Monpatelin

Il y a ici quelque chose que je trouve profondément apaisant. 
Les traînées roses du couchant que j’aperçois, depuis la fenêtre de mon bureau, derrière la montagne d’en face. 
Le hululement d’un oiseau nocturne, régulier comme un métronome, tandis que je me pelotonne sous les draps bien après minuit.
Le silence immobile de mon quartier le dimanche matin. Et la certitude que je n’ai que cinq cents mètres à faire pour tomber sur un petit marché provençal grouillant d’animation. 
Le souffle d’air tiède qui, milieu octobre, entre encore par la porte-fenêtre grande ouverte, et l’éclat du soleil qui me dissuade de m’installer sur la terrasse pour tremper mes toasts briochés dans mon chocolat chaud. 
Les rires des enfants dans la cour des maisons d’en face; les voix de leurs parents qui au téléphone parlent trop fort comme tous les gens d’ici. 
L’odeur d’ozone et d’asphalte mouillée qui flotte dans l’air après un orage surprise; le bruit d’éclaboussures produit de loin en loin par le passage d’une voiture dans l’avenue.  
Si je vivais ici tout le temps, je crèverais d’ennui. C’est pourtant le seul endroit où je me sens vraiment sereine.

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11 réflexions sur “Monpatelin”

  1. J'ai pris le risque voilà maintenant un an de revenir m'installer dans le seul endroit où je me sens, plus que sereine, vraiment chez moi. Alors oui, j'ai besoin de bouger régulièrement pour ne pas mourir d'ennui, mais le voyage retour est tellement reconfortant …
    Une fois de plus, très belle description!

  2. Le retour aux sources, c’est juste indispensable. J’ai la même émotion lorsque je reviens à Lyon et que je pars de ma Belgique d’adoption pour revenir me lover dans les bras de ma douce France… Ha ! Vivement Noël !

  3. J'habite une ville dont j'hésite à dire qu'elle est dans le centre-ouest, parce que certains considèrent qu'elle est déjà dans le sud-ouest… Peu importe : j'y croise trop souvent les mêmes gens (140 000 hab. c'est peu), je m'y ennuie parfois et j'ai besoin de bouger régulièrement (Toulouse ce week-end, Paris une fois par mois, Bruxelles de temps à autre), mais (presque) toujours je retrouve avec bonheur la quiétude de mon jardinet, le silence des soirées et des nuits, une certaine douceur de vivre. Mon trou enclavé est bien moins appétissant que ton "monpatelin", mais il a la douceur des jours de mon enfance, et j'y ai une qualité de vie certaine. Je peux me permettre de bouger de temps à autre pour ne pas risquer l'asphyxie, c'est un luxe dont je ne me prive pas. Belle semaine à toi!

  4. A l'époque où je vivais ici à plein temps, je passais effectivement une semaine par mois à Paris chez des amis pour ne pas devenir folle!

  5. J'adore ce billet ! Moi, mon patelin j'ai finalement décidé d'y vivre tout en appréciant les escapades dans des villes beaucoup plus grandes qui me permettent de me ressourcer !

  6. Je suis ravie de voir que nous habitons le même "patelin", à quelques kilomètres près car "monpatelin" à moi se situe de l'autre côté du Coudon 🙂 tu as bien raison, cet endroit est apaisant, parfois trop. J'aime m'y échapper de temps en temps, mais c'est pour le moment (avec Copenhague où j'ai vécu pendant plusieurs mois), le seul endroit où je me sens vraiment bien à 100%. Bises valettoises.

  7. Je suis allée à Copenhague quelques jours en 2008, c'est l'une des villes que j'ai préférées, et je me serais bien vue y habiter quelque temps!

  8. Je suis une fille qui aime beaucoup ton sens de la description 😉
    Et chez qui tu viens de déclencher un brutal besoin de plateau et de bols à pois (et de choses à base de pâte à pain et d'olives, accessoirement).
    Bon, en fait j'ai la dalle et un énorme besoin de tranquillité.

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