Mardi: Journée dans le train. Après avoir hésité, j’achète quand même mes trois féminins habituels, au prétexte qu’ils ne m’encombreront pas vu que je les poubellise direct après les avoir lus. Je sais, je triche un peu. Mais 6h d’affilée sur le même bouquin, je n’y arrive pas, et je ne sais pas travailler avec des gens et du bruit autour de moi. Donc, j’ai peu de solutions pour m’occuper pendant mon voyage en l’absence d’un iPad.
Mercredi: En sortant de l’ophtalmo qui vient de me découvrir un potentiel glaucome aux deux yeux, j’hésite à m’offrir des fleurs, des fois que j’en aurais plus pour longtemps à pouvoir les voir. Comment ça, je dramatise? Bon, alors je me contenterai de deux courses chez l’épicier et le primeur, pfff. Mais là, je suis DEPRIMEE et j’ai envie d’ACHETER des trucs pour me consoler. Y’a des gens qui bouffent quand ça va mal; moi, je fais du shopping. Sauf cette fois, donc, où je vais reprendre un morceau de la pizza parmigiana d’hier soir. Pas sûre que ça soit très bon pour ma ligne cette histoire de « no buy »…
Le craquage se produit l’après-midi. Je suis en train de faire de la relecture (pas le côté le plus excitant de mon boulot) quand je commets l’erreur, pendant un mini-break, de me connecter sur Vente Privée. Là, je tombe sur une vente Brontibay de ces fameux sacs plissés qui me font baver depuis des années. Le premier modèle que j’aime est en rupture dans la couleur qui me plaît. Pas le second. 110€ au lieu de 268. Je l’achète, et je passe la fin de la journée à me détester. Quelle excellente affaire.
Jeudi: Ce n’est pas parce que j’ai craqué hier que je renonce. Aujourd’hui, je crochette un bonnet pour Chouchou avec la laine rapportée spécifiquement d’Islande dans ce but. Alors que je ne fais aucune erreur par rapport au modèle, le résultat final est assez grand pour abriter à la fois ma tête et celle de Chouchou. Romantique, mais peu commode. Je défais tout, cassant mon fil « poilu » une demi-douzaine de fois au passage. Il n’est pas du tout adapté au modèle que j’ai choisi. Donc, soit je trouve un autre modèle rapidement, soit j’attends de rentrer à Bruxelles pour essayer avec un autre type de laine pioché parmi mon stock pléthorique. Je pourrais en acheter deux pelotes vite fait à Monpatelin, mais non.
Vendredi: RAS.
Samedi: Journée en ville. Le piège. A la dédicace de Nancy Pena, je craque pour une des boîtes à thé qu’elle a magnifiquement illustrées, plus le premier tome d’une série jeunesse qui a l’air trop-trop-bien. A ma décharge, je n’ai pas emporté assez de lecture et voilà trois soirs que je tourne en rond sans rien à faire une fois mon boulot terminé. Il me FALLAIT un bouquin pour ne pas finir zinzin. Par contre, la paire de bottines en daim noir André, le gilet fourré, le pull à boutons et le débardeur Pimkie? J’ai pas d’excuse.
Je me rends compte que m’interdire d’acheter est à peu près aussi efficace que vouloir faire un régime en m’affamant. Tôt ou tard, le craquage est inévitable. Dans un cas comme dans l’autre, l’achat/le grignotage n’est qu’un symptôme. Ce que je devrais faire, c’est analyser les raisons qui me poussent à acheter/manger, trouver quel manque je cherche à combler ce faisant, et imaginer d’autres moyens de le satisfaire. Du coup, la question se pose: continuer cette expérience ratée jusqu’à la fin du mois, ou pas?
On notera quand même que je n’ai PAS acheté d’iPad (d’accord, essentiellement parce que le rayon info de la Fnac était blindé de monde et qu’il n’y avait pas un vendeur disponible), et que j’ai résisté au chant de sirène d’un SUBLIME perfecto bleu électrique en cuir de bébé chez 1.2.3 (d’accord, essentiellement parce qu’il n’y avait pas ma taille et qu’il coûtait un rein).
J'ai constaté exactement la même chose dans les périodes où je dois restreindre mes achats : je tiens deux, trois semaines maximum, et hop, un écart ! (Sur la base du "Oui mais… (insérer ici une raison x ou y), alors je peux bien me faire un petit plaisir !")
Qu'est-ce qui est en cause ? La frustration, le stress, un coup de blues, un coup de coeur inattendu… principalement. Avant l'arrivée de la phase où je me morigène parce que j'ai succombé.
Quant à ta question de suspendre ou pas ton expérience, je ne suis pas certaine de pouvoir répondre à ta place 🙂 J'aurais tendance à continuer avec le constat que ça n'a pas fonctionné aussi bien que ce qui était escompté, mais je pense que c'est à toi de voir.
