
Dans l’introduction de « Obsessive Consumption: What Did You Buy Today? », Kate Bingaman-Burt écrit: « I draw objects that are rather ordinary: Coke cans, Post-it notes, toilet bowl cleaner – sundry items that a lot of consuers have a shared experience with; items that we interact with but don’t really think about. I love documenting the mundane and, in turn, putting a personal face on something that is mass-produced. I make work about personal consumerism, market economics, guilt, joy, excess, more guilt, gifst, celebration, repetition, and the community of these shared experiences. »
Les gens qui suivent ce blog depuis un certain temps l’auront remarqué: j’ai une relation amour-haine avec le concept de consommation. D’un coté, je trouve ça désespérément creux et potentiellement suicidaire: il y a quand même des choses plus intéressantes à faire dans la vie que les magasins, surtout quand on sait que nous sommes en train d’épuiser les ressources de la planète à la vitesse grand V. Et d’un autre côté… Ooooh, les jolies chaussures! Il me les faut, il me les faut, il me les faut! J’ai bien du mal à trouver un équilibre entre les deux extrêmes, le point de consommation juste qui permet de se faire plaisir sans culpabiliser ni s’encombrer l’espace et l’esprit pour rien. Donc bien entendu, j’ai sauté sur cette occasion de décortiquer le mode de vie d’une autre Occidentale née dans un pays riche où presque tout lui est accessible.
Mais je ne me suis pas arrêtée là, décidant de reproduite l’expérience de Kate Bingaman-Burt. J’avais justement un petit carnet Clairefontaine à spirale, épais avec du beau papier blanc, qui me semblait idéal pour ce genre d’entreprise. Je sais: je tiens déjà un agenda quotidien et un 5-year diary dans lequel je note une phrase marquante chaque jour, mais je ne me lasse jamais d’exploiter mon quotidien. Certains se divertissent en écrivant des romans situés dans des univers inventés de toutes pièces; moi, ce que j’aime, c’est étudier les petits riens qui font ma vie de tous les jours. Oui, je suis terre-à-terre. Chacun son vice.
Je me suis fixé comme règle de dessiner directement à l’encre et très rapidement, contrairement à ce que je fais dans mes carnets de voyage ou pour mes portraits de chaussures. Le but est de s’exercer quelques minutes chaque jour pour acquérir l’aisance et l’assurance qui me manquent encore. Mon seul achat d’aujourd’hui a été ma souscription à un atelier en ligne proposé par Elise Blaha, une scrapeuse américaine dont je suis le blog depuis plus de deux ans. Comment dessiner quelque chose d’intangible? Chez moi, voici ce que ça donne…
Oh, j'ai hésité à acheter un "five years diary" le week end dernier…Je l'ai reposé en me disant que j'avais décidémment trop de carnets, mais je crois que je vais finir par me laisser tenter !
Et bien moi, je ne suis pas "carnets" du tout. Quand j'étais plus jeune, j'ai souvent commencé un journal pour l'abandonner après une entrée. C'est finalement le blog qui se rapproche le plus du carnet intime…