Dinner in the Sky: une expérience inoubliable

Quand le réveil a sonné ce matin, j’ai ouvert un oeil sur un ciel gris et dégoulinant digne d’un mois de février. Encore mal remise des Imaginales, j’ai songé un instant à enfouir ma tête sous mon oreiller et à oublier mon rendez-vous de 10h. Heureusement, l’invitation que j’avais reçue était assez exceptionnelle pour m’inciter à me verticaliser, à m’emmitoufler dans un pull et un manteau et à empoigner mon parapluie rouge à pois afin de me rendre place des Palais. 
Imaginez une grande table rectangulaire autour de laquelle s’installent 22 convives. Une fois qu’ils sont solidement harnachés à leur siège, cette table s’élève dans les airs au-dessus d’un site magnifique, jusqu’à une cinquantaine de mètres de hauteur. Là, un chef étoilé qui officie sous leurs yeux dans l’espace minuscule ménagé au centre de la table leur sert un dîner gastronomique de cinq services avec champagne et café. Tentant, non? 
Le concept de Dinner in the Sky a vu le jour à Bruxelles il y a six ans déjà. Depuis, la plateforme a fait le tour du monde. Elle a été installée dans 43 pays différents et une multitude de grandes villes telles que Las Vegas, Jérusalem, Paris, Sydney, Toronto ou Rio de Janeiro. Les plus grands chefs de la planète s’y sont succédés: Joël Robuchon, Pierre Gagnaire ou Alain Passard, pour ne citer que les Français. Des couples s’y sont mariés avant de se jeter dans le vide, attachés ensemble à un élastique. Bref, c’est une attraction extraordinaire pour qui veut passer un moment magique. 
Etant donné que je suis à la fois fan d’activités aériennes et de très bonne bouffe, vous imaginez à quel point j’étais excitée de compter au nombre des 22 chanceux qui ont participé à la première levée de la plateforme pour cette édition 2012. Après une courte conférence de presse durant laquelle les flashes ont crépité, nous avons pris place autour de la table; les techniciens qui avaient procédé aux dernières vérifications techniques nous ont harnachés, et la plateforme a quitté la terre ferme tout en douceur. 
Le chef Lionel Rigolet du restaurant Comme chez soi
Il pleuvait et il y avait un peu de vent. Tous les invités avaient gardé leur manteau, et malgré les lampes chauffantes au-dessus de nous, je n’ai pas regretté d’avoir pris une écharpe.  Face à moi, deux jeunes femmes visiblement sujettes au vertige semblaient faire de gros efforts pour ne pas regarder vers le bas. Pour ma part, j’avais un sourire d’une oreille à l’autre et je mitraillais tout ce que je pouvais avec mon  Lumix. Comme mon voisin journaliste, j’ai utilisé la célèbre technique de l’appareil tendu à bout de bras pour m’auto-tirer le portrait avec ma coupe de champ’. 
Au bout d’un moment, le responsable technique a eu pitié de moi 
et a proposé de me prendre en photo avec mon appareil.
Lorsque nous avons joui d’une vue sans précédent sur le palais royal et le parc situé en face, le chef et son assistant ont commencé à distribuer des verrines d’espumo de tomates avec des crevettes en gelée. Puis nous avons eu droit à de minuscules mais sublimes cannelloni de lapereau au foie gras, avec une noisette enrobée de caramel au centre, dont ils ont dressé les assiettes sous nos yeux. Le principe est le même pour les repas, qui sont préparés à terre et que le chef de service ce jour-là se contente de finir et de présenter. 
J’ai adoré les vingt minutes qu’a duré cette expérience, même si je ne suis pas certaine que par un temps pareil, mon enthousiasme aurait perduré l’heure et demie nécessaire au service de tout le repas gastronomique. Mais on est en juin, la météo va forcément s’améliorer pendant les jours à venir. Pitié, faites qu’elle s’améliore ou je prends un aller simple pour San Diego. Dinner in the Sky restera toute cette semaine devant le palais royal avant de se déplacer successivement vers l’Atomium (du 11 au 17 juin), le parc du Cinquantenaire (du 18 au 24 juin) et le bois de la Cambre (du 25 juin au 1er juillet). Pour les réservations, c’est ici

13 réflexions sur “Dinner in the Sky: une expérience inoubliable”

  1. Ah, je rêve de le faire depuis que j'en ai entendu parler ! Merci pour ce compte-rendu et ces photos, cela ne fait que renforcer mon envie de manger en hauteur 🙂

  2. Pour info, le Chef qui sert le champagne sur la photo est Lionel Rigolet, du Comme chez soi : 2 étoiles Michelin. Ca mérite, me semble-t-il, d'être précisé !

  3. Mon dieu… J'espère bien qu'ils ont préparé le repas à terre. Rien que le dressage dans de telles conditions, ça ne doit pas être une mince affaire! Mais à voir l'assiette, ils ont tout de même réussi à être sacrément précis.
    Et au fait: je suis ja-louse. 🙂 Veinarde.

  4. Sylvie: j'ai hésité à mettre la liste des chefs, mais elle est sur le site et ça me semblait un peu redondant; quant à Lionel Rigolet, avec ma mauvaise vue je n'ai jamais réussi à déchiffrer le nom inscrit sur sa blouse.

    Kim: c'est surtout un problème de place, la plateforme ne bouge quasiment pas. S'il y a trop de vent, ils la lèvent juste quelques minutes et ils redescendent à terre pour servir le dîner.

  5. Je comprends ! J'ai simplement un petit faible pour ce Chef que je trouve très sympathique !

  6. J'ai rajouté son nom et mis un lien vers le site de son restaurant 🙂
    Parmi les chefs qui officieront, il y a aussi Michel Troisgros dont je rêve de tester la cuisine un jour. Le Point a dit récemment de lui qu'il mériterait une quatrième étoile, tu imagines?

  7. Je testerais volontiers aussi, même sans 4ème étoile !!! Quant à cette expérience "en plein ciel", malheureusement, mon vertige et moi devrons passer notre tour !

  8. Princesse Audrey

    Je t'admire d'arriver à vivre une telle expérience… Avec mon vertige et ma peur du vide, c'est impossible…

  9. Pour le temps, j'ai l'impression qu'en Belgique on a une "configuration par défaut" sur pluie, ciel gris, températures à 12°…
    En tout cas, le principe du déjeuner a l'air génial !

  10. Je n'ai pas trop le vertige, mais j'aurais trop peur de laisser tomber quelque chose 😉

  11. Oui, ils te recommandent bien de faire attention au début! Et tu ne peux pas emmener ton sac (un peu comme sur les grands huit). J'étais tout à fait épatée de la stabilité des coupes de champagne, par exemple, même vides. Le seul truc qui bougeait un peu, c'était les serviettes en papier avec le vent, mais même si l'une d'elles s'était envolée je pense qu'elle n'aurait tué personne 😀

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