
Mais quand j’ai traversé le corner Comptoir des Cotonniers du Printemps, il était là.
Il avait tout pour lui: la bonne couleur (gris perle), la bonne maille (un gros point mousse tout souple), la bonne forme de col (rond avec des côtes), la bonne longueur (juste sous la pointe des hanches), la bonne matière (du cachemire 3 fils) et même – miracle! – des manches. Des vraies, qui s’arrêtent aux poignets et pas à un endroit fantaisiste de l’avant-bras, donnant l’impression d’avoir rétréci au lavage.
Oui, il avait tout pour lui. Tout, sauf son prix. 235 euros. Quand même.
J’ai visualisé mes dépenses prévisionnelles de décembre et légèrement blêmi.
Puis je me suis rappelée l’adage de mes chers magazines féminins, qui ne racontent pas toujours que des conneries: « Mieux vaut un pull à 235 euros qui vous va vraiment bien et vous fera dix saisons si vous l’entretenez correctement, plutôt que dix pulls à 23,50 euros qui ne ressemblent pas à grand-chose et vous tiendront juste un hiver ».
Sur le coup, je n’ai pas pensé que les dix pulls à 23,50 euros, ils étaient déjà dans mon armoire.
Je me suis juste dit que si je mourais prématurément, je voulais être enterrée avec celui-là.
Ah ouais… quand-meme…
Impressionnant!
Il faut l’avoir porté pour comprendre. Je suis sûre qu’il est ensorcelé.
Psychotique. Je suis sûr que tu es psychotique.
Et je parie que tes pires cauchemars ont pour décors des villes sans boutiques.