Bien que je sois pas pas fan de nouvelles et évite généralement d’en acheter, un article de Funambuline m’a poussée à faire une exception pour ce recueil de Bulbul Sharma.
Ici, une grand-mère tyrannique veille jalousement sur ses bocaux de pickles; là, une parente pauvre exploitée par sa famille refuse pourtant l’émancipation; une fiancée voit ses parents rivaliser avec sa future belle-famille pour produire le festin de mariage le plus ahurissant; une femme quittée par son mari continue à le recevoir tous les dimanches midi pour déjeuner; une veuve est torturée par le jeûne religieux que lui impose sa belle-mère; une adolescente assiste à un étonnant pique-nique nocturne… Chacun des récits qui composent « La colère des aubergines » tourne autour de la nourriture et de la condition féminine. La première apparaît comme un élément central de la culture indienne, qui tantôt rapproche les gens et tantôt sème la discorde entre eux. La seconde semble produire deux types de femmes: des harpies qui régentent leur famille avec une poigne de fer, ou de pauvres créatures timides et soumises, écrasées par le poids des traditions.
Quant aux hommes, lorsque l’auteur les met – rarement – en avant, c’est pour les ridiculiser. L’un d’eux est l’objet de la guerre que se livrent sa mère et sa femme par petits plats interposés et se laisse gaver docilement pour avoir la paix; un autre est persuadé que tous les voyageurs mâles du train dans lequel il a pris place avec sa mère, son épouse et sa fille convoitent les appas de ces dernières; un autre encore est contraint de battre la campagne à la recherche des mets inédits qui sauront contenter son ogresse de femme. Et chaque nouvelle se conclut par la recette d’un ou plusieurs des plats qui y ont été mentionnés. C’est drôle; c’est très instructif pour qui s’intéresse à la société indienne et ça met l’eau à la bouche du début jusqu’à la fin. Mon premier Bulbul Sharma ne sera certainement pas le dernier.
Bulbul Sharma, jamais été déçue, contente que ça t'ait plu !
Ajouté dans ma liste Amazon 🙂
ça fait plaisir de le retrouver ici, il avait attiré mon attention en vue d'un cadeau de Noël