Jeudi dernier, Chouchou et moi débarquons à Aix avec le bus LER de 12h45, et nous nous dirigeons à pied vers la Maison du Collectionneur où j’ai réservé ma chambre préférée. La température a chuté brusquement dans la nuit, et bien que le soleil continue à briller dans un beau ciel bleu, je comprends très vite que je ne suis pas habillée assez chaudement.

Je pensais que nous déjeunerions chez Maazka, la chouette cantine syrienne située pas loin de l’hôtel, mais catastrophe: elle a été remplacée par un burger joint. (Une recherche Google m’apprendra plus tard qu’elle a déménagé à La Duranne, quartier excentré où je ne mets jamais les pieds.) Je suis en deuil, et un peu embêtée pour trouver un resto de remplacement au pied levé.
Je finis par opter pour une valeur sûre: Les fils à maman. La serveuse seule est débordée, et plus de trois quarts d’heure s’écoulent entre notre arrivée et le moment où nous recevons enfin notre commande. Mais au moins, on mange bien. Mention spéciale à ce petit velouté de butternut au bacon dont j’aurais volontiers piqué la recette.


Nous passons ensuite chez Fragonard, car j’ai besoin de racheter du parfum d’intérieur Rêve de Sicile. Une fois sur place, je me laisse également tenter par une brume pour le corps Fleur d’Oranger et un savon au cèdre. A la Bédérie, je craque pour un manga et Chouchou pour un comic. Je décide de faire l’impasse sur l’Antre de Calliopée où les gâteaux sont beaucoup moins bons depuis le départ de la pâtissière d’origine, et après avoir acheté une demi-douzaine de madeleines à l’orange et au citron chez Christophe, nous allons plutôt goûter à la Maison Mooks.
Au lieu de mon habituel cheesecake japonais au yuzu, je décide de tester la version saisonnière aux marrons, dont il ne reste qu’une seule part. Fidèle à lui-même, Chouchou opte plutôt pour une monstruosité au chocolat. A la table voisine de la nôtre, deux jeunes gens font des calculs de rentabilité pour un service de traiteur: « Si on prend 200€ pour 5 plats de 4 portions chacun, ça leur revient 20€ la portion. » Euh, non. Parfois, c’est dur de se mêler de ses affaires.

En sortant, nous tournons dans la rue Matheron où je tombe en arrêt devant la vitrine de Nouvel Arrondissement: ils ont tout un assortiment de pinces à cheveux Coucou Suzette, dont un chat noir et blanc qui ressemble beaucoup au Raspoutine de Pénélope Bagieu. A l’intérieur, entre autres choses, il y a aussi de la papeterie Rifle & Co. et un chouette rayon puzzles. Après avoir hésité entre un paysage d’une autre marque et le « Passer au fromage » de Jour Férié, je me décide pour le second.

Un peu plus loin, nous poussons la porte de Mon Chat Pitre. Tout au fond de la librairie, ma petite préférée Féfé somnole roulée en boule sur un fauteuil rayé. Elle lève la tête à mon approche et ronronne très fort quand je la caresse. Un jour, je la planquerai dans mon manteau et je m’enfuirai avec elle. Quant au beau Sherlock, pour une fois, il ne trône pas sur une étagère près de la caisse mais déambule majestueusement entre les rayons. Chouchou le piste jusqu’à obtenir une belle photo de lui au pied du sapin. A défaut de Féfé, je ressors avec un roman de fantasy comique dans une jolie édition reliée.



Il caille vraiment; je commence à être chargée et le jour décline déjà. Nous repassons donc à l’hôtel pour poser mes sacs et faire quelques photos de la chambre avant de ne plus rien y voir.


Quand nous ressortons, il fait complètement nuit. Nous passons au Book in Bar, où je suis ravie de dénicher le dernier Catherine Newman. Puis nous retraversons le cours Mirabeau pour aller faire un tour au magasin de Funko Pop dont j’oublie toujours le nom, ainsi qu’à La taverne de Platon. L’intérieur a été désencombré de plusieurs étagères, et plus aucune paire de goggles tentatrice ne pend au plafond. C’est sans doute la première fois que je ressors les mains vides!



En revenant vers le cours Mirabeau, nous devons couper court à notre exploration de la librairie Goulard car l’heure tourne. Dans la rue d’Italie, nous achetons de très appétissantes focaccias chez Novettino, ainsi qu’une énorme morceau de Shropshire blue à la fromagerie Lemarié. Je plains d’avance les gens qui seront assis près de nous demain dans le bus du retour!
Nous passons la soirée à l’hôtel, où nous pique-niquons avant de regarder un épisode de la saison 6 d’ « Astrid et Raphaëlle » et de poursuivre nos lectures en cours. Avant d’éteindre la lumière, je fais un tour sur les réseaux sociaux et tombe sur un article alarmiste par rapport à une future guerre avec la Russie. C’était une mauvaise idée; je vais très mal dormir.




Vendredi matin, nous traînons dans la chambre jusqu’à l’heure du checkout. Il fait encore plus glacial que la veille. Chouchou étant intéressé par la nouvelle expo du centre Caumont, nous allons admirer une partie de la collection de tableaux constituée par Oscar Ghez au début du XXème siècle. Cet entrepreneur d’origine tunisienne s’intéressait aux artistes moins recherchés que les grands noms de son époque, notamment les Juifs et les femmes. Nous aimons tous les deux les salles consacrées aux impressionnistes et aux néo-impressionnistes, mais sommes beaucoup moins réceptifs aux Nabis, aux fauvistes et aux cubistes. En une demi-heure à peine, nous avons fait le tour.





Nous faisons l’ouverture du restaurant situé au rez-de-chaussée. Chouchou opte pour ma salade préférée, la Carmen, tandis que poussée par le froid, je commande plutôt le risotto du jour (espadon, crevettes, olives noires, pignons). Nous nous régalons, mais après ça, je n’ai hélas plus assez faim pour une des délicieuses pâtisseries du chariot de desserts.


Je laisse mon sac à dos au vestiaire du centre Caumont le temps de faire un tour au Meow Cat’s Café. Il est sur ma liste depuis longtemps, mais un chouïa excentré, et il y a tant d’autres chouettes options de goûter dans le centre d’Aix que je n’ai jamais poussé jusque là. Je suis plutôt déçue: la salle exiguë et vite pleine se prête en réalité assez peu au contact avec les chats, dont aucun ne m’attire spécialement. Je continuerai plutôt à aller poupougner les pensionnaires de Mon Chat Pitre!


Après ça, nous passons récupérer mon sac à dos, puis descendons vers la Rotonde en jetant un coup d’oeil aux chalets et aux manèges de Noël déjà ouverts sur le cours Mirabeau. Un petit tour chez Sostrene Grene pour la forme, puisque c’est sur notre route, et nous continuons jusqu’à la gare routière. Nous prenons le bus de 15h30 pour rentrer à Toulon, puis le TER habituel jusqu’à Monpatelin. Je serais bien restée un peu plus, mais il fait vraiment trop froid.
De toute façon, en nous promenant hier et ce matin, j’ai dit à Chouchou que j’avais très envie de (re)vivre ici un jour. On a convenu que lorsqu’il pourrait quitter Bruxelles et que le moment serait venu de vendre l’appart de Monpatelin, c’est à Aix qu’on viendrait se poser. Et c’est vraiment très doux de nous imaginer vieillir dans cette ville si belle que j’aime tant.
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