De la féminité

Il y a quelques jour, plusieurs de mes contacts Facebook ont relié cet article. Pour les non-anglophones, ça raconte l’histoire d’un enfant né avec un corps de garçon mais qui s’est toujours fortement identifié comme fille. Grâce à des parents compréhensifs et des médecins spécialisés dans le traitement des transgenres, sa puberté a pu être arrêtée, ce qui devrait par la suite rendre moins compliquées et moins lourdes les opérations chirurgicales qui permettront de rendre son physique raccord avec son mental.
Comme chaque fois que je suis confrontée à un article ou une émission qui parle d’individus transgenre, je suis perplexe. Je vois bien à quel point ces personnes souffrent de se sentir nées du mauvais sexe; je peux qu’imaginer ce que leur parcours nécessite de courage pour affronter le regard d’autrui, la douleur de la transformation, les tracasseries administratives et autres joyeusetés; je me réjouis que la science et l’évolution sociale leur permettent de devenir ce qu’elles sont au lieu de passer toute leur vie dans la peau d’un(e) autre. Mais je ne comprends pas. Je ne comprends pas qu’on puisse se sentir d’un genre plutôt que d’un autre, et a fortiori que cela devienne insupportable au point de se lancer dans une quête aussi longue et éprouvante qu’un changement de sexe.
Des années que je réfléchis à cette question: c’est quoi, être une femme? Pour moi, très franchement, ça se résume à avoir un utérus plutôt qu’un pénis. J’ai la chance de vivre dans une partie du monde où j’ai grosso modo les mêmes droits et les mêmes possibilités qu’un homme. Je peux voter pour qui je veux, me marier sans y être forcée par mes parents, divorcer si ça ne me convient plus, exercer le métier qui me chante dans la limite de mes compétences, avoir un compte en banque et disposer de mes sous comme je l’entends.
Sur un plan sexuel, je peux être attirée indifféremment par une femme ou par un homme. De toute façon, la sexualité n’est pas un indicateur de genre: on n’est pas plus ou moins femme parce qu’on est lesbienne, pas plus ou moins homme parce qu’on est pédé. Surtout que certains transgenres F2M préfèrent les hommes, et que certaines M2F préfèrent les femmes. Donc, il me semble qu’on ne peut pas utiliser l’inclinaison sexuelle comme facteur identitaire déterminant.
D’un point de vue social, bien que certains comportements fassent encore tiquer les conservateurs, je peux porter des Docs et les cheveux rasés, jurer comme un charretier si j’en ai envie, être plus douée pour monter des meubles Ikea que pour faire des cupcakes, ne pas du tout fondre d’attendrissement à la vue d’un bébé (et refuser d’ailleurs d’en faire un), détester les comédies romantiques, avoir de l’ambition et me montrer dure plutôt qu’hystérique en négociations.
Oui, j’aime le vernis à ongles pailleté et les chaussures à talons hauts qui, pour l’essentiel, restent l’apanage des femmes. Mais c’est juste du déguisement, ça. Ce n’est pas ma nature profonde. Ca ne me définit pas en tant qu’individu. Il y a tant d’autres choses plus intéressantes et plus révélatrices de qui je suis! Etre une femme, pour moi, c’est juste un fait biologique. Dans ma tête, je n’ai pas de sexe. Je suis Armalite, un mélange unique de qualités et de défauts, certains traditionnellement assimilés à la féminité mais autant d’autres traditionnellement assimilés à la virilité. Si j’étais née dans le corps d’un homme, je serais pour l’essentiel la même personne. J’aurais moins d’escarpins et de rouges à lèvres, sans doute, mais une tendance à l’achat compulsif me pousserait quand même à entasser trop de trucs dans mes placards.
Donc, au-delà de la réalité génétique, j’ignore ce que ça signifie, être une femme (ou un homme, d’ailleurs). Et je suis curieuse de savoir: pour vous, c’est quoi? Qu’est-ce qui fait que vous vous sentez raccord – ou pas – avec le genre que la nature vous a attribué? Pourquoi serait-il, le cas échéant, inconcevable pour vous de vivre dans la peau d’un membre du sexe opposé?
(En finissant ce texte, j’ai soudain une impression de déjà-vu. Si ça se trouve, j’ai déjà écrit sur le même sujet et posé la même question il y a quelques mois ou quelques années. Mais je ne retrouve rien dans les tags les plus plausibles. Ou bien je commence à radoter, ou bien la vie est un jeu vidéo et je viens juste d’être ramenée à mon dernier point de sauvegarde après avoir crevé piétinée par un champignon géant.)

