre la face que je pourrais aussi bien être japonaise.

Pour nous aider à démarrer la semaine en attendant de faire notre shopping dans un magasin bio, Claudia nous avait préparé un joli petit sac en organza bordeaux dont voici le contenu: 
– Une récap du programme (croyez-le ou non, le petit smiley est en face du « no caffeine », qui signifie « pas de thé ». CA NE ME CONSOLE ABSOLUMENT PAS.)
– Une carte « Keep calm and carry on », dont j’ai mieux compris le message après avoir lu le programme…
– Une capsule de Defatyl, du magnésium sous forme liquide plus facilement assimilé par l’organisme et qui contrairement aux gélules ou aux cachets ne laisse pas de résidu
– Un sachet de poudre d’arame, une des algues japonaises dont on pense qu’elle est l’une des raisons pour lesquelles les Japonais ont avaient une espérance de vie si élevée
– Des bâtonnets de cannelle et de la cardamome à faire infuser ou à préparer en décoction avec du gingembre, pour obtenir une tisane détox
– Des graines de lin, de l’oseille crépue et du lait d’ortie à saupoudrer sur la nourriture pendant les repas
(Il y avait aussi un sac d’herbes sauvages fraîches pour préparer la soupe dont Claudia nous avait fourni la recette, mais on l’a toutes oublié dans son frigo en partant!)
La date prévue pour le début du programme est le lundi 1er avril, et non, ce n’est pas une blague, c’est même moi qui l’ai proposée parce que cette semaine, entre le froid de canard, mon anniv’ et Trolls & Légendes, je me voyais mal respecter des restrictions pareilles. Le challenge intéressant, ça va être que le mercredi 3, je descends à Monpatelin où le concept de magasin bio est toujours rigoureusement inconnu et où je n’ai pas de cuisinière fonctionnelle pour préparer à manger. Gros gros fun en perspective. 

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11 réflexions sur “Où je prends le risque de finir en taule pour meurtre de masse d’ici le 8 avril”

  1. Mais il y a des magasins bios à Monpatelin !!

    J'en connais 3 ou 4 que je pourrai t'indiquer au besoin. Il y a notamment celui où je vais régulièrement qui est prés du campus et que je trouve assez bien fourni.

    Sparkes

  2. Courage !
    Après cette semaine, tu pourras modifier la page Wikipédia des plus grands exploits accomplis par l'homme, et te placer au niveau de Guillaumet 😉

  3. Mmmh, je sais que le principe de ce genre de démarche n'est pas propice aux arrangements mais… ça me rappelle un temps où, voguant de tendinite en tendinite, je m'étais penchée sur mon alimentation. Qu'alors j'avais été confrontée à l'effrayante liste des aliments dits "acidifiants" qui étaient mauvais pour la vie de mes muscles surutilisés, et qu'à la voir il fallait tout bonnement que j'arrête… tout. Et que tel un sauveur, un médecin m'avait dit que la modération pouvait souvent suffire, et qu'à part pour des urgences extrêmes, pour ne pas mourir de frustration, finalement, éviter les interdictions totales c'était pas plus mal.
    Voilà, j'enlève mes cornes de diablesse tentatrice. Je sais, c'est fourbe ce que je fais, mais ça doit être parce que je n'ai plus envie de m'imposer des trucs, je crois… et qu'au final je m'en porte mieux.
    Quoiqu'il en soit je t'admire d'envisager ce genre de projets.
    La grosse flemme sans volonté qui t'embrasse.

  4. Ah mais c'est juste une semaine. Jamais je ne renoncerais totalement à quoi que ce soit que j'aime.

  5. Je t'admire aussi car, si je suis capable de modifier un peu mon alimentation, si l'on m'interdit quelque chose, même pour une semaine, je ne penserai qu'à ça et il y a de fortes chances pour que, si je ne craque pas, je sois parfaitement insupportable !
    Quoiqu'il en soit, j'ai une super naturopathe qui m'a aidée à modifier mon alimentation et même si je ne suis pas les préceptes à la lettre, l'essentiel est de mieux faire.
    Pour le thé, je comprends, j'étais aussi une adepte (thé, café) mais j'ai dû arrêté pour des raisons de santé. Sérieusement, ça a été dur pendant de longs mois, mais au final, je ne m'en porte pas plus mal (et je compense avec du déca, des infusions et du rooibos). Mais même le déca, j'évite dorénavant de trop en boire (le maxi étant un par jour, 2 les jours de "fête").

    Bon courage en tout cas !!! Gros bisous

  6. Tout ça en même temps ? Damn!

    J'ai fait tellement de conneries dans ma vie juste pour ne pas perdre la face que je pourrais aussi bien être japonaise.
    Ca n'a pas toujours été drôle pour toi, mais je me retiens de rire comme un chacal, là.

    Courage, courage !

  7. Tu raconteras la suite hein ?!
    Peut-être que ce ne sera pas aussi difficile que ce que tu crois ou alors que les effets seront bluffants !
    J'ai hâte !

  8. La Princesse

    "J'ai fait tellement de conneries dans ma vie juste pour ne pas perdre la face que je pourrais aussi bien être japonaise."

    Comment oses-tu exposer mon mode de fonctionnement à la face du monde 😀 ?

    Le "Je-fais-les-trucs-juste-pour-vous-prouver-que-vous-aviez-tort"

    Un jour je trouverai un autre moteur, un jour…

  9. Il y a le magasin Bio&Co, très bien achalandé avec des produits très sympas, près de l'université à La Garde (derrière le Conforama) 🙂

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