La semaine en bref #192

 

Lundi:

Chouchou part à Knokke pour un séminaire de deux jours. C’est rare que je me retrouve seule dans l’appart de Bruxelles… Qui c’est qui va faire l’étoile de mer dans le lit cette nuit? Et finir toute seule l’excellente chakchouka qu’il a cuisinée hier soir?

 J’étais sur une suite « livres de femmes de la rentrée littéraire 2021 » assez fabuleuse – que du 4 ou du 5 étoiles sur GoodReads – quand soudain… Le roman qui raconte la vie d’une ado en banlieue parisienne à la fin des années 90, « oscillant entre le trivial et le terrible », voit en fait l’héroïne se livrer à la prostitution enfantine pour se payer des fringues de marque. Nope, ça ne va pas être possible. Et si ça avait été mentionné sur la 4ème de couv, ça m’aurait évité de l’acheter puis de le rapporter au magasin. 

Mardi:

 Le temps que je me décide à sortir en me disant que je choperai un truc à manger en chemin, il est déjà 15h, et aucun resto ne sert plus sur mon chemin. C’est ainsi que je finis chez Umamido, alors que j’ai mangé deux fois chez eux il y a quelques années et trouvé leurs ramen vraiment pas terribles. Bonne nouvelle: ils ont changé leur carte et proposent désormais un yuzu shoyu ramen très honorable, ainsi qu’une délicieuse limonade maison au yuzu (vous sentez le thème?). Ca fera une option de plus quand on aura envie de nouilles japonaises. 

 A une table voisine dans la petite cour de derrière, deux vingtenaires anglophones étalent leurs déboires sentimentaux: chacun est encore amoureux de son ex qu’il n’arrive pas à oublier. Ils doivent penser que je ne les comprends pas, parce qu’ils s’expriment avec une franchise étonnante. On se croirait dans une rom com, sauf que les copines qui papotent à bâtons rompus autour d’un verre ont du poil au menton. A la fin, l’un des deux soupire et conclut: « Les relations, c’est pas comme les meubles Ikea, c’est pas livré avec le mode d’emploi ». Son regret est palpable. 

Mercredi:

 La voisine du dessus nous a invités pour l’apéro. J’ai compris qu’il y aurait aussi des amis à elle, et ça fait plusieurs jours que j’ai le bide tordu à l’idée de devoir parler à des inconnus, sans masque et tous entassés sur une petite terrasse. Et puis en fait, nous sommes seuls; on s’installe autour d’une table à une distance raisonnable les uns des autres, et on papote sans interruption pendant deux heures en buvant un très bon punch maison pendant que la nuit tombe sur Bruxelles. Encore un excellent exemple du fait que je ne dois pas laisser mon anxiété piloter mes décisions. 

Jeudi:

 L’été est enfin arrivé à Bruxelles! Je voudrais aller bosser au frais au bar du Red, mais un livreur DPD annonce son passage entre 14h et 15h. En réalité, il arrive à presque 16h, trop tard pour que ça vaille encore la peine de sortir. En plus, la robe qu’il m’apporte me va super mal, et je vais devoir la retourner à l’envoyeur. Grmbl. 

 Un orage éclate alors que nous rentrons de chez La Meute où nous sommes allés dévorer une rare entrecôte de boeuf. Je suis en sandales plates avec un sac neuf pas encore imperméabilisé. Bon, ben j’ai plus qu’à courir en rasant les murs. Ca ne sera pas beaucoup moins élégant que ma démarche habituelle. 

Vendredi:

 Gasparde m’annonce que le Comptoir Florian ne sert plus sur place et qu’AM Sweet a cédé la place à un tatoueur. J’étais encore en deuil d’Unami, qui a déménagé hors de ma zone de chalandise, et de Meertz qui a fermé l’an dernier. Hormis Chouconut et Forcado, je ne connais plus d’endroit où boire un verre et grignoter un gâteau en bouquinant peinarde à Bruxelles. (Bizarrement, j’ai le même problème à Toulon où les quelques salons de thé et assimilés du centre-ville ont disparu ces dernières années, ne me laissant comme refuge que les banquettes en velours vert du Chantilly.)

Samedi:

 Une sortie dans laquelle on s’était lancés un peu dubitatifs nous fait passer deux heures magiques dans un lieu incroyable. Après ça, on doit rendre la Cambio mais on n’a pas envie de rentrer tout de suite. Du coup, on va boire un verre au 1040 (cocktails sympas, déco agréable, service charmant, musique tolérable), puis on dîne à la terrasse du Menma voisin. C’était une très belle dernière-journée-ensemble-avant-plusieurs-semaines.

Dimanche:

 Alors que je viens de m’installer confortablement dans le TER pour Monpatelin, on nous demande de descendre du train et d’évacuer la gare de Marseille Saint-Charles. Motif: découverte d’un bagage abandonné. 40 minutes d’intervention des forces de l’ordre, puis autant pour rétablir un trafic normal. Tout ça pour une étourderie, pffff. Enfin, ça vaut quand même mieux qu’un colis piégé. 

 Aujourd’hui, j’ai donc pris 3 trains différents (dont un TGV international et un Ouigo pour lequel j’ai échappé à la vérification dans le hall de la gare parce que ma correspondance arrivait sur le même quai) sans jamais que personne ne contrôle ni mon billet ni mon passe sanitaire. Oui, Karine, tu peux halluciner depuis Hong Kong. 

5 réflexions sur “La semaine en bref #192”

  1. Je suis allée 3 fois en 3 semaines à l'hôpital, 2 scanners plus une visite avec mon spécialiste, je n'ai jamais eu à sortir mon pass sanitaire.
    Bon….
    Sophie

  2. Depuis ce Covid, je suis devenue la relou de service. Toutes mes phrases commencent par : Et bien, à Hong Kong…
    J'avoue que j'hallucine en effet ! ????

    Pour illustrer le contraste, j'ai des amis qui sont revenus de France dernièrement avec leurs 3 enfants. Les parents sont vaccinés. Les enfants non car trop petits. Le 6e jour de quarantaine, l'une des petites a été testée positive. (Elle n'a pas contaminé les autres heureusement).
    Le papa et les deux autres enfants ont donc été envoyés dans le centre des cas contacts pour 21 jours. (Ca s'appelle Penny bay si tu veux chercher ça sur Google).
    La maman et la petite – asymptomatique – sont partis à l'hôpital. Ils y sont restés 14 jours le temps que les anticorps de la fillette remontent.
    Ensuite, la petite fille a pu sortir mais la maman a dû aller au centre des cas contact. Elle y restera 21 jours.
    Donc en attendant que son papa et ses frères et sœurs sortent, la petite fille est gardée par une voisine et la nounou.
    Au total ma pote aura fait environ 45 jours de quarantaine et au moins 25 tests Covid.
    Deux mondes, je te dis.

  3. Han mais c'est affreux cette drôle de vie ! La petite toute seule et la pote 45j en quarantaine… J'hallucine !

  4. @mamzelleCarnetO: ça paraît extrême, mais vu l'entassement humain à Hong Kong, je comprends qu'ils ne veuillent prendre aucun risque, sans ça le virus se répandrait comme une traînée de poudre…

  5. Pour répondre à Sophie, je suis allée 5 jours d'affilée à l'hôpital de Saint Brieuc : on ne peut pas entrer sans passer par une tente de la Protection civile où on vérifie notre pass sanitaire. D'ailleurs, j'ai souvent croisé les mêmes personnes, qui doivent se faire chier comme des rats morts, mais qui ont toujours le sourire et le petit mot sympa. Chapeau.

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