20 réflexions sur “De la féminité”

  1. Je pensais aussi faire un article sur ce même sujet. Et puis j'ai eu la flemme. Perso j'ai à peu près la même opinion que toi sur le sujet. J'ai eu des questionnements très complexes sur le sujet quand j'étais ado, mais c'était finalement peu lié à mon corps, surtout au rapport des autres avec mon corps.
    Je ne me sens ni femme ni homme, je me sens moi. D'autant plus que j'ai un cerveau ancien, dans le sens "pas moderne", où la féminité n'a rien à voir avec ce qu'on en montre aujourd'hui. Je suis… moi. Je n'arrive à aucune autre conclusion.

  2. Je ne sais pas si l'impression de déjà vu vient de là, mais on a eu cette conversation de vive voix l'été dernier. Je me rappelle t'avoir répondu qu'il me serait personnellement inconcevable de vivre dans la peau d'un homme. Je me sens profondément femme depuis toujours, j'aurais détesté être un garçon, mais j'aurais bien du mal à expliquer pourquoi. C'est juste une évidence pour moi. Du coup, je crois que je comprends très bien ce qui peut pousser à entreprendre la démarche de changer de sexe.

  3. Je me dis que lorsqu'on aime pas son corps on ne doit pas pouvoir vivre pleinement son genre. Chaque jour sous la douche se retrouver avec un pénis dans les mains alors qu'on a l'impression qu'il n'a rien à faire là ça doit être étrange quand même non ?

    Je vais prendre un exemple un peu plus futile pour éclairer mon point de vue… Lorsque je sors et que je porte une nouvelle parure de sous-vêtements, je me sens étrangement bien. Pourtant, il n'y a que moi qui sais que je la porte, je ne vais en parler à personne, ni l'exposer, mais je me sens pourtant bien.

    Alors je peux imaginer qu'un corps qui ne correspond pas à l'image que l'on a de soit doit être particulièrement difficile à vivre. Je ne pense pas que ce soit vis à vis de la vie que peut avoir une femme, mais vraiment un rapport au corps.

    L'impression en permanence de ne pas être à sa place…

  4. J'aime beaucoup ta réponse, c'est la chose la plus intéressante qu'on m'ait répondu jusqu'ici…

  5. Je plussoie moi aussi la réponse de Ladypops. Je ne pense vraiment pas que ça se joue au niveau du rôle social, ni de l'attirance pour l'un ou l'autre sexe, c'est vraiment quelque chose de beaucoup plus personnel. Un rapport à son propre corps, effectivement.

  6. C'est exactement ça. Les choses "vont" jusqu'à un moment où on en peu plus. Pour ma part, j'étais dans le déni une bonne partie de ma vie. Je me disais que ce n'est pas possible, j'avais honte de mon ressenti. Les dépressions allant crescendo, j'ai pris le taureau par les cornes et affronter le regard des autres au lieu de finir au bout d'une corde(ou pire : Sur la route)…
    J'ai commencé le protocole en septembre, j'ai 36ans…

  7. Je n'aurais jamais pu être un homme. Parce que j'aime tout ce qui fait partie de la panoplie féminine. Parce que je trouve qu'un homme, de manière générale et sans sexisme, c'est moins fin qu'une femme, moins subtil.
    J'y ai déjà pensé, et si j'étais un homme ? Impossible à envisager.