Mélusine
Cette semaine s'est plutôt bien passée puisque je suis restée scotchée chez moi avec un travail urgent à terminer et que j'ai évité de trainer sur internet. Jusqu'à hier où j'ai commis la grave erreur d'aller sur Ventes Privées où j'ai vu une petite robe noire superbe, il reste ma taille, bref, je ne pense plus qu'à ça depuis hier, ça devient difficile !
Pas de craquage pour moi… même si j'ai failli valider trois paniers virtuels d'un montant total de 300€ en moyenne sur mes "boutiquespréférées.fr",
même si j'ai rempli deux paniers réel de lingerie chez Darjeeling mais que j'ai tout reposé…
et même si j'ai perdu 4 kilos et tous mes pantalons d'hiver sont immenses… (c'est pas grave je mettrai des robes, je les portes beaucoup mieux…)
Je résiste mais putain qu'est-ce que c'est difficile… (et la je compatis vraiment pour tes craquages;))
Après va falloir gérer le "lâchage" compulsif…
J'ai donc décidé de me faire une liste des choses vraiment indispensables pour le mois de novembre avec un budget très précis.
Le seul achat fringue que je m'autorise en novembre : la petite robe grise basique de chez camaïeu et la paire de collant écureuil pour aller avec pour un montant total de 39.90€. (oui j'ai besoin de pantalon, mais ce qui me fait le plus envie, faut quand même se faire plaisir dans la frustration, sinon c'est la folie qui nous gagne (je ne me lâcherai seulement pendant les soldes d'hiver, c'est décidé…)
Si je tiens à ce rythme, sans compenser par autre chose (bouffe ou cigarette des autres puisque je fume plus depuis presque 4 ans mais seulement de temps en temps celles des autres…), je vais vite renflouer les caisses… et par la même occasion me sevrer de cette boulimie de consommation inutile et incontrôlée.
Affaire à suivre
Bon dimanche à toi (une semaine sur deux sans dépense c'est déjà un bon début non?)
Bon, je pense que le concept du no buy, c'est bien, mais que cela ne te convient pas vraiment. Peut-être faudrait-il un mois d'essai de "buy better", où la rationalisation prendrait le pas sur la frustration. Ne dis t-on pas que les régimes alimentaires engagés comme cela tiennent davantage la route que les autres ?
Et puis tout est aussi une question de moyens, comme on dit. Une baguette de pain, c'est rien, quand on est sujet à l'ISF. (Je ne dis pas que tu l'es ou que c'est un vilain défaut)
Enfin, je vais me la jouer mèmère-les-bons-tuyaux, vu le Longchamps que j'ai acheté ce matin en VP.com.
Edit : ben voilà, le problème s'est réglé tout seul, il n'y a plus ma taille !
Je pense un peu comme Nelly, le no-buy ne te convient peut-être pas, mais l'important, c'est que tu réfléchisses au pourquoi de tous ces achats.
Je savais d'avance que je ne voulais pas participer, parce que je connais ma tendance aux achats compulsifs mais j'essaie quand je sors de réfléchir à ce que j'ai en main et si j'en ai vraiment besoin. J'ai remis deux livres en rayon hier, le premier parce que j'ai encore du choix sur ma PAL, le second, parce qu'il sera encore là plus tard. Mardi, j'irai faire les magasins parce qu'il me faut un nouveau peignoir (je porte toujours l'ancien avec des trous aux bras – c'est dire qu'il est temps !) et je m'achèterai peut-être l'un au l'autre vêtement.
Un conseil que m'avait donné ma psy (mais que je n'ai jamais adopté finalement) c'est de sortir avec juste l'argent liquide dont tu as besoin pour faire tes achats prévus à l'avance et sans carte bancaire.
Bonne chance pour la suite !
ps: on parle de la sortie imminente d'un mini iPad…
Est-ce que ça pourrait marcher, de limiter tes achats à XX (ou XXX, selon l'état de ta bourse) euros par semaine ? Ca pourrait permettre d'anticiper ce que tu achètes, de faire des choix (peu importe qu'il y ait des achats moins justifiés que d'autres, au final, on trouve toujours un prétexte) et c'est moins difficile que de ne rien acheter du tout (on finit toujours par craquer alors…). Enfin, tu as sûrement réfléchi à tout ça. Bonne continuation, quelle que soit ta décision !
Concernant l'iPad, ça m'étonne que Chouchou ne l'avait pas déjà 🙂 Je ne voyais pas l'utilité des tablettes tactiles jusqu'à ce que je découvre les scans de BD (qui ne sortent plus en France), super pratiques à lire sur le lit. Mais bon, pas indispensable du tout.
