
Après des années de silence, Franck décide de retourner dans sa campagne natale. Il approche de la cinquantaine, n’a ni femme ni enfant et se relève tout juste d’un gros problème de santé. C’est un homme sans attaches, un peu à la dérive. Quand il appelle ses parents pour les prévenir de son arrivée, c’est un petit garçon qui décroche – un petit garçon prénommé Alexandre, comme le frère cadet disparu de Franck…
De son côté, Louise ne s’est jamais vraiment faite à la ville. Mais après la mort de son compagnon, elle s’est sentie incapable de rester à la ferme familiale. Depuis, elle mène la vie d’un fantôme, passant de petit boulot en petit boulot et refusant de s’attacher à quiconque. A la faveur de quelques jours de vacances, elle décide de rendre visite à son fils dans le Lot…
« L’Amour sans le faire », c’est l’histoire d’un retour aux sources que les personnages n’ont pourtant eu de cesse de fuir, une rencontre entre deux êtres cabossés auxquels les circonstances interdisent de s’aimer. Avec une plume sensible et délicate, Serge Joncour raconte la distance entre un fils et ses parents qui sont des étrangers pour lui, le poids de l’incompréhension et des non-dits, de cette transmission qui n’a pas su se faire. Il faudra l’apparition de Louise pour réconcilier Franck non seulement avec son passé, mais avec la perspective d’un avenir – cet avenir qu’ils ne pourront envisager ensemble, ou du moins, pas au sens traditionnel du terme.
D’habitude, j’ai beaucoup de mal à rentrer dans un livre si je n’ai aucun point commun avec les personnages, si aucun des thèmes abordés ne fait partie de mes préoccupations du moment. Cette fois pourtant, je me suis laissée happer par l’humanité du récit, le style sans fioritures mais d’une grande justesse de ton et de sentiments. J’ai lu « L’Amour sans le faire » d’une traite, et il m’a presque donné envie de retourner en pèlerinage dans le petit village de Haute-Loire où je passais mes vacances, enfant. C’est dire si je l’ai trouvé réussi.
Roman reçu pour critique dans le cadre de l’opération « Les matchs de la rentrée littéraire » organisée par Price Minister
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J'avais déjà lu de bonnes critiques sur ce roman.
Moi, mon coup de cœur du moment, c'est un bouquin sur lequel j'ai fait une fiche pour le boulot : Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari. Il vient d'obtenir le prix Goncourt, excusez du peu. C'est la première fois qu'un Goncourt me plaît, en général, je n'arrive pas à les finir. Ici, le sujet ne me touche pas particulièrement, mais je l'ai trouvé très vrai, très bien écrit. C'est l'histoire de deux amis d'enfance, brillants étudiants en philo, qui décident de revenir sur l'île de leur enfance, la Corse, pour prendre la gérance du bar du village. Illusions perdues, rêves brisés mais très chouette quand même. Et je suis vraiment tombée amoureuse du style de l'auteur.
Je l'ai lu aussi et j'ai trouvé ce roman très émouvant. C'est l'amour sans le dire aussi entre Franck et ses parents qui ne lui ont jamais dit qu'ils étaient fiers de lui mais cherchent son nom dans les génériques des émissions.
Oui, ce détail m'a touchée aussi. Mon père ne comprenait pas trop mon boulot mais gardait un exemplaire de tous les bouquins que je traduisais…
J'ai beaucoup aimé ce roman moi aussi. J'ai aimé le style …"sans fioriture" comme tu le dis si bien. Je le conseille à celles qui ne l'ont pas encore lu !
Merci pour ce conseil lecture…une fois de plus très judicieux 😉
Bises