
Lundi:
★ Aujourd’hui, mon père aurait eu 77 ans. Le chagrin ne diminue pas avec le temps; on apprend juste à vivre avec.
★ Gasparde m’informe que pour faire baisser la protéine C réactive, il faut consommer plus d’oméga 3 ou faire plus d’exercice. Y a-t-il un seul problème au monde (à part une jambe cassée) pour lequel la recommandation n’est pas de faire plus d’exercice? Jamais on ne me conseille de consommer plus de brioche ou de lire plus de bédés. Chienne de vie.
★ Seigneur, quelle est cette sensation bizarre qui me donne envie d’enfiler un T-shirt? Ah oui, je me souviens maintenant: j’ai froid. C’est merveilleux.
Mardi:
★ Le vent qui souffle à 50 km/h depuis hier matin m’a filé une bonne migraine pendant la nuit. Du coup, je renonce à bosser aujourd’hui bien que j’aie du travail par-dessus la tête. A la place, comme j’ai oublié de le faire hier, j’appelle ma mère. On parle essentiellement de sa dépression et de mon anxiété pendant pas loin d’une heure et… ça se passe bien. Très bien, même. Je raccroche le coeur léger, super contente de moi.
★ Hélas, ma bonne humeur ne dure pas. Car en réponse à mon mail poli mais sec d’hier soir, la comptable de mon futur ex-client me parle d’un « impondérable bancaire qu’ils mettent tout en oeuvre pour régulariser rapidement ». Un impondérable bancaire qui dure depuis deux mois, ça s’appelle un manque de liquidités. Et j’en ai ma claque de leur servir de tampon de trésorerie depuis des années.
★ Donc, j’informe l’éditeur que cette réponse ne me satisfait pas, que je renonce à traduire le texte pour lequel j’avais signé un contrat début juillet et que si la remise faite au même moment ne m’est pas réglée dans les jours à venir, je transmettrai le dossier au service juridique de l’ATLF. En appuyant sur envoi, je tremble de rage. Le seul avantage de cette histoire, c’est que je viens de récupérer deux semaines de mou dans mon planning de l’automne, ce qui ne me fera pas de mal.
★ Enervée, je passe toute ma séance de thérapie à vitupérer contre mon futur ex-client sans laisser ma psy en placer une. J’aurais dû parler à ma bouilloire; ça aurait eu le même effet et ça m’aurait coûté moins cher.
★ Heureusement, en rentrant chez moi après une promenade défoulante (paye tes 10.000 pas), j’ai sur Instagram un chouette échange avec Attila, qui m’envoie des photos de son frère et lui en train de pratiquer leur nouveau hobby. C’était le petit shot d’ocytocine dont j’avais besoin pour fermer ma boucle de stress.
Mercredi:
★ L’éditeur accuse réception de ma décision en disant qu’il la regrette mais l’accepte, et qu’il s’excuse encore pour ces retards indépendants de sa volonté. Je dirais bien que je suis hyper soulagée que tout ça soit derrière moi, mais je vais attendre de voir si je suis bien payée de l’argent qu’ils me doivent « lundi prochain au plus tard », comme prévu.
★ Je termine mon dernier puzzle Wasgij, dans lequel un plongeur est sur le point de se faire bouffer par un requin. J’avoue: l’espace d’un instant, le mec a pour moi la tête du Chacal Jaune alias mon ex.
Jeudi:
★ La docteure de la Croix-Rouge qui me reçoit pour l’entretien médical avant le don de sang a une tête familière. Pendant qu’elle me pose ses questions, je fouille mes souvenirs: mais oui, c’est elle qui m’a reçue au centre de vaccination près du Zénith de Toulon, en avril 2021 pour ma première dose de Pfizer!
★ Avant que je puisse l’en informer, elle réclame mon poignet pour prendre ma tension et lève les sourcils: « Vous êtes à 19/11 ». Elle laisse passer un petit moment et recommence, au cas où ce serait une mesure aberrante. Au fond de moi, je sais déjà que non. Et en effet, sur les trois qu’elle fera en tout, la meilleure sera à 17/10. Alors que je suis arrivée pas du tout stressée. « Si vous étiez ma patiente, je vous enverrais directement chez le cardiologue pour faire un MAPA et vérifier ce que ça donne sur un intervalle de 24h. » Bien entendu, je suis déclarée inapte au don – mais j’avoue que là tout de suite, c’est le dernier de mes soucis.
★ Bon, ben heureusement que j’ai pris rendez-vous chez mon généraliste il y a dix jours déjà pour cette histoire de protéine C réactive, et que je vais le voir lundi matin à la première heure. Mais le week-end s’annonce difficile. Beaucoup de gamberge et grosse consommation de Témesta en perspective. Néanmoins, je me dis que j’ai bien fait d’aller à cette collecte de sang: ça m’a fourni le deuxième avis qui me manquait pour insister afin d’avoir un traitement. Comme quoi, une bonne intention n’est jamais perdue.
Vendredi:
★ Moins d’une minute après avoir reçu un mail du Trésor Public m’informant qu’un nouveau document m’attend dans mon espace privé, j’ai payé ma taxe foncière en ligne. Si seulement le site de l’Urssaf Limousin fonctionnait aussi bien! Environ 7% d’augmentation dans ma commune par rapport à l’an dernier: ça va, je m’attendais à pire.
★ Le seul vrai Grand Remplacement dont il faudrait s’inquiéter, c’est le recul, d’année en année au rayon biscuiterie régionale de ma coopérative, des canistrelli et autres navettes devant les infâmes envahisseurs spéculoos. Ravie, en revanche, de découvrir l’apparition d’un rayon fruits et légumes frais.
Samedi:
★ Peu motivée pour aller me balader, je passe l’après-midi à préparer le voyage d’octobre, dont je ne suis pas encore certaine qu’on pourra le faire. Mais au cas où on pourrait: il y aura de l’architecture photogénique, de la bouffe roborative, des plages et DES PHARES.
★ A 14h, arrivée du fichier définitif de la VO du Projet Secret . Il y a plus de 600 changements par rapport à celui que j’ai traduit. Et l’éditeur voudrait récupérer mes corrections « idéalement pour mardi soir ». Bouhouhouhouhou.
★ Le soir en me couchant, je tente une séance d’hypnose contre les pensées négatives avec l’app Breethe. C’est un échec total: soit je pense à autre chose, soit je me moque intérieurement de ce que la dame raconte. J’ai le même problème avec l’hypnose qu’avec la conduite et à peu près toutes les formes de sport. Mon cerveau se fait tellement chier qu’il dissocie.
Dimanche:
★ Le soleil brille aujourd’hui et le vendeur de cade manque quand même à l’appel sur le marché de Monpatelin. REMBOURSEZ. (En vrai, ça faisait deux ans qu’il n’avait pas pris de vacances, j’imagine qu’il a fini par craquer.) L’essentiel, c’est que mon primeur a encore des nectarines, et que je vais pouvoir me préparer un clafoutis avec. Oui, parce qu’après cette semaine de merde et avant la prochaine qui ne s’annonce pas beaucoup mieux, j’ai largement mérité.
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