Je pourrais vous dire que je brûle de voir ce film depuis des mois; que j’ai poussé un gémissement de désespoir quand sa sortie en France et en Belgique a été reportée du 19 décembre au 2 janvier; que j’avais parlé d’aller le voir avec Chouchou hier soir ou le week-end prochain mais qu’en passant devant un cinéma qui le diffusait pile à l’heure de la première séance, je me suis dirigée vers la caisse et ai acheté une place sans réfléchir.
Je pourrais vous dire combien je craignais d’être déçue, parce que j’en attendais tellement qu’au fond, il n’avait presque aucune chance d’être à la hauteur de mes espérances.
Je pourrais vous dire que pourtant, j’ai regardé le générique de fin le visage baigné de larmes et le coeur prêt à exploser.
Mais vous expliquer pourquoi, ça par contre, je n’y arriverais pas. Rien à voir avec de la pudeur: c’est juste que je ne suis pas assez bon écrivain pour décortiquer une émotion aussi vive sans la vider de toute sa substance.
Je ne me risquerai pas non plus à prétendre que « Le monde de Charlie » est le meilleur film du monde, parce que ce type de superlatif suppose que l’oeuvre concernée possède un certain caractère universel. Ce qui n’est probablement pas le cas. Les raisons pour lesquelles il m’a tant touchée seront sans doute les raisons pour lesquelles d’autres spectateurs n’y verront qu’un high school movie un peu moins tarte que la moyenne.
Alors, je vais juste vous dire que, personnellement, c’est la chose la plus juste que j’ai vue sur la solitude de l’adolescence et sur les portes qu’ouvre l’amitié. Que ça parle de différences assumées et changées en une forme de coolitude, mais aussi de trucs pas forcément très drôles comme la maladie mentale ou les abus sexuels, et de la façon dont on peut surmonter son passé pour faire place à l’avenir.
C’est simple: aucun film ne m’avait remuée de façon aussi intime depuis vingt, peut-être vingt-cinq ans. Après la séance, je suis rentrée chez moi en pilotage automatique et je n’ai pas réussi à émerger de toute la soirée.
C’est simple: aucun film ne m’avait remuée de façon aussi intime depuis vingt, peut-être vingt-cinq ans. Après la séance, je suis rentrée chez moi en pilotage automatique et je n’ai pas réussi à émerger de toute la soirée.
Nous sommes le 3 janvier et je crois que je peux arrêter d’aller au cinéma jusqu’à la fin de l’année, voire de la décennie.
« And in that moment I swear we were infinite. »
C'est beau quand une œuvre touche à ce point-là. Je suis contente pour toi, et je note le titre… 🙂
/D.
En 2013, je prends donc des notes de romans à lire, de bd à parcourir, (d'adresses pour un jour ou l'autre, qui sait) ET de films à aller voir d'après tes notes de blog 😉
Mélusine
Ta description donne vraiment envie. Je le note sur ma liste des films à voir.
Moi aussi, il me fait bien envie celui-là et ta critique me fait encore plus envie maintenant ! :p
Bises !
Pas encore sorti en Suisse, mais je me réjouis d'aller le voir.
L'acteur à la gauche de l'affiche (Ezra Miller, je sais pas pourquoi ils inversent toujours les noms sur les affiches US) est un génie que j'ai découvert dans le génial mais effroyable "Let's talk about Kevin", je me réjouis de le voir dans un autre registre. Dans 5 ans tout le monde connaîtra son nom, j'en mets ma main à couper.
Je ne pense pas qu'ils inversent, juste qu'ils mettent les noms par ordre d'importance des acteurs et qu'ils ne tiennent pas compte de l'ordre en question pour choisir la photo qui apparaîtra dessous, de sorte que souvent, ça ne correspond pas, non? Et en effet, Ezra Miller a une présence démente à l'écran.
Tu me donnes très envie de le voir! J'ai beaucoup aimé le film "It's kind of a funny story" (Une drôle d'histoire) sur les turpitudes de l'adolescence… Et en littérature, je classe "The heart is a lonely hunter" et "Franckie Addams" de Carson McCullers parmi les plus beaux livres jamais écrits.
Je ne peux que confirmer les dires de funambuline: Ezra Miller est excellent dans "We need to talk about Kevin". Ce film m'a remuée et obsédée pendant plusieur jours (et la fusillade dans la ville de Newton a bien ravivé les souvenirs et questions liés au film).
Pas de date de sortie suisse sur IMDB, ça sent le fail de certains distributeurs. On ira peut-être le voir à Ste-Croix…
Vu le nombre de cinéma qui le passent en France en première semaine (25…), ça sent le film que les distributeurs n'ont pas trop cherché à caser… Dommage…
Vu la bande-annonce avant "Beasts of the Southern Wild" (premier film de grandes personnes vu au cinéma depuis une éternité, et époustouflant).
Tentée et à la fois circonspecte quant au genre en général. Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de le voir, mais maintenant j'espère vraiment me la donner.
Attention, je ne garantis pas du tout que ça plaira autant à d'autres qu'à moi… J'ai beaucoup de résonances personnelles avec ce film, mais ça n'est pas forcément le cas de tout le monde.
Au début, l'affiche m'a juste agressée, du vert citron le matin, en allant au bureau, ça attire.
Puis les acteurs m'ont paru sympathique.
Ensuite ça fait longtemps que j'ai pas regardé ce type de films.
Enfin, ton post. Je ne sais pas si on a à peu près les mêmes goûts mais c'est décidé, j'irai le voir.
Ma fille de 14 ans a dévoré le livre en une journée et ne cesse de pousser des cris de désépoir car ce film n'est pas diffusé dans notre ville, ni mmême département !
Il semble hélas assez mal distribué. Je compte lire le livre aussi, sans doute le mois prochain car là je tente de diminuer ma PAL ^^
J'espère que le livre n'a pas été éliminé de ta PAL lors de ton dernier ménage 🙂
Merci encore d'en avoir parlé en bien. Je suis allée le voir hier et il m'a beaucoup touchée, émue. Pas parlé car j'ai eu une adolescence ultra-calme, à 10 000 lieues de ce que vivent ces jeunes, mais tout de même, c'était juste et beau.
Bien sûr, j'ai commandé le livre en rentrant, trop faible.
Bonsoir, Je m'appelle Sandra, j'ai 16ans et nouvelle ici. Voici l'article grâce aux quel j'ai découvert ton blog.. Je n'ai évidement pas encore tout lu mais je ne vais pas m’arrêter la. Pour info j'ai vu ce film en classe au cours de morale et j'ai vraiment eu du mal a retenir mes larmes, la musique, les acteurs.. juste wwaaww, ils sont tellement juste, tellement vrai. C'est dramatique mais magnifiques !