    Quant aux personnes qui changent de sexe, j'en ai connu une il y a longtemps qui s'était toujours sentie femme, ça lui paraissait naturel et normal. Aujourd'hui, elle l'est devenue, je ne sais pas où elle en est mais j'aimerai le savoir parce que quand même, s'appeler un jour Paul et le lendemain Marie, ça ne doit pas être évident avec tous les crétins qu'on peut croiser dans la vie.

  8. Dje: Bienvenue! Si ça ne t'ennuie pas d'en parler (soit ici dans un com, soit en privé à l'adresse mail du blog), ça m'intéresserait énormément de savoir ce qui fait que, dans ta tête, tu te sens du sexe opposé à celui qui était physiquement le tien jusqu'ici. Ca veut dire quoi, se sentir femme dans un corps d'homme, ou l'inverse? Ce n'est pas de la curiosité malsaine, j'ai vraiment envie de comprendre… Mais si tu n'as pas envie d'en parler, pas de souci. Je te souhaite bonne chance dans cette quête, et j'espère qu'elle te permettra de devenir la personne que tu veux ou que tu te sens déjà être en dedans.

  9. (Je ne sais pas si mon premier commentaire pas fini est parti, j'ai eu un bug…)
    J'aime beaucoup ta façon de poser cette question, et je trouve très intéressant de lire les réponses des autres. J'espère qu'il y aura beaucoup de commentaires aussi éclairants que ceux ci-dessus. Pour ma part, j'ai commencé un commentaire à base d'albatros et de cuillère en bois et j'ai perdu le contrôle…hum. ça devenait (un peu) long alors j'en ai fait un post d'un intérêt relatif mais qui m'a fait du bien 🙂
    Merci pour ça aussi!

  10. Je ne me suis jamais posée la question du sexe et du genre : je suis née fille, je me sens bien dans ce corps féminin donc tout va bien. J'ai effectivement du mal à comprendre la détresse de quelqu'un qui ne sent pas comme étant d'un sexe ou de l'autre parce que c'est un sentiment que je ne connais pas.
    Par contre je ne suis pas d'accord quand tu dis que tu aurais été la même en homme : je ne sais pas comment tes parents t'ont élevée mais je pense que pour beaucoup l'éducation n'est pas la même selon que l'on est une fille ou un garçon et que ça joue sur la personnalité. Pour prendre un exemple très bête : j'aime bien le vernis, le maquillage, les jolis vêtements, mais comment dire que ces goûts viennent de ma personnalité profonde et pas d'une éducation/d'une société où les femmes prennent soin d'elles et sont encouragées à le faire et où personne ne regarde de travers une femme qui met du vernis?
    Après je reconnais volontiers que je suis très "déterminismes sociaux" (famille, amis, école, société, j'avoue je suis à fond dans Bourdieu en ce moment!) et que j'ai du mal à concevoir une "essence" qui me définirait et qui serait la même peu importe le sexe ou l'époque et qui pourrait potentiellement survivre à la mort….bon là je m'arrête parce que je pars très loin!! En tout cas c'est une question très intéressante!

