« Sherlock » saison 1

Je suis toujours remplie d’appréhension lorsque quelqu’un s’avise de transposer mes oeuvres littéraires favorites sur petit ou sur grand écran. Pour s’en convaincre, il suffit de voir les crises d’apoplexie que je manque de faire à chaque (inévitable) raccourci de scénario dans l’adaptation télé de « Game of Thrones »! Aussi, malgré les excellentes critiques d’amis et de collègues dont je partage souvent les goûts, je n’avais manifesté aucun empressement à regarder ce « Sherlock » réalisé en 2010 par la BBC. Le plus grand détective de tous les temps, arraché à son XIXème siècle et parachuté au XXIème? Je me passais fort bien d’une hérésie dans le genre du film avec Robert Downey Jr et Jude Law. Et non, vu que je ne suis pas fan de « Dr Who », le nom du scénariste Steven Moffat ne suffisait pas à me convaincre. 

Puis est arrivé l’été et sa traditionnelle pénurie de séries. Clairement, la grotesquissime saison 5 de « True Blood » n’allait pas suffire à nous occuper jusqu’à la rentrée. J’ai demandé à voir « Bunheads », la nouvelle série de la productrice de « Gilmore girls » qui a pour cadre une école de danse; et en échange, j’ai accepté de regarder le fameux « Sherlock » qui faisait très envie à Chouchou. Mais vous pouvez me croire: c’est avec une moue dubitative que je me suis installée sur mon canapé vendredi dernier. 

Cinq minutes plus tard, je bondissais dans tous les sens en hurlant « Mais c’est GENIÂÂÂÂÂÂL! ». Limite si je n’accusais pas Chouchou d’avoir fait de la rétention de chef-d’oeuvre télévisuel jusque là. 

Cette saison 1, donc, comporte trois épisodes (oui, seulement…) d’une heure et demie chacun. Tous sont inspirés plus ou moins directement des nouvelles originales de Conan Doyle, même si certaines intrigues ont été remaniées voire fusionnées entre elles. La grande nouveauté que je redoutais, celle du changement d’époque, permet à Sherlock Holmes et à son acolyte, le Dr Watson, de recourir aux technologies modernes pour traquer les criminels. Elle participe à une mise en scène extrêmement inventive et à l’instauration d’un rythme nerveux, très loin de la lenteur associée à l’oeuvre littéraire dont s’inspire la série. Pour autant, je ne parlerais absolument pas de trahison, car l’essentiel demeure: l’incroyable intelligence analytique du héros, qui l’isole du commun des mortels, et sa relation avec le Dr Watson qui lui tient lieu d’unique amarre dans le réel. 



Et la distribution, mes aïeux! Benedict Cumberbatch prête à Sherlock Holmes une moue boudeuse sexy à souhait. Sa silhouette dégingandée vue de dos dans son imper noir qui vole derrière lui me fait venir des pensées fort peu civilisées – quelque chose de l’ordre du « Grrrrrrraouuuuu ». Plus jeune que je n’ai toujours imaginé le héros de Conan Doyle, il apporte à son rôle une sensibilité pas déplaisante du tout, malgré son côté autiste de haut niveau persuadé de sa propre supériorité et doté d’un sens de la répartie cinglant: une sorte de croisement entre Sheldon Cooper et Gregory House (dont le personnage s’inspirait clairement de Sherlock Holmes, si bien que la boucle est joliment bouclée!). Face à lui, Martin Freeman campe un Dr Watson admiratif mais capable de tenir tête à son ami, ce qui ne m’a jamais semblé être le cas dans les romans. Son personnage n’en devient que plus intéressant, et sa relation avec le détective un peu plus équilibrée. 
Si je me laissais aller, je vous commenterais un par un mille détails de ces trois premiers épisodes – les répliques qui m’ont fait hurler de rire, les trouvailles de mise en scène qui m’ont épatée, l’unique passage que j’ai trouvé un peu mou, le traitement particulier du personnage de Moriarty… Mais je m’en voudrais vraiment de gâcher le plaisir que d’autres pourraient prendre à la découverte de la série. Si comme moi vous êtes fan de Sherlock Holmes et que vous hésitiez à la regarder, un conseil, laissez-lui sa chance. Ca m’étonnerait beaucoup que vous le regrettiez. Et le plus beau, c’est qu’à ce qu’il paraît, la saison 2 est encore meilleure que la 1!

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15 réflexions sur “« Sherlock » saison 1”

  1. Princesse Audrey

    Je suis complètement accro à cette série, d'autant plus que j'ai trouvé dès le début de l'énigme du code SIM (dans la saison 2, "A scandal in Belgravia") le code en question : ça m'a flattée, il faut le dire 😀
    J'adore cette série, son rythme, sa B.O (tu vas adorer la saison 2), les joutes verbales, les costumes, Benedict Cumberbatch (ses fans s'appellent entre elles les "cumberbitches"), le décor du Londres contemporain, l'intégration des nouvelles technologies… C'est une grande série. Je suis contente que tu t'y sois mise, j'étais étonnée que tu n'en ai pas encore parlé. Alors on a ça en commun !

  2. J'aime et j'adore*. Et je suis heureuse que ça t'ait autant plu!
    *Même si le genre de caractère à la Sherlok/Dr. House commence à m'agacer au fur et à mesure qu'il envahit les séries télévisées…*

  3. J'ai adoré cette série :o)
    Et la saison 2… Tu vas voir, l'épisode du Chien des Baskerville est merveilleux !!!

  4. Là je regarde Breaking Bad (gniiiii) et,pour continuer dans les séries géniales,après j'attaque Sherlok.

    ANNESO

  5. Avec chéri, on s'est régalé avec les 2 saisons! Je les ai vu en vf et ce n'est pas mal traduit je trouve…mais ça doit valoir le coup de le voir en VO!
    Bonne dégustation de la saison 2!

  6. Là tu m'as vraiment donné envie, ça a l'air british comme il faut, adapté finement, drôle (et puis Sheldon Cooper meet Dr House, quoi !).

    Je suis souvent frustration aussi devant les Game of Thrones, à dire à l'Homme "ah mais dans le livre c'est pas comme ça !"

  7. C'est marrant, Cumberbatch me laisse complètement de marbre d'un point de vue physique, mais je suis béate d'admiration devant sa performance d'acteur. (Et encore tu n'as pas vu la saison 2 ^^) Bon, après, j'ai trouvé que Moffat se foutait de notre gueule dans l'épisode 2 et 3 de la saison 1, largement en dessous du premier à mon humble avis. Mais il s'est vraiment très bien rattrapé après !

    (Par contre, c'est moi ou on va être nombreux à chercher Sherlock à Bag End quand on va voir Watson en Bilbo ?)

  8. Une autre fan 😀 Ca fait plaisir! Autant j'étais dubatitave avant de commencer, autant j'ai adoré!! Vu 2 fois chaque épisode!
    Comme toi je trouve l'adaptation; la mise en scène et surtout les acteurs (mon Dieu! Benetict – on est plus d'une seule à être sur le coup) formidables. Et il te reste la saison 2. Enjoy!!

  9. A Scandal in Belgravia est vraiment l'épisode que j'ai préféré.
    Et oui, ahhhhh, la saison 2 !!

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