Où nous tentons de nous envoyer en l’air au GEMAB (3)

La route qui longeait le parking Ouest, et que nous devions emprunter pour regagner notre hôtel, était fermée à la circulation par deux gendarmes, sans doute pour éviter que les flux de voitures ne se mélangent en ajoutant au chaos. Mais la seule voie qui nous restait ouverte n’allait pas dans la bonne direction, était à ce stade totalement plongée dans le noir et traversait une zone où on ne captait pas suffisamment le réseau pour demander au GPS de recalculer notre itinéraire. Et il n’y avait même pas d’endroit où s’arrêter sur le bas-côté: nous étions obligés d’avancer sans avoir où nous allions.

Nous avons roulé au hasard dans une obscurité complète, sur des routes de campagne étroites et sinueuses, sans avoir la moindre idée de l’endroit où nous allions ni de quand nous pourrions retrouver notre chemin. Chouchou s’était déjà tapé beaucoup de route dans la journée, et moi beaucoup d’émotions. Autant dire que nous étions crevés et hyper tendus. Au bout de trois quarts d’heure d’errance, nous avons fini par tomber sur un village où la 4G passait, ce qui nous a permis de reprogrammer notre GPS et, un long moment plus tard, de retrouver la départementale 901 quelques centaines de mètres après le rond-point maudit. Nerveusement, nous étions deux pauvres loques quand, plus de deux heures après avoir quitté l’aérodrome de Chambley, nous avons enfin atteint le parking de notre hôtel distant d’à peine 18 km.

La nuit a été courte. A 5h20, le réveil sonnait. J’avais renoncé à faire une seconde fois le pied de grue à la billetterie dans l’espoir que deux personnes se désisteraient pour le vol du matin. Et puis la météo avait tourné: une épaisse couche de nuages recouvrait le ciel, et il pleuvait assez fort. Nous nous sommes quand même rendus à l’aérodrome, en prenant soin de nous garer sur le parking Ouest pour pouvoir repartir facilement cette fois. Avant de descendre de la voiture, nous avons consulté le compte Instagram de l’organisation. Sans surprise, l’envol de masse était annulé à cause de la météo. Et je ne me voyais pas attendre deux heures sous la pluie que le musée de l’aérostation ouvre pour le visiter comme j’en avais initialement l’intention. Nous sommes donc retournés directement à l’hôtel. Que de kilomètres nous aurons parcourus pour rien en deux jours…

Nous nous sommes un peu reposés dans notre chambre en attendant l’heure de début du petit déjeuner – un buffet continental installé dans une jolie salle, séparée de celle du restaurant gastronomique où sont servis le déjeuner et le dîner. Puis j’ai enfilé une robe à carreaux roses et blancs, et nous avons mis à profit le temps qui nous restait avant le checkout pour faire des photos, dans un premier temps à l’intérieur mais aussi en extérieur à la faveur d’une brève éclaircie.

Pendant tout le retour à Bruxelles, nous avons roulé sous la pluie. Je comptais m’arrêter en route pour shooter dans un des nombreux et superbes champs de tournesols qui bordaient notre chemin, mais même si j’avais été prête à me faire tremper et Chouchou à s’ajouter la fatigue d’une séance photo supplémentaire, le ciel était absolument moche ce matin-là. D’ailleurs, l’envol de masse du soir a dû être annulé lui aussi.

C’est donc un bilan très contrasté pour cette expédition au GEMAB. J’étais partie avec peu d’espoir de réussir à faire un baptême, en me disant que ce serait déjà chouette de voir au moins un envol de masse et que ça nous servirait de répétition générale pour dans deux ans. Et de fait, nous avons pu assister à un très bel envol de masse sur les deux créneaux possibles pendant notre séjour. L’accès à l’événement était gratuit, l’organisation impeccable et le spectacle au rendez-vous dans une atmosphère bon enfant. Rien à redire de ce côté-là. Mais j’avoue avoir été très choquée par nos mésaventures routières. Il me semble vraiment qu’étant donné le nombre de touristes venus exprès et ne connaissant pas la région, un effort de signalisation aurait pu être fait à la sortie de l’aérodrome.

Leçon bien apprise pour 2025: je réserverai nos vols et un hôtel plus proche de Chambley six mois à l’avance; en outre, nous téléchargerons toutes les cartes existantes de la région de manière à pouvoir les consulter sans accès au réseau en cas de besoin. Je pense aussi que nous resterons deux nuits au lieu d’une afin de multiplier nos chances d’assister/participer à un envol le soir ET le matin. En attendant, il n’est pas impossible que nous allions faire un tour aux Hottolfiades en 2024. Je n’envisage en revanche plus du tout de faire un baptême hors d’un envol de masse: ça a l’air tellement plus fun de voguer dans les airs au milieu d’une nuée d’autres ballons…

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