  11. Ma soeur et moi avons reçu une éducation assez unisexe: l'emphase a toujours été mise sur l'excellence des résultats scolaires et sur le fait que ça nous permettrait d'avoir un bon métier plus tard. Quand nous étions petites, ma mère nous coupait les cheveux courts et nous faisait porter des pantalons parce qu'elle trouvait ça plus pratique, au point que j'ai souvent été prise pour un petit garçon jusque vers l'âge de douze ans. Nous devions mettre la table et faire le ménage de nos chambres, mais jamais ma mère n'a tenté de nous enseigner comment cuisiner ou repasser, par exemple. Je n'ai jamais entendu mes parents prêter une quelconque attention à notre apparence physique ou à notre "mignonnitude"; la seule chose qui comptait pour eux, vraiment, c'était qu'on soit bonnes en classe. Et comme jouets à Noël ou pour les anniversaires, on avait ce qu'on demandait. Jamais de poupées pour moi qui détestait, mais poupées pour ma soeur qui aimait bien; et Goldorak pour toutes les deux à une époque. Donc vraiment, je n'ai pas l'impression que mon éducation ait influence sur mon développement sexué. De ce côté-ci, mes parents plutôt traditionnels par ailleurs ont fait preuve d'une assez grande modernité dont je les remercie beaucoup.

  12. Je ne me suis jamais vraiment posé la question 🙂 Comme Sagattine, je suis née fille et n'arrive pas à concevoir "ce que j'aurais pu être si j'étais née garçon" puisque j'ai tendance à penser que j'aurais grandi différemment, au contact du monde. J'aurais été autre, ma réflexion s'arrête là parce qu'il y a trop de possibilités.
    À côté de cela, au quotidien, je ne me sens pas vraiment féminine. Peut-être que le ressenti d'être "pleinement femme" comme le dit Mélanie viendra plus tard, peut-être aussi que les images que la société associe le plus facilement sur "être une femme" sont à des lieues de mon propre comportement… *Un peu perdue* Je vais y réfléchir, tiens…

    Mélusine

  13. C'est assez compliqué. Ce n'est pas : ben tiens! Je suis une fille…
    Chacune est différente, mais pour ma part c'était vraiment lié au ressenti corporel, et aux rôles associés où je ne m'y retrouvais pas.
    Contrairement à d'autres de l'association que je fréquente, je n'ai pas le besoin profond de revendiquer une identité sociale féminine avec une tête de mâle…(Un peu, mais ce n'est pas le plus important pour moi).
    Pour le moment je suis plutôt métrosexuel, mais je compte faire ma transition en androgyne.
    Je voulais donc dire que se découvrir trans, ce n'est pas un matin comme ça… C'est une longue phase d'acceptation. Qui peut pousser aux extrêmes en fonction de l'éducation, et de la culture…
    Il y a quelques cas, assez rares où l'affirmation se fait enfant(comme dans votre lien). Là, de nouveau, c'est l'éducation, le milieu et l'ouverture d'esprit des parents qui font la différence.

    Si vous voulez savoir comment j'en suis arrivée là, allez jeter un coup d'œil à ma page de coming out:
    http://helianthus.skyrock.com
    (Je sais … skyrock. Je n'en suis plus à ça) 🙂
    J'ai zappé plein de trucs assez perso, et trop choc qui n'apportent rien au récit… Ce texte n'a pas encore été revu et trituré dans tous les sens… Je comptait diffusé ce lien à certains de mes contacts FB une fois en HRT (la semaine prochaine)…
    Profitez-en pour donner votre avis, si c'est trop ouinouin, si je ne charge pas trop l'un ou l'autre, la syntaxe, tournures de phrases, etc… 😉 Merci!

  14. Je viens de lire ton coming out (je tutoie tout le monde ici, j'espère que ça ne te dérange pas). j'ai deux remarques à faire: je trouve que le lien n'apparaît pas de façon évidente entre ton état dépressif et tes troubles d'identité sexuelle. Quand tu parles du diagnostic qui a été posé, ce que tu as écrit avant ne permet pas vraiment au lecteur de comprendre "d'où ça sort". La deuxième chose, mais ça c'est une réflexion personnelle: pour moi, ton témoignage reflète bien le mal que peuvent faire les stéréotypes de genre, les rôles que sont censés remplir respectivement les hommes et les femmes. Ca évolue un peu, mais encore trop lentement…

    En tout cas, merci pour cette intervention. Mon compagnon a une amie transgenre (M2F, donc) opérée depuis des années, et bien que j'aie pu parler avec elle de l'aspect "matériel" de sa transformation, c'es-à-dire de la chirurgie et des soucis administratifs rencontrés par la suite, c'est très difficile d'interroger quelqu'un sur un ressenti forcément douloureux.

