Le shopping favorise la schizophrénie

Je me suis pas mal calmée sur les achats de chaussures depuis mon arrivée en Belgique (le fait de ne jamais trouver ma pointure aide pas mal, même si ce n’est pas toujours un argument dissuasif). Jusqu’ici, 3 paires en bientôt 4 mois – on frisait l’héroïsme. Evidemment j’ai mis la première (escarpins en cuir vernis gris clair Mango) 1 fois, la seconde (sandales à bride en cuir vernis rouge Sacha) 2 fois et la troisième (escarpins en cuir bleu canard Sacha) pas encore, puisque ce sont toutes des pompes à talon fort peu pratiques pour déambuler dans les rues pavées de Bruxelles. Tout l’hiver, j’aurai porté les boots de moto Free Lance que je traîne depuis trois ans et les Sketchers noires à scratch payées $16 dans un magasin d’usine américain lors de mon avant-dernier voyage aux USA. Mais bon, si j’achetais des chaussures pour les porter ça se saurait, hein.
Aujourd’hui cependant, c’était mon mercredi de shopping traditionnel de quand-je-suis-en-France. Et en plus j’avais un peu de sous sur mon compte en banque. Alors quand j’ai vu des compensées Ash idéales me faire de l’oeil dans la vitrine d’un premier magasin, je me suis dit que c’était peut-être un peu tôt pour investir dans des pompes d’été. Quand je les ai revues dans la vitrine d’un second magasin cent mètres plus loin, j’ai regardé l’étiquette en faisant mentalement mes comptes jusqu’à la fin du mois et en décidant de temporiser. Quand elles m’ont sauté à la figure dans la vitrine d’un troisième magasin en plein centre commercial, j’ai pensé que l’univers m’envoyait un message.
J’ai néanmoins vaillamment résisté.
Puis j’ai dû revenir sur mes pas pour rejoindre Etre Exquis au génial salon de thé qu’il m’a fait découvrir le mois dernier. Et en repassant devant le deuxième magasin, j’ai craqué. Je suis entrée « juste pour voir » (ha ha ha). Bien évidemment, ils n’avaient plus de 36 dans le modèle Ono. Mais à côté, j’ai aperçu une paire de bottines à lanières baptisée Nikita qui était la réplique exacte des Kurt Geiger hors de prix sur lesquelles je soupirais depuis le début de la saison. Soldées à moins 50%! Le coeur battant, j’ai retourné l’étiquette pour vérifier dans quelles pointures elles étaient encore disponibles, m’attendant à voir un 41 solitaire, pour changer un peu. Oui mais non: 36-39-40-41. Vous conviendrez avec moi que c’était un signe. Je les ai essayées. Elles m’allaient parfaitement.
Je n’avais pas fait dix mètres sur le trottoir avec mon gros carton au bout du bras que j’ai réalisé: « Oui mais quand même 8 centimètres de talon, ça va être chaud pour marcher avec. D’ailleurs c’est pour ça que je n’ai jamais mis les super bottines Free Lance noires achetées en soldes il y a deux ans: quand je les ai aux pieds, le seul moyen de me déplacer serait de m’hélitreuiller. Hum. Et maintenant que j’y pense, tous mes jeans sont taillés pour être portés avec des chaussures plates. Et vu la circonférence de mes mollets, je peux tout de suite oublier l’option jupe ou robe.
…Qu’est-ce que je vais faire de ces pompes?
…Et en plus j’ai toujours envie des Ono. »
Je suppose que je n’ai plus qu’à acheter un Levis neuf et une chaise à porteurs.

2 réflexions sur “Le shopping favorise la schizophrénie”

  1. J’ai pensé à toi ce midi en passant au Monop, en voyant le titre d’un bouquin pour filles « Shoes addict » …

    🙂

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