Samedi 31, il faisait aussi gris et pluvieux que la veille sur Toulouse. Nous sommes donc restés à la maison, et nous avons regardé « Le retour du roi » avec mon père qui ne l’avait pas encore vu, mais qui avait adoré les deux premiers films de la trilogie du « Seigneur des anneaux ». Au début, j’avoue, je me contentais d’écouter et n’avais d’yeux que pour le devant de mon coussin/poste de télévision. C’est que pour la première fois, je devais gérer trois pelotes en même temps, et deux changements de couleur par rang. J’ai vite pris le pli, mais ce n’est qu’après avoir atrocement emmêlé mes fils que je me suis rendu compte que je devais inverser la disposition des pelotes à chaque changement de rang. Un poil galère, mais on s’y fait.
J’étais donc concentrée sur mon alternance Eléphant/Banane quand la bataille de Minas Tirith a commencé. Et là, je n’ai pas pu faire autrement que d’oublier mon ouvrage sur mes genoux pendant un bon quart d’heure. Je ne suis pas fan de grosses batailles, ni dans les bouquins, ni au cinéma, mais franchement, celle-là poutre sévère. Le discours du roi Théoden pour galvaniser ses troupes, la peur qui passe sur le visage de sa nièce Eowyn dissimulée dans une armure d’homme, le galop de Théoden qui fait tinter son épée contre les lances de son avant-garde, et puis le signal de la charge: « A mort! ». Et les troupes du Rohan qui s’élancent en reprenant le cri de leur souverain, et la férocité qui transfigure brusquement Eowyn, et les fantassins du Mordor qui écarquillent les yeux avant de prendre leurs jambes à leur cou devant cette marée humaine…
Après, bien sûr, il y a l’apparition des mûmakil qui piétinent les Rohirrim, celle des Nazgûl qui sèment la peur dans le coeur de leurs adversaires, l’intervention héroïque d’Eowyn qui se dresse face au roi-sorcier d’Angmar pour protéger son oncle, mais pour moi, le vrai morceau de bravoure, celui qui me serre le coeur chaque fois, c’est cette charge apparemment désespérée, cette femme qui crève de trouille et qui – alors qu’on ne lui demande rien d’autre que de rester sagement à la maison comme toute créature pourvue de deux ovaires – va quand même se battre pour les siens et pour ce qu’elle croit juste. Tu entends, Chouchou? La véritable héroïne du Seigneur des Anneaux, c’est Eowyn, point. Que Galadriel remballe ses couronnes de fleurs et ses robes à paillettes.
Hum. Mais je m’emporte. Le soir, le repas de réveillon a eu lieu chez mes parents avec Soeur Cadette, David et leurs enfants. Pas de foie gras cette fois; juste un merveilleux jambon de Parme et de délicieux raviolis aux cèpes de la Casa de Italia, arrosés de Bandol rouge pour moi et de rosé pour ces gens que j’hésite à qualifier comme ma famille dans la mesure où ils prennent ça pour du vin. Vers 22h, nous avions fini de manger et mes paupières commençaient à se fermer toutes seules tellement j’étais fatiguée. Je suis partie m’écrouler sur mon lit. Soeur Cadette et Cie ont levé le camp vers 23h30, et mon père s’est endormi dans son fauteuil en attendant les douze coups de minuit. Rock’n’roll!
Nous n'avons pas fait plus Rockn'roll, nous avons joué à Skyrim en amoureux. C'est beau, non ? 😀
La version "réveillon à 2 avec un jeu vidéo" a été testée deux fois et s'est systématiquement soldée par une monstrueuse dispute. Je n'étais pas prête à retenter le diable!
Ah mince ! Là, ça va, faut dire que son pc tourne mieux que le mien, donc il faut que je sois gentille si je veux jouer 😀
Quand j'ai le Seigneur de Anneaux, vers 13 ans, j'avais été complètement emballée par le personnage d'Eowyn. Ah, cette scène devant le Nazgul en chef…J'ai du la lire et la relire un nombre incalculable de fois. Eowyn rules !
"I'm no man". Rhaaaa.