  15. Cette question me taraude depuis des années : je suis femme, biologiquement, je me sens femme, mais pourquoi ? Juste à cause de la biologie, de mon éducation, des rôles sociaux (même si je viens d'un milieu très ouvert avec des parents qui n'ont jamais été cantonnés dans des rôles, parce que les discours c'est bien, mais les exemples c'est mieux) qui me conviennent ?

    En fait je crois que je ressens ma féminité de plus en plus, et que ça a définitivement à voir avec ma maturité sexuelle. Plus je connais/maîtrise le fonctionnement de mon corps, sexuellement parlant, plus je me sens "accomplie" dans ce corps de femme. Mais n'aurait-ce pas aussi été le cas en temps qu'homme ?

    J'ai toujours rêvé de me retrouver dans un corps d'homme, pour une journée, pour voir ce que ça fait, d'avoir un sexe externe. Mais quand j'y pense je ne pense toujours qu'à une journée, qu'on me rende vite mon corps de femme.

    J'avais vu une sublime exposition de photo d'une photographe américaine (dont je ne retrouve pas le nom) qui a passé plusieurs années à faire des portraits de ses ami(e)s F2M, ça m'avait extraordinairement troublée. En particulier la sérénité qui se dégageait de certains de ses visages "après", comme un sentiment de "enfin je suis moi" qui transparaissait, j'ai trouvé ça sublime. La photographe y était probablement pour beaucoup, car très militante, mais ça m'avait bouleversée.

    Bref, comme toi je m'interroge et j'aimerais savoir pourquoi je me sens tellement en adéquation avec ce corps féminin qui m'a été attribué. Il me semble que si de plus en plus de personne s'interrogent ainsi sur leur identité de genre/sexuelle, alors qu'ils sont "dans la norme" (= du "bon" genre et hétéro), les mentalités pourront avancer car il sera plus facile de comprendre, sans avoir peur, les personnes pour qui ce n'est pas le cas.

  16. C'est une excellente question que celle de la féminité et au delà de l'identité sexuelle. Un peu comme Funambuline (décidemment je copie aujourd'hui !), je me suis toujours demandé ce que ça ferait d'être une journée dans un corps d'homme. Pour voir. Mais avec l'idée en effet de réintégrer mon corps de femme ensuite.
    J'ai mis du temps à accepter mon corps, mais pas sa partie féminine. Je crois que je ne me suis jamais posée de questions sur mon identité, je suis née fille me sentant en adéquation avec ce que j'étais et ce que je ressentais.

    Les personnes qui passent par un changement de sexe doivent surement avoir un rapport au corps différent. Mais qu'est ce qui fait que fondamentalement ces personnes se sentent hommes ou femmes et si en inadéquation avec son propre corps ? Je m'interroge sur le rôle de la société, des stéréotypes qu'elle véhicule encore…

  17. Je me suis aussi plusieurs fois posé la question et je me dis que si je ne peux pas comprendre ce que c'est d'être dans le "faux corps", c'est justement parce que je suis à ma place dans le mien. Je peux juste imaginer que ce doit être une torture terrible que de se voir, se sentir et de ne pas être soi.

    Comme toi, j'ai été une petite fille en pantalon à cheveux courts avec aussi des goûts dits "de petites filles" et dits "de petits garçons" (comprendre: j'aimais bien les Barbies, mais encore plus les lego).

