« A table! Du champ à l’assiette »

Nous n’en finissons plus d’explorer le programme de Brusselicious. Nous nous serions bien offert un dîner dans les airs, par exemple au-dessus du parc du Cinquantenaire, mais le prix (250€ par personne) a manqué nous faire tourner de l’oeil bien plus que l’altitude de la plateforme. Les réservations de la Tram Expérience sont complètes juqu’à fin décembre, et le dîner à thème qui nous intéresse le plus – celui sur la BD – n’a pas lieu avant septembre. Qu’à cela ne tienne: nous nous sommes rabattus sur l’expo « A table! Du champ à l’assiette » qui se tient en ce moment à Tour & Taxis, et dont nous avions lu le plus grand bien.

Histoire de bien poser le contexte, l’expo s’ouvre sur une projection holographique qui montre en temps réel l’accroissement de la population mondiale. Le temps que nous fassions le tour, plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient venues s’ajouter à cette dernière… D’ici 2050, nous devrions être 9 milliards d’humains. Et il va falloir nourrir tout ce petit monde.

La suite de l’expo se divise en 5 grandes parties:

– Cultiver
Ici, j’ai appris que 4 aliments (le riz, le maïs, la pomme de terre et le blé) représentaient 50% de la nourriture consommée sur Terre, et j’ai découvert quels produits non-alimentaires ils servaient également à fabriquer – par exemple, du carburant ou des emballages biodégradables. J’ai contemplé de nombreuses photos de cultures vues du ciel: des cercles verts d’une perfection impressionnante au milieu de l’Arabie Saoudite, des rizières chinoises en terrasse, de petits champs multicolores formant un damier irrégulier autour d’un village rwandais, une énorme machine agricole traçant des sillons rectilignes à perte de vue quelque part en Bavière… J’ai tenté d’identifier sur un écran tactile les 5 étapes de la croissance de différentes plantes: les fraises, les pommes ou le colza (que j’ai confondu avec des lentilles!). J’ai regardé sur un écran immense une vidéo expliquant la différence entre l’agriculture dans les pays riches et dans les pays pauvres.

– Transformer



Ici, j’ai appris que dans nos sociétés dites agrotertiaires, seulement 10% de la richesse produite par l’agriculture revenait aux agriculteurs, tandis que 55% revenait à la distribution. J’ai surtout été catastrophée de découvrir le nombre de saloperies présentes dans un repas apparemment sain. Prenons par exemple ce plateau:

 
A première vue, c’est l’archétype du repas « sain », n’est-ce pas? Oui, mais en réalité, quand on analyse sa composition…

Les substances nocives contenues dans chacun des aliments étaient répertoriées sous formes d’assiette. Franchement, ça fait peur. Il y a de l’arsenic dans le saumon. Et tout un tas de substances désignées seulement par des chiffres, dont je ne peux qu’imaginer les ravages sur l’organisme humain. 

Quand on voit ça, on se dit que dépenser plus pour acheter bio, ça vaut quand même vachement le coup… à condition bien sûr d’en avoir les moyens, ce qui constitue un problème en soi pour pas mal de gens.

– Manger
J’avoue n’avoir pas été hyper attentive pendant mes cours de biologie quand j’étais au collège. Une vidéo très bien foutue m’a retracé le parcours des aliments à l’intérieur du corps humain (jusqu’à l’éjection finale d’un très bel étron!), et la façon dont différentes enzymes les décomposent au fur et à mesure pour s’en approprier les nutriments. J’ai également pu admirer la pyramide de nos besoins nutritionnels. En bas, et correspondant aux plus grandes quantités nécessaires, l’eau. Puis les fruits et les légumes. Puis les céréales et les féculents. Puis les protéines: viande, poisson, produits laitiers. Puis les matières grasses et tout en haut, le sucre. Juste à côté, un diagramme montrait la pyramide des publicités diffusées pour chaque groupe d’aliments dans le monde occidental: c’est très exactement l’inverse. Même si je m’en doutais, ça m’a fait un peu froid dans le dos.

