– La pluie diluvienne qui s’est abattue sur l’Homme et moi pendant notre semaine en Toscane (juillet 2002). Des inondations historiques, qui ont même fait des morts dans le nord de l’Italie. Et nous, nous étions en moto. Obligés d’acheter des K-ways intégraux en catastrophe. Trempés quand même, et pas franchement au top de la sexytude – ni de la bonne humeur, pour le coup. Sérieusement, j’ai cru que j’allais rentrer en France avec des branchies.
– Le mal au ventre horrible chopé pendant mon premier voyage au Japon après six jours sans réussir à faire caca (mai 2005). Je vous avais prévenus que ça ne vous ferait pas rêver, hein! Mon vocabulaire japonais limité ne comprenant pas le mot « laxatif », j’ai souffert énormément et en silence. L’après-midi du sixième jour, j’ai largué mes compagnons de voyage et erré comme un colon souffreuteux une âme en peine dans les rues de Tokyo, m’arrêtant tous les cent mètres pour visiter des toilettes différentes dans l’espoir d’un miracle. La délivrance a fini par se produire au 3ème étage du Kiddyland d’Omotesando, que Bouddha le bénisse mille fois. Depuis, je ne voyage jamais sans un ou deux sachets de Forlax dans ma trousse de toilette.
– L’atterrissage en catastrophe à Toronto suite à une panne de générateur dans le vol Paris-Chicago, et au refus des autorités américaines de nous laisser nous poser sur leur territoire (mai 2006). « We’re treating this as a serious situation » n’est PAS une phrase que vous voulez entendre prononcer par votre commandant de bord. Même quand vous n’avez pas spécialement peur de l’avion. Dans la rangée de devant, je crois que Junior et Autre Moi faisaient leur prière.
– La moitié de nuit passée à tourner en voiture dans les rues de Phoenix sans réussir à trouver notre hôtel (mai 2006). Peu après le coup de l’atterrissage en catastrophe, donc, et avec 7 ou 8h de décalage horaire dans les dents. Nous n’avions pas de GPS, et pas pigé non plus que les panneaux indiquaient le nom, non pas des rues dans lesquelles nous nous trouvions, mais de celles que nous coupions. Sans l’insomniaque sorti pour glisser une K7 vidéo dans la boîte de dépôt d’un Blockbuster, et qui a pu nous indiquer notre chemin, nous y serions peut-être encore.
– Le troupeau de bisons qui a entouré notre voiture, nous obligeant à rouler au pas pendant plus de deux heures dans Yellowstone et à risquer notre vie en descendant faire pipi sur le bas-côté (mai 2006). Rétrospectivement, ça fait une bonne anecdote de voyage. Sur le coup, personne ne rigolait vraiment. Surtout pas les deux types juchés sur la moto voisine de notre 4×4, et qui auraient sans doute préféré se prendre une bonne averse toscane.
– La chaleur atroce dans Arches National Park (mai 2006). 42° à l’ombre, sauf que de l’ombre, y’en a pas. Et que la seule activité dans le parc, c’est randonnée sur terrain caillouteux et pentu en plein cagnard. Bouche desséchée, poumons en feu: j’ai cru que j’allais crever changée en Bolino. Plus jamais ça.
– La quasi panne d’essence en plein désert entre Van Horn (Texas) et Roswell (Nouveau-Mexique), là où les portables ne passaient pas et où on croisait environ une voiture par heure (juin 2007). L’unique station-essence située sur notre chemin, et où nous pensions faire le plein, s’est révélée à l’abandon depuis belle lurette. Nous nous en sommes sortis in extremis en achetant 2 gallons à un homme de service qui faisait le ménage sur une aire de repos. Il nous a dit que ce genre de problème arrivait tout le temps, et que s’il avait des sous de côté, il ouvrirait sa propre station-service dans les parages. Nous lui avons laissé $20 de dédommagement; ça a été l’essence la plus chère du voyage!
– Le moment où je me suis aperçue, pendant un transit à l’aéroport de Madrid sur le chemin de Marrakech, que j’avais oublié ma carte bleue dans un distributeur bruxellois la veille (mai 2009). Je n’avais, bien entendu, pas un seul dirham sur moi. Précède de peu, dans ce hit-parade, le moment où durant ce même voyage, je me suis aperçue que j’avais oublié mon appareil photo dans un restaurant où on s’était pris la tête avec le serveur. Croyez-le ou non, j’ai malgré tout passé une très bonne semaine au Maroc.
– La fois où Chouchou a failli passer sous un métro à Tokyo, le jour de ses 40 ans (avril 2010). L’espace d’une seconde, je l’ai vu écrabouillé sur les rails, et j’ai presque senti son sang et sa cervelle m’éclabousser. Mes jambes en ont tremblé pendant une bonne heure après – alors qu’il a juste eu un gros bleu sur un tibia et qu’il n’était pas plus secoué que ça de son côté.
– La croisière d’observation des baleines au large de Reykjavik (juin 2012). Avec trois pauvres nageoires de mini-baleines nulles, et autant de litres de vomi. So glamorous.
J’ai emprunté la première illustration à David Michaud, un photographe professionnel qui tient mon blog préféré sur le Japon.
je remarque qu'il y a moins de photos !
Excellent cet article! Même si j'imagine que tu aurais préféré ne pas pouvoir l'écrire… ;o)
La palme du pire voyage va à Mai 2006 avec 4 points :-). Heureusement, ce ne sont pas les mésaventures qui comptent au final.
En plus je venais de me séparer d'avec l'Homme 4 jours avant le départ, je te laisse imaginer ma tronche…
Bon, je crois que je vais m'y mettre à ces articles souvenirs de voyage, c'est chouette à lire… et j'ai des histoires de taxi-brousse en panne et de baleineau qui sautent qui pourraient amuser.
(et dans ma trousse de voyage à moi, c'est de l'imodium qu'il y a -glamour- toujours)
Tes souvenirs sont sûrement plus exotiques que les miens, vu que je pratique surtout le tourisme urbain!
Super!
50% du pire, c'est avec Moi !!!
^^ A part l'avion, (que je déteste tjrs autant !!!), le reste ne m'a pas marqué plus que ça. 🙂
J'aurais mis le voyage de 2005 et Toi voulant casser la gueule d'un pompier breton ^^
Pour être honnête, le seul truc qui m'a réellement traumatisée, c'est Chouchou avec le métro: j'en ai encore des palpitations rien que d'y repenser…
Oui, figure-toi que j'y ai pensé à ce dîner d'adieu qui a mal tourné… mais c'était pas vraiment une galère, plutôt un gros coup de gueule et de dégoût! Note, ça pourrait faire une idée pour un autre post ^^ Là je suis en train de recenser les meilleurs trucs que j'ai bouffés en voyage et y'en a vraiment trop 😀
J'ai ri, je jure que ce n'est pas par méchanceté mais parce qu'à moindre échelle (quoique) je me suis retrouvée dans certaines 🙂
Et oui parfois ça ne se passe pas toujours comme on aimerait… Je voyage toujours avec de l'immodium mais jamais avec son contraire… Je devrais peut-être… 😉
Effectivement, je témoigne, la constipation passagère à l'étranger peut s’avérer une vraie plaie quand elle s'inscrit dans la durée… du séjour. Moi aussi, une mésaventure m'a servie de leçon !!
Je crois qu'on a tous des toilettes inoubliables dans nos voyages.
Et puis les toilettes jap c'est tellement le pied !