    Comment expliquer? Déjà, ça veut dire quoi quand quelqu'un dit "Je me sens femme" ? Moi j'entends un truc super pompeux avec plein de majuscules et dit dans les contextes un peu cuculs (quand j'ai vu mon bébé pour la première fois, quand j'ai rencontré Bertand, etc.) J'ai fait des études qu'on dit masculines, je peux ne pas me maquiller pendant plusieurs semaines, jeans-etnies-hoodie reste la tenue dans laquelle je me sens le mieux… Suis-je moins femme pour autant? J'sais pas, ça veut rien dire pour moi. Peut-être que c'est une expression qui est trop mise à toutes les sauces, mais bullshit, quoi.

    Cela dit, je crois bien que si j'étais moi, ma "conscience" dans un corps d'homme, ça ne jouerait pas, je ne pourrais pas être bien. Je ne crois pas que ce soit quelque chose que l'on puisse expliquer avec des concepts de genres, d'éducation ou de comportements sexualisés, je pense que c'est un truc qui "est".

    Bon, c'est pas très clair, mais c'est pas très clair tout ça, mais dans ma tête non plus et c'est difficile à mettre en mots, des sensations subtiles de ce genre…

  18. (Ben je ferais bien de me relire avant d'envoyer mes commentaires, parce que c'est pas très clair tous ces pas-très-clair. M'enfin, au moins comme ça on a compris que c'était pas très clair. C'est clair?)

  19. Pour moi, il conviendrait d'abord de distinguer entre être femme et devenir femme. Étant homme, l'idée ne me vient pas de devenir femme, tout en constatant qu'elle se pose pour d'autres, à divers degrés. Même chose avec l'orientation sexuelle. Mon être homme singulier n'arrive pas à concevoir pour moi un devenir homosexuel concret. Ce qui n’empêcherait pas de jouer la comédie, s’il y avait lieu. Mais pour moi, je n’en vois ni l’intérêt ni la tentation.

    Est-ce là une étroitesse d'esprit de ma part, un manque de curiosité ? Peut-être. Mais je l'assume. Ce qui ne m'empêche pas d'envisager la réalité des différences de sexes bien banchées, avec leurs diverses conséquences. Ou les natures hybrides au départ. De même que la variation des ressentis et des comportements, à l'intérieur d'une population d'un sexe donné, ou même d'un individu donné.

    Mon questionnement ne me vient pas de l'expérience, de rencontres. Il me vient entièrement d'une lecture sur le transit spirituel entre deux incarnations d'une même âme donnée, qui pourrait se choisir une prochaine incarnation (en homme ou en femme) qu'il devra assumer. J'imagine que ce choix appartient à l’âme concernée, bien qu'il puisse être discuté avec ses maîtres spirituels du moment.

    Une fois fixé le choix du lieu, du temps et du corps (etc.) où il se réincarnera, et une fois l'incarnation réalisée, il reste que l'âme individuée dans un corps peut osciller ou non autour de son choix spirituel (fixé ante rem), à partir des influences reçues et des expériences vécues durant son incarnation. On en discute ici.

    Mais on considère que pour une âme donnée, une incarnation en femme peut être suivie d'une incarnation subséquente en homme, ou vice-versa, histoire d'élargir le karma de cette âme là en lui donnant l’occasion d’expérimenter les deux perspectives, ou d'assouplir son point de vue. Ceci dit, lors de l’incarnation, la mémoire des vies passées est effacée, un peu comme si l’âme repartait à zéro. L’âme incarnée reste cependant porteuse d’un karma plus ancien, qu’elle pourra ou non redécouvrir en partie durant son incarnation, par exemple si elle s’immerge dans une culture appropriée.

    Le contexte historique actuel semble accélérer la procédure d’un élargissement de la conscience face aux contraintes du choix d'un sexe donné. Comment ? En transposant à l'intérieur d'une même incarnation, l'approche spirituelle évoquée plus haut, dans une procédure de réincarnation. Peut-être est-ce en partie une tentation résultant d’un oubli complet du karma antérieur. À vrai dire, je n’en sais strictement rien. 😉

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