[AIX-EN-PROVENCE] Où on nourrit notre esprit et notre estomac

Bien que réveillée spontanément vers 7h30 comme d’habitude, je me prélasse dans mon lit jusqu’à 9h avant de propulser mes fesses (et le reste de ma personne dodue) vers la salle de bain. A 10h, je rejoins Isa à l’accueil de la Maison du Collectionneur pour faire notre check out et déposer nos bagages.

Puis nous nous dirigeons pour petit déjeuner vers le Book in Bar où nous raflons la dernière table libre pour boire un thé et manger un scone. Est-ce que j’arrive à ressortir de là les mains vides? Non, évidemment: le dernier Gabrielle Zevin me fait de l’oeil depuis une table, et vu comment j’ai adoré « Tomorrow and tomorrow and tomorrow »… (Plus tard, je m’apercevrai que ce n’est pas du tout un nouveau roman d’elle, mais un vieux qui date de 2005. Oh well.)

De l’autre côté de la rue, une file impressionnante s’est formée devant l’hôtel de Caumont pour l’expo Mucha qui est dans sa dernière semaine. Grâce aux tickets achetés in extremis sur internet, nous entrons très rapidement et nous mêlons à une foule de visiteurs dont l’âge moyen doit tourner autour de 112 ans. Je n’avais encore jamais vu une telle concentration de cannes de marche au mètre carré. L’avantage, c’est qu’il s’agit d’un public poli et peu bruyant, ce qui m’aide à supporter la densité humaine.

Et l’expo est vraiment très chouette, avec plusieurs pièces dédiés à la deuxième partie de la vie et de la carrière de Mucha, après son retour en Tchéquie et le début de son engagement politique pour le panslavisme. Les oeuvres de cette période contrastent assez fort avec les beautés au teint de lait alanguies parmi les fleurs qui sont ses oeuvres les plus connues. Souvent, on regrette qu’un artiste dont on apprécie le travail soit ou ait été par ailleurs un individu aux valeurs et aux moeurs discutables. Ce n’est clairement pas le cas de Mucha.

Ravies de ce que nous venons de voir, nous déjeunons de magnifiques salades au café de l’hôtel du musée. Pendant le repas, Isa lâche cette perle: « J’ai lu des roman d’Agatha Christie, je n’ai aucune confiance en le petit personnel! ». Quant à la boutique que nous avons gardée pour la fin, elle a malheureusement été dévalisée par les visiteurs des mois écoulés, et nous nous contentons de repartir avec quelques cartes postales. Je regrette de n’avoir pas photographié les splendides Rigoletto et Médée, pensant que je pourrais en acheter des reproductions.

Une petite promenade digestive? Pour une fois que je me traîne jusqu’à la bibliothèque Méjanes afin de prendre des photos devant les livres géants devant l’entrée, elle est en travaux et inaccessible. Grmbl. On voudrait nous obliger à faire du shopping qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Mais nous serons fortes (essentiellement parce que fauchées et déjà trop chargées pour notre voyage de retour à ce stade).

Seconde belle découverte de ce séjour: la Maison Mooks, un salon de thé japonais qui propose des cheesecakes à différents parfums, des dorayaki, des taiyaki et des melon pan, servis par une jeune femme charmante. Même ma limonade au yuzu est parfaite, rafraîchissante mais pas trop sucrée. On reviendra! (Et vous retrouverez bientôt cette adresse sur ma Google Map d’Aix.)

Sur le chemin du retour à l’hôtel, deux pièges potentiels: le Chat-Pitre, où je me contente de caresser les pensionnaires félins de plus en plus nombreux (notamment un superbe mâle à long poil gris très doux, baptisé Sherlock) et la papeterie Michel, où j’hallucine devant le prix d’un taille-crayon à l’ancienne Caran d’Ache (175€, pour les curieuses)(ça fait un choc, hein?).

Après avoir récupéré nos bagages respectifs, c’est chargées comme des mulets que nous nous dirigeons, moi vers la gare SNCF et Isa vers l’arrêt de la navette qui la ramènera au parking de périphérie où elle a laissé sa voiture. Nous avons passé deux jours absolument géniaux, où même la météo a été de notre côté. Maintenant, il faut rentrer et bosser pour rassurer nos banquiers respectifs!

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