Je vous avais déjà parlé de l’étonnant « Kylooe« , oeuvre d’une jeune auteure chinoise. Cette semaine, à l’occasion d’un passage chez Brüsel, j’ai jeté mon dévolu sur « Woo-lee et moi » de la Coréenne Sim Heung-Ah. Ce one-shot qu’on devine assez autobiographique a pour narratrice l’aînée de deux jumelles dont la mère a fait ses valises peu après leur naissance, et qui habitent dans un temple avec leur père chauffeur de bus. L’argent manque souvent. L’attention d’une mère aussi.
Comment grandir au sein d’une famille atypique dans une société archi-conformiste où la cellule familiale traditionnelle est la base de tout? Comment trouver sa place et son identité à côté d’une soeur plus volontaire et plus féminine, alors qu’on n’a aucun modèle maternel auquel se référer? Le sujet est traité avec une pudeur toute asiatique, souvent dans le non-dit. Il faut savoir déchiffrer les silences et les gestes des personnages, se laisser émouvoir par leur retenue. Moyennant quoi, on trouvera que « Woo-Lee et moi » se termine beaucoup trop vite.