Je ne suis pas du tout fan du concept de spéléologie. Sans être particulièrement claustrophobe (les ascenseurs même minuscules ne me posent aucun problème), l’idée de me trouver sous terre avec des tonnes de pierre au-dessus de la tête me glace presque autant que celle de me trouver au fond de l’eau et de dépendre d’une bouteille d’air pour ma survie. Mais puisque j’ai réussi à me faire violence pour passer mon brevet de plongée il y a fort fort longtemps, je me suis dit qu’en cette période de sortie de zone de confort, je réussirais bien à me faire violence pour visiter une des merveilles naturelles les plus célèbres de Belgique: les grottes de Han. Même si, pour être honnête, j’étais surtout attirée par les animaux du parc attenant!
Pour ne pas courir, et aussi parce qu’on aime bien dormir une fois de temps en temps ailleurs que dans notre mini-appart, nous avons décidé d’étaler notre visite sur un week-end. Parmi les diverses possibilités offertes par le site internet, nous avons choisi le pass à 33€ par adulte qui nous permettait de faire:
– le tour du domaine: à pied ou en safari car, n’importe quel jour et à n’importe quelle heure dans un délai d’un an
– le circuit Découverte des grottes (en 1h15 au lieu de 2h pour le circuit Traversée, car je ne voulais pas prendre trop de risques avec mon seuil de tolérance); là par contre, il fallait réserver un créneau à l’avance.
Il existe des cabanes à l’intérieur du parc, et j’étais a priori très séduite par l’idée de passer la nuit au milieu des animaux. Mais au moment où nous avons organisé notre séjour, tout était déjà complet. Puis j’ai jeté un coup d’oeil aux cabanes en question et… je me suis dit qu’à mon grand âge et avec mes exigences en matière de confort – l’eau chaude, la plomberie et l’électricité ne sont négociables que pour du grandiose -, l’hôtel me conviendrait mieux de toute façon. J’ai jeté mon dévolu sur le Mercure voisin de l’entrée du domaine, et rétrospectivement, j’ai trouvé la chambre beaucoup trop chère pour le confort qu’elle offrait, mais c’était toujours mieux que passer la nuit sous une tente en hauteur.
Contrairement à ce que je craignais, je ne me suis pas sentie oppressée du tout, et malgré l’humidité ambiante, j’ai beaucoup apprécié notre petite expédition souterraine. La visite se déroule en groupe, avec un départ toutes les demi-heures, derrière un guide qui active au fur et à mesure les éclairages disposés sur le chemin. Il fait plutôt frisquet à l’intérieur, dans les 10° environ, mais l’air est immobile et on se réchauffe vite en montant et descendant les multiples escaliers du parcours (environ 1,5 km pour l’option Découverte). Mieux vaut tout de même éviter le T-shirt et le short! Les explications sont claires et relativement courtes, formulées de manière à intéresser les enfants. On avance doucement; néanmoins une bonne mobilité est nécessaire pour négocier les nombreuses montées et descentes.
Vers la fin du parcours, on marque un arrêt dans une des plus grandes salles, en surplomb d’un lac souterrain plutôt impressionnant, pour y admirer un spectacle son et lumière de quelques minutes. En principe, il y a aussi une courte attraction intitulée « la descente au flambeau », mais pour une raison que j’ignore, nous n’y avons pas eu droit cette fois. Et fini le temps où on sortait en barque: désormais, c’est à pied qu’on émerge à la résurgence de la Lesse, l’endroit où le cours d’eau responsable de la formation des grottes ressorts à l’air libre. Prévoir un pourboire pour le guide (le nôtre était vraiment bien).
A la sortie des grottes, un restaurant doté d’une très belle terrasse propose des consommations à prix raisonnable. Nous y avons pris l’apéro sous un parasol qui nous protégeait du crachin avant de regagner notre hôtel pour y faire une petite pause avant l’heure du dîner. Celui-ci a d’ailleurs failli tourner au désastre: j’avais moyennement envie de manger sous la pluie et dans le froid, et de toute façon, tout était déjà réservé, sauf à notre hôtel qui proposait un menu fixe bien trop cher à notre goût. Finalement, nous sommes retournés au restaurant chinois où nous avions très bien mangé le midi et nous avons pris des soupes aux raviolis que nous avons rapportées en douce dans notre chambre.
Le lendemain, après un petit-déjeuner excessivement médiocre, notre intention initiale était de visiter le domaine à pied pour faire des photos des animaux. Mais nous étions absolument claqués, et même en sachant que ça limiterait les possibilités de prises de vue, nous avons préféré grimper dans une safari car – sorte de croisement entre une Jeep et un petit train qui n’aurait pas besoin de rails. La chanson guillerette que les haut-parleurs ont diffusée en tout début de parcours m’a donné envie de sauter en marche; par chance, dès que nous avons atteint les premiers enclos, elle a cédé la place aux explications du guide.
Quelques impressions en vrac sur cette visite. D’abord, je me suis réjouie de ne pas l’avoir faite à pied, car le circuit était vraiment très long et on ne serait sûrement pas arrivés au bout. Ensuite, les volières et les enclos des prédateurs m’ont paru très petits, mais peut-être n’ai-je pas bien évalué leur superficie depuis la route. Les ruminants, en revanche, jouissent de beaux territoires – ce qui explique justement la longueur du circuit! En safari car, avec deux arrêts « panorama » et un arrêt « colline des ours », notre visite a duré environ 1h20.
Dernière remarque d’ordre logistique: il est possible de venir sans voiture en prenant le train jusqu’à la gare de Rochefort-Jemelle, puis le bus 29 qui part de la gare routière attenante et s’arrête à proximité de l’entrée du domaine. Attention, il n’y en a qu’un par heure, et en ce moment, le chauffeur ne vend pas de tickets à bord.
Merci pour cet article. Ca donne envie de s'y rendre!