Lundi:
★ Je dois me rendre à l’évidence: mon frigo vingtenaire agonise en continuant à produire de la glace dans le fond – bien que sur un seul côté. Le problème, c’est qu’il est très difficile de lui trouver un remplaçant. J’ai bien repéré un frigo jaune au look rétro dont les dimensions seraient parfaites pour l’espace réservé dans ma mini-cuisine, mais Darty ne veut pas me le mettre en service; quant à la Fnac, Conforama et But, ils ne me le monteraient même pas à l’étage, alors que je suis seule chez moi et musclée comme un poireau vinaigrette.
★ Je tourne et vire pendant deux heures: prendre un truc moche mais pas cher, disponible tout de suite et mis en service par les livreurs? Attendre le mois prochain pour voir si l’offre s’améliore entre-temps? Me décider à commander le Précieux chez un vendeur que je ne connais pas et qui se révèlera peut-être pas du tout fiable? Repensant à un épisode du podcast Change ma vie que je convoque souvent quand je stresse, « Et si c’était facile? », je finis par opter pour la troisième solution (et file aussitôt prendre un Témesta).
Mardi:
★ De bon matin, je reçois un mail ET un texto de confirmation de livraison pour lundi prochain comme je l’ai demandé. Super, mais où suis-je censée indiquer qu’il y aura une reprise à faire? Inquiète, j’écris au vendeur, au transporteur, et je me fends même d’un appel au service client à 1€ la minute. Je viens de raccrocher quand mon téléphone sonne: c’est la personne qui gère les demandes de renseignements par mail. Au moins, le vendeur-que-je-ne-connais-pas semble bien organisé.
★ Après que j’ai énuméré devant ma psy et sa stagiaire tous les problèmes potentiels que ce changement de frigo pourrait entraîner selon mon imagination hyperactive (y’a de tout, depuis le dégât des eaux jusqu’à l’usurpation d’identité en passant par un incendie électrique), toutes deux se retiennent de rire et réclament en choeur une photo du frigo neuf lors de ma prochaine séance.
Mercredi:
★ Cette nuit, j’ai rêvé que je pesais 91 kilos. Jamais je n’ai maigri aussi vite ni aussi facilement que ce matin en me réveillant.
★ Première tâche de la journée: voir si je parviens à extirper mon vieux frigo de l’espace exigu dans lequel il est encastré, car si je veux que les livreurs le reprennent, il doit avoir été débranché et dégivré au préalable. Or, la prise se trouve derrière. Et il y a environ 5 mm de jeu de chaque côté, donc impossible de le tirer par là. En plus, un des pieds est coincé dans une rainure de mon carrelage. Je transpire, grogne, peste et manque me faire un lumbago, mais au bout d’une vingtaine de minutes, l’obstination pure triomphe des lois de la physique. Ma satisfaction est immense.
★ J’ai enfin terminé mon horrible trad chiante, woohoo! Et la novélisation de film censée tomber début juin n’est toujours pas dispo. Du coup, je vais me mettre à plein temps sur le tome 2 de ma trilogie de super-héros gays en attendant. J’ai rarement eu un planning aussi compliqué, mais je ne me plains pas: je savoure à sa juste valeur le luxe d’avoir plusieurs gros clients, un carnet de commandes plein jusqu’à la fin de l’année et des jobs très variés en ce moment.
Jeudi:
★ Le bonheur, c’est me lover dans mon fauteuil de lecture pour regarder le soleil se coucher derrière le Coudon en attaquant l’énorme biographie illustrée de William McTaggart que le facteur m’a apportée ce matin.
Vendredi:
★ Pour la première fois, c’est un technicien qui me fait passer ma mammo. Pendant qu’il me broie les boobs entre ses plaques en verre, je lance sur le ton de la plaisanterie: « Vous êtes un petit malin, vous avez trouvé le truc pour passer toutes vos journées à tripoter des nichons ». (Oui, quand je stresse, je fais de l’humour douteux pour détourner l’attention de mon amygdale.) Du tac au tac, il me répond: « Vous êtes jalouse? ». Bon sens de la répartie, jeune homme. (Oui aussi: quand je stresse, je me mets à parler comme si j’avais 83 ans.)
★ « Par contre, m’annonce la secrétaire quand je passe récupérer ma Carte Vitale après l’échographie qui a succédé à la mammo, il faudra aller chercher les radios d’ici deux semaines à notre cabinet de Pétaouchnok-les Bains. » Mais, euh, pourquoi? « Parce que ce cabinet ferme définitivement ce soir. » J’aurais dû m’en douter: il était situé à un endroit bien trop pratique pour moi.
Samedi:
★ Après deux ans de tergiversations parce que je ne trouvais pas de modèle qui me plaisait, j’ai reçu le nouveau tapis de mon bureau-bibliothèque – réceptionné hier en mon absence par ma voisine super-bruyante et néanmoins serviable. Il est encore plus beau que sur la photo; je suis tout à fait ravie. Reste à me débarrasser du précédent…
★ Moi, qui me gelais les mollets dans le Loch Lomond il y a un mois, les sourcils froncés devant un puzzle représentant une carte de l’Ecosse: « Pourquoi ils ont collé un diplodocus au milieu des Highlands? ». Pas bravo.
Dimanche:
★ La fin de l’après-midi est consacrée à la mise hors service de mon vieux frigo: le vider, le dégivrer, finir de le sortir de son compartiment et le débrancher. Je m’attendais un peu à ce que ce soit Sourismorte Town là-derrière, mais non – il n’y a que de la poussière facile à nettoyer.
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