« Twist »

J’achète assez souvent des livres au hasard, sans en avoir entendu parler au préalable, parce que pour une raison ou pour une autre ils ont attiré mon attention chez le libraire. Je ne me rappelle plus pourquoi j’ai jeté mon dévolu sur « Twist ». D’ordinaire, je recherche les romans dans lesquels je me retrouve un minimum: ceux dont l’intrigue présente une résonnance avec ma vie ou l’un des personnages principaux me ressemble par un aspect au moins. Un bouquin a beaucoup plus de chances de me plaire s’il tire sur la corde de mon empathie. C’est sûrement très narcissique, mais c’est comme ça. Il arrive pourtant qu’une oeuvre géniale parvienne à me captiver en l’absence de tout élément familier. La fois précédente, c’était « A fraction of the whole » de Steve Toltz. Et cette semaine, donc, je me suis laissée captiver par « Twist », dont j’ai dévoré les 426 pages en quatre fins de soirée.

Trois personnages se partagent la narration. Le premier est une fillette de onze ans, Madison Etchart, qui vient de se faire enlever par un inconnu et passera près de cinq ans enfermée dans une cave. Durant sa captivité, elle se confie par écrit à des cahiers d’écolier. Madison est une gamine à l’intelligence précoce et à la volonté indomptable. Pour survivre à ce qui lui arrive, elle déploie des trésors d’énergie et de ruse. Pendant ce temps, sa mère, persuadée qu’elle est toujours en vie malgré le pessisme des enquêteurs, lui écrit des lettres poignantes afin de maintenir un lien avec elle – afin, tout simplement, de ne pas disparaître elle aussi dans la béance de son absence. Ailleurs, un jeune homme pour lequel Madison avait le béguin, et qui lui a inspiré l’idée grâce à laquelle elle endurera sa détention prolongée, connaît son premier chagrin d’amour. Chacun se raconte avec une voix bien distincte, sur un ton propre à sa marque de souffrance particulière, avec beaucoup d’émotion mais sans pathos. L’ensemble donne un livre formidable dont les pages se tournent presque toutes seules tant on s’attache aux protagonistes. L’écriture de Delphine Bertholon, éclatante de vivacité et de naturel, est de celle qui vous emporte irrésistiblement d’une phrase à l’autre. « Twist » est son premier roman; gageons que ça ne sera pas le dernier.

PS: Pour les âmes sensibles dans mon genre, je précise que ce livre ne contient pas la moindre scène de pédophilie – je ne l’aurais pas supporté.

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2 réflexions sur “« Twist »”

  1. Armalite ! Merci merci merci ! Ce livre est une merveille ! Je l'ai dévoré et je l'ai trouvé d'une telle justesse…incroyable !

    Merci pour tes conseils… comme tu vois, je fouille dans les archives 😉

    Bises

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