L’an dernier à la même époque, j’étais à Toulouse avec Chouchou. Soeur Cadette et sa petite famille vivaient encore au Texas. Le 28, nous avions été déjeuner à l’Entrecôte avec mes parents, parce que mon père avait envie de frites et de viande de boeuf bien cuite (hérésie!). Après ça, nous avions cherché quelques géocaches dans le centre; Chouchou et moi venions juste de commencer notre brillante carrière et nous pensions que ça pouvait faire un but de promenade dans la ville. Au retour du jardin Compans-Caffarelli, où nous avions fait chou-blanc, j’avais fait arrêter tout le monde pour prendre une photo dans les vitres sans tain de mon ancienne école. Mon père n’avait pas bien dormi la nuit précédente et savait déjà qu’il aurait une nouvelle crise de douleur abominable le soir même. Pourtant, nous ignorions encore qu’un crabe lui grignotait le ventre. Ma grand-mère n’avait plus que deux semaines à vivre.
Cette année, Soeur Cadette et sa petite famille sont rentrés de Dallas depuis belle lurette, mais ils partaient à Mimizan le 28 et n’ont pu déjeuner avec nous – non plus que Chouchou, déjà venu à Toulouse le mois dernier et donc resté à Bruxelles avec Scarlett. Dédaignant l’auberge du village qui sert une cuisine roborative plus appropriée à l’automne et à l’hiver, mon père a voulu aller manger à la Pizzeria de l’Opéra sur la place Saint-Georges, parce qu’il avait envie de frites et d’une entrecôte bien cuite (hérésie, bis). Nous avons trinqué, mes parents avec du Marsala amande et moi avec un kir royal, et j’ai offert à mon père un triple DVD de Brel et des réglisses achetées au Paradis Gourmand la veille. Après le repas, nous avons fait une promenade digestive sur le bord de la Garonne – pas trop longue, parce qu’on lui avait retiré son diffuseur de chimio la veille et qu’il n’était encore pas très vaillant. Et puis les bas de contention qu’il est obligé de porter depuis qu’une phlébite l’a conduit aux urgences en début de mois lui tenaient chaud sous son jean. Mais je crois qu’il était content de cette petite sortie.
L’an prochain, j’espère qu’il sera toujours avec nous le 28 août pour fêter ses 66 ans. Nous l’emmènerons manger des frites et une entrecôte bien cuite. Ce sera toujours une hérésie, mais je serai si heureuse de le voir manger de bon appétit que je lui pardonnerai volontiers.
ça me donne envie d'appeller mon père juste pour lui faire une bise, de lire ça 😉
C'est tellement sincère, c'est si joliment écrit… l'émotion est là …
noisette
Le temps passe vite : je me souviens très bien du billet où tu racontais comment ton père s'était pris au jeu des géocaches.
Très bon anniversaire à lui !
Juste un gros bisou….
Récit très touchant. Ça me donne aussi envie de rentrer à Paris passer plus de temps avec mes parents.
Je te souhaite de tout cœur qu'il soit toujours là. C'est un vide trop grand.
Que tous tes désirs se réalisent…et que des bonnes choses pour ton papa ! et à
ta maman itou !
ça c'est juste… Trop… "Wow"
Moi je dit que vous êtes dans votre malheur deja infiniment gatée. Beaucoup ne tiennent pas un an. Et j'espere fort pour vous que cette journée avec un an de plus sera sous les meilleures auspices.
C'est très touchant comme message, j'espère de tout coeur que ce sera le cas!
Je te souhaite de tout cœur de partager encore plein de frites et d'autres choses avec ton papa. Longtemps.
Souvent je te lis….jamais je commente….mais cette fois ci me voila touchée….
Fée clochette.
Merci beaucoup pour vos gentilles paroles et pensées, les filles 🙂
Je suis à toulouse pour quelques jours. Lundi, lors de la promenade dans le centre, j'ai regardé à droite à gauche si je ne t'apercevais pas. J'ai du mal regarder car moi aussi je dinais place st georges (de l'autre côté par rapport à la pizzeria) et nous avons enchainé par une ballade le long de la garonne 😉
Avec un peu de retard, un bon anniversaire à ton père et qu'il y en ait encore plein…
Je te souhaite les 66, 67, 68 …
Et pourquoi pas encore 28 28 août ? C'est tout ce que je te souhaite…
J'ai reconnu ton école (où j'ai passé des oraux), mon oncle et ma tante habite à 10mn de là.
Une entrecôte bien cuite, quelle hérésie mais si douce pour toi finalement.
Je n'ose plus être gourmande avec le temps… Je serai reconnaissante pour chaque année de vie arrachée à la maladie.
Dites donc, l'esc toulouse ! Mon ecole (rngin bon diplomee cette annee, je peux presque deja dire ancienne ecole).
Quoi qu'il en soit, je te sougaite encore bcp de moments de bohneur avec ton pere.
Gros bisou