
Au bout de la rue du Bailli, j’ai aperçu un nom familier sur une vitrine qui me semblait inconnue: Cha Yuan. Comme le salon de thé recommandé par Princesse Audrey où Chouchou et moi avions passé un délicieux moment cet été et où j’ai ensuite voulu entraîner Soeur Cadette, la faisant marcher dans la mauvaise direction pendant 20 bonnes minutes sous un soleil de plomb et avec des ampoules aux pieds.
– Je croyais que le Cha Yuan de Toulouse était un salon de thé unique.
– Pas du tout; nous sommes quelques-uns en France. Après avoir tenu celui de Lille pendant plusieurs années, j’ai ouvert à Bruxelles il y a quelques mois.
Il m’a apporté mon Shizuoka Sencha à l’odeur de gazon fraîchement coupé dans une petite théière individuelle à filtre incorporé, une tasse japonaise, une carafe-thermos, une coupelle où reposait un mini-financier au matcha sur des lamelles de gingembre confit et un minuteur réglé sur 60 secondes « pour la première infusion; après vous voyez selon votre goût ».
J’ai sorti mon carnet à dessin et je me suis mise à griffonner vite vite tout en buvant et en reremplissant ma tasse. Mon croquis terminé, j’ai goûté le petit gâteau: il était à se damner. J’ai demandé s’il existait en taille adulte, et son grand frère en forme de fleur est arrivé sur ma table encore tout tiède. Je l’ai laissé refroidir en encrant mon dessin avec un feutre-pinceau sépia (ce qui était une mauvaise idée, comme je m’en suis aperçue dès le premier trait; mais il était trop tard pour revenir en arrière).
Puis j’ai savouré mon gâteau en lisant le dernier ELLE français. A la table d’à côté, deux filles qui exerçaient visiblement le métier de traiteur soupiraient après les clients à petit budget et cassaient du sucre sur le dos de leur amie Laurence, « non mais elle est super gentille hein, mais elle a toujours des problèmes et j’ai pas tant d’affinités que ça avec elle, tu comprends ». J’ai été contente quand elles sont parties et ont cessé de parasiter mon environnement auditif immédiat.
En allant payer, j’ai encore discuté un peu avec Jean-Benoît, le patron. J’ai acheté 100 grammes de Bencha Hojicha censé ne pas (trop) m’empêcher de dormir si j’en bois le soir, et une jolie petite boîte turquoise où le ranger. J’ai emporté trois des fiches-recettes au thé gracieusement offertes par la maison: cake au matcha, cookies matcha-pistache-chocolat blanc et madeleines au matcha. J’ai vu aussi qu’en plus de sa très belle carte de thés, le Cha Yuan proposait une restauration vapeur sans interruption pendant ses heures d’ouverture. Une adresse à découvrir pour tous les amateurs de thé bruxellois.
CHA YUAN
Rue du Bailli 97
1050 BRUXELLES
Tel: 02.325.95.12
Lundi 14h-19h; Mardi-Vendredi 10h-19h
Merci pour cette découverte, ma meilleure amie est très très difficile sur le thé et je ne compte plus les fois où elle a renvoyé "l'infect breuvage"! Je vais l'amener chez CHA YUAN et je pense que le truc de la minuterie ça va l'épater!!!
Je bave déjà. Mais vu les horaires d'ouvertures, je ne pourrai pas y aller à moins d'être en congé 🙁
mais heu les gens travaillent à ces heures là, c'est comme la poste, les banques, l'administration et les pharmacies, jamais ouvert quand on a le temps d'y aller…
diane: tu devais pas passer aux 4/5èmes jusqu'à la fin de l'année?
(mais je suis d'accord, ça devrait être ouvert le samedi, quitte à fermer le lundi pour garder un WE de deux jours)
Très beau billet sur ce lieu magique que je fréquente très souvent. Je voudrais seulement signaler que Cha Yuan est ouvert le samedi de 10 à 19 heures…