Ah, les boîtes à thé de Nancy Pena T_T J'avais réussi à me raisonner en me disant que je n'avais que des sachets de thé ou du thé en feuilles déjà dans de jolies boîtes. Donc pas besoin de boîboîte en plus. Enfin, ça, c'était avant que mes parents me donnent du très bon thé chinois en feuilles dans des boîtes hideuses qui ne leur rendent pas hommage.
Autrement, en parlant de Pena, il y a le blog de son compagnon – il me semble – Guillaume Long, A boire et à manger, qui est gratuit 🙂 Après l'avoir lu, on a faim et on a envie de cuisiner du radis noir, mais ça, c'est un autre problème.
Enfin, je ne savais pas que tu faisais aussi de la relecture. Est-ce que, du coup, c'est le relecteur qui a le dernier mot ? Ou y a-t-il un autre aller-retour avec le traducteur, voire avec un autre rewriter ? Ca dépend peut-être des éditeurs, ceci dit. En agence, comme tu le sais sûrement, c'est rare que les traducteurs aient leur mot à dire (sauf mon ancienne boîte, une exception). Mais en même temps, ils ne demandent pas, ne s'enquièrent pas de notre satisfaction vis-à-vis de leur travail, même ceux qui démarrent une collaboration avec nous. Ils ne sauront donc pas que je tranche parfois à la hache tout ce qu'ils ont écrit pour presque tout reprendre, tant ça ne va pas =/
Crying wall: Je connais déjà A boire et à manger, j'ai même testé (et approuvé!) la soussoupe de radis noir l'hiver dernier.
Chouchou a bien un iPad, mais il est hors de question que je l'emporte quand je m'en vais, et quand nous voyageons ensemble, nous avons chacun besoin d'un ordi le soir.
Quand je parle de relecture, il s'agit de mes propres traductions – je relis mon premier jet pour reprendre les maladresses et les répétitions éventuelles, corriger les coquilles, etc. Bien sûr, quelqu'un repasse quand même derrière moi chez l'éditeur, me fait part de ce qu'il souhaite changer, et pour les choses importantes, on en discute ensemble. Parfois c'ets moi qui ai le dernier mot et parfois pas.
Je fais un no buy jusqu'aux soldes (anglais, n'abusons pas) avec une copine, mais on a chacune fait une liste de ce dont on a besoin, et on essaye de s'y tenir – on s'autorise quand même quelques craquages, du moment que ce n'est pas excessif et que la somme des craquages n'affecte pas l'efficacité du no buy. Ce n'est donc pas un no buy "pur", mais pour l'instant on s'y tient sans trop de mal.
J'avoue,à: "Par contre, la paire de bottines en daim noir André, le gilet fourré, le pull à boutons et le débardeur Pimkie?" …j'ai rigolé.
ANNESO
Résistance moyenne à la tentation pour ma part :
– une manucure mercredi (inutile mais j'en avais très envie …et ça m'a fait du bien !)
– 4 chaises en plexi transparente (en promo) et j'en avais besoin donc c'est utile et durable 😉 ça compte ?
Oui j'ai craqué mais je le vis bien car j'ai l'impression de me poser les bonnes questions 😉
Bon par contre j'ai très envie d'un cuir style perfecto !
elle est belle, cette boîte !
J'ai trouvé ce billet réconfortant, je l'avoue ! Parce que si je me lançais dans un mois de No Buy, il m'arriverait probablement la même chose et même assurément la même chose, vu que je suis incapable de résister à une maison de la presse…
J'ai toujours adoré les journaux et magazines, toutes les sortes, depuis toute petite. Les supprimer n'est pas envisageable, du moins pas avant un long cheminement, que je ne suis pas certaine de vouloir entreprendre. De ce point de vue, la comparaison avec les régimes est super ! Réapprendre à manger selon sa faim plutôt que supprimer toutes les douceurs qu'on aime.
J'avoue que je ne souffre pas de crise de Shopping. Je dois avoir un style vestimentaire tellement bizarre qu'il existe une chance zero de me trouver un jour chez Zara, Mango ou H&M. Je ne subis pas non plus les diktats de la mode actuelle, mon style classique à pleurer ne s'y prête pas. Je ne me retrouve donc pas dans ce que tu dis. Cependant tant que cela te rend heureuse (ou du moins que la sensation positive est supérieure au remord) et que tu en as les moyens, je ne vois pas de raison de s'affoler. La vraie question est effectivement le pourquoi… mais c'est un autre débat.
La sensation positive n'est, justement, pas toujours supérieure au remords. J'aimerais dépenser mes sous de façon plus en accord avec mes convictions profondes. Etre moins matérialiste, aussi, trouver un bonheur plus profond et plus durable que le bref instant de plaisir procuré par les objets quand je passe à la caisse! mais je réfléchis beaucoup à tout ça depuis le début du mois, et vous n'avez pas fini d'en entendre parler ^^