– Imaginer
C’est la seule partie qui m’a déçue. Je pensais qu’elle proposerait des solutions concrètes à nos problèmes actuels de production et de consommation de la nourriture; or, ces solutions restent extrêmement vagues: « éviter de gaspiller », « consommer moins de viande »… Même la partie sur les OGM m’a semblé très superficielle: trois arguments pour (en blanc), trois arguments contre (en noir). Mais pour être tout à fait honnête, j’ai eu la flemme de regarder la vidéo du débat auquel participaient tout un tas de spécialistes internationaux; peut-être évoquaient-ils ces éventuelles solutions plus en détail.

– Gastronomie belge
Trois grands chefs ont créé une recette spécialement à l’occasion de l’expo. Je vous livre celle qui m’a fait le plus saliver, et que j’essaierai de reproduire dès que j’aurai découverts ce que sont les sprats (Chouchou n’a pas su me le dire, mais Google est mon ami!).

En conclusion, une expo bien fichue, intéressante et ludique (avec de nombreux écrans tactiles pour tester et améliorer les connaissances des visiteurs), qui m’a plus que jamais motivée pour faire attention à ce que j’achète et mange. Elle devrait être déclarée d’intérêt public!

A table! Du champ à l’assiette
jusqu’au 3 juin 2012
Tour & Taxis
86C avenue du Port
1000 Bruxelles
Tarif plein: 12€
Temps de visite: 1h30 environ

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8 réflexions sur “« A table! Du champ à l’assiette »”

  1. Ah je suis contente d'avoir ton avis : cette expo me tente mais je redoutais de ne pas y apprendre grand chose. Peut-être vais-je enfin me décider.

    En pratique, une des réponses que j'ai trouvées aux questions de qualité/prix bio, de marge qui échappe à l'agriculteur, de goût.. : me fournir en légumes (et éventuellement en fruits) sans intermédiaire, en adhérant à un GAS, groupe d'achat solidaire, en rapport direct avec un producteur bio. À mon sens, beaucoup d'avantages pour peu de contraintes. Il y en a beaucoup à Bruxelles. Infos par mail si tu veux.

  2. Mmarie: nous en avons justement discuté avec Chouchou en sortant de l'expo. Je veux bien des infos, oui, merci!

  3. Cet article tombe à point nommé après une discussion fort sérieuse que nous avons eu ce matin avec mon chéri à propos de notre alimentation. Je comptais justement me ménager plus de temps pour retourner au marché le jeudi matin m'approvisionner en légumes bio (à un prix dérisoire vu que j'achète directement à la productrice). La viande pose problème parce que le seul boucher bio du coin se trouve à plus de 20 mn en voiture et prend sa retraite à la fin de l'année. En plus, ses prix sont relativement prohibitifs, pour le coup.

    Mais, quoi qu'il arrive, il faut vraiment que je change certaines choses, non pas ,à cause de mon poids, dont je me fous comme de l'an 40, mais de ma santé, qui continue à me jouer des tours depuis fin janvier. Je n'ai pas beaucoup de temps mais, il n'y a pas, il faut que je me remette à cuisiner moi-même !

  4. Et bien reçues, je regarde tout ça à tête reposée ce soir. Merci Mmarie!

  5. Tout devrait être bio et équitable, c'est quand-même pas compliqué. Et qu'on ne me dise pas que je suis naïve et que ce n'est pas possible. On produit trop, et l'agro-alimentaire s'en met plein les poches, c'est juste à ça qu'il faudrait renoncer. J'ai vu un reportage édifiant sur les cancers liés à l'emploi de pesticides chez les agriculteurs. Vous savez que ces derniers refusent de manger ce qu'ils produisent?! Ca dit bien ce que ça veut dire! Que faudra-t-il comme catastrophe de santé publique pour qu'on interdise enfin tous ces produits? Merde alors!

    Wééééééééh

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