What I did in April 2021

Les trois premières semaines de ce mois d’avril ont été excessivement calmes. J’étais seule à Monpatelin, dans un pays pseudo-confiné pour la 3ème fois. En l’absence de choses à faire à l’extérieur, je me suis occupée de mon intérieur et j’ai passé mes soirées à dévorer des mangas ou à binge-watcher les 4 saisons de « The Bold Type » sur Neflix. J’avais reçu ma première injection de vaccin contre la Covid; il était question de pouvoir partir en vacances cet été et je commençais à retrouver un semblant d’optimisme. Je continuais à me prendre la tête sur un long boulot ingrat, mais prévoyais de faire une pause après l’avoir rendu. Bref, tout allait plutôt pas mal. 

Puis les 8 derniers jours du mois m’ont de nouveau plongée dans un abîme d’incertitude. 

Tout a commencé par l’explosion d’une bombe dans le milieu de l’édition. Avec beaucoup de tristesse et d’angoisse, mais la conviction que c’était la seule chose à faire, j’ai mis un terme à ma collaboration avec un de mes principaux clients. 50% de mon chiffre d’affaires moyen depuis 20 ans se sont envolés en un clin d’oeil, en même temps que mes 4 prochains mois de boulot. Je craignais de payer mes principes assez cher, mais quelques jours plus tard, j’avais déjà récupéré un long texte de la part de mon autre gros client. Je peux toujours me regarder dans un miroir