Mardi soir, nous avions des billets pour le concert de Bénabar à Forest National. Partis de chez nous à 19h pour un spectacle censé débuter à 19h45, nous avons commencé par nous prendre d’énormes embouteillages sur le Ring avant de tourner plus d’une demi-heure pour réussir à nous garer à environ 2 km de la salle. Vous me direz qu’on aurait pu venir en bus, d’autant que le 54 démarre pas loin de chez nous; mais la dernière fois que nous sommes sortis de Forest National après un concert, le dernier bus était passé et il fallait trois quarts d’heure pour avoir un taxi. Bref. Chouchou qui avait décidé que nous prendrions la voiture se répandait en excuses, et moi je restais très zen: « Non mais de toute façon, il doit y avoir une première partie, et les premières parties, la plupart du temps, ça me gonfle. Ce n’est pas grave si on rate celle-là. » (Opinion confirmée le lendemain par un post de Sophie.)
Nous avons donc atteint la salle vers 20h20, peu de temps avant l’entracte. Nous n’avions pas dîné; Chouchou s’est acheté un infâme pistolet, mais les odeurs de friture me soulevaient le coeur. En même temps, j’espérais quoi: trouver une salade César à l’entrée d’un concert? Je me suis rabattue sur le seul truc à peu près neutre que j’ai trouvé, une gaufre liégeoise sous plastique. Miam, quel festin. Nous avons attendu la fin de la première partie pour entrer dans la salle et prendre nos places: oh, tiens, premier rang de la tribune haute. J’ai la barre de la rambarde pile au niveau des yeux, qui me cache très exactement toute la moitié avant de la scène. Mais c’est pas grave, je vais passer deux heures assise sur la pointe des fesses le cou étiré vers le ciel comme à la danse classique… ou plutôt avachie avec les pieds calés sur le muret d’en face, tiens.
A 21h, Bénabar entre en scène. Mon Dieu, j’avais oublié à quel point ce garçon chante faux. Et fort, pour le coup, ce qui n’arrange rien. Pendant les deux ou trois premiers morceaux, je rumine ma déception en silence. Et puis il attaque un de ses titres les plus connus et les plus guillerets (impossible de me souvenir lequel), et je me dis que c’est idiot de passer une soirée pas terrible quand je peux décider de m’amuser quand même. Je sais bien que Bénabar n’est pas Pavarotti, et ce n’est d’ailleurs pas pour ses qualités vocales que je l’apprécie. Il se donne à fond dans son pantalon violet rigolo; il bondit dans tous les sens comme un cabri; il a l’air sincèrement heureux de se produire sur scène; il fait des blagues pas toutes drôles mais un bon point pour l’effort; et puis, allez, ses chansons me font marrer et elles sont entraînantes dans l’ensemble.
A partir de là, tout va bien. Plus le concert avance, plus je me laisse gagner par l’enthousiasme de Bénabar. Mes sautillements sont à leur comble quand, pendant le premier rappel, il attaque « Les épices du souk du Caire » qui est sans doute le morceau de lui que je préfère, puis nous gratifie, pendant le second rappel, d’un obligatoire « Bruxelles » accueilli avec liesse par la foule. Dans l’ensemble, ce n’est pas un concert de virtuose de la musique, mais un plutôt un spectacle d’amuseur – et si on le regarde dans cette optique comme j’ai finalement choisi de le faire, on passe un bon moment avec ce personnage sympathique et sans prétention. Tout est, comme toujours, une question d’attitude…
Mon chéri, qui te lit en sous-marin, va sûrement rire bien fort en lisant tes commentaires sur les qualités vocales du garçon, puisqu'il partage ton opinion. Il est en revanche beaucoup moins séduit par son talent d'amuseur qui me plaît bien à moi. Bref, je crois que je vais continuer à écouter Bénabar toute seule ^^
Je n'aime pas Bénabar (enfin sa musique), mais lire ton compte rendu du concert le rend sympathique et donne presque envie de s'y repencher.
D'ailleurs, j'ai une note de blog en réflexion sur le sujet. J'ai vraiment une semaine avec de vrais morceaux de grognon dedans, et ayant pris le parti d'en rire ou d'essayer, ça me mène vraiment parfois dans des raisonneemnts tordus !
Ha ha tu vois, la bonne humeur de Benabar t'a permis de passer une bonne soirée, finalement. Imagine si tu avais été voir Leonard Cohen, tu sais celui qui chante la même chanson que Jeff Buckley (ça y est, je ris seule dans mon bureau, again).
Sophie, mauvaise langue! La dernière fois que j'étais à Forest, c'était justement pour Leo, et c'était le meilleur concert de ma vie.
J'y étais aussi, à Forest ce mardi, à 2 mètres de la scène, et mon Dieu, quelle ambiance! J'ai adoré ; il ne tient pas en place, et c'est vrai qu'il a vraiment l'air de se marrer sur scène et avec ses musiciens et choristes. Et là, je suis en train d'écouter son concert en live au Zénith de Paris (sur http://www.europe1.fr)
Moi, Bénabar, J'ADORE !!!!!!
Hello!
Je tombe sur ton post avec affection. J'ai vu Bénabar en concert il y a trois semaines à RENNES
Même place dans les gradins, même rambarde, même sandwich dégueux…Même jean, même scène, même sentiments initiaux. Et au final J'AI ADORE!!!! on a passé un super moment. Benabar est heureux d'être là et il nous le rend bien!
Bises!
pour ma part, étrangement, c un des rares artistes que j'ai préféré entendre sur disque que voir en live…j'avais justement trouvé que son concert, dans une grande salle, laissait trop entre voir ses limites vocales, et son coté tinginidn poet pouet m'avait un peu lasséà la longue…personnellement je préfere ses chansons plus douces et plus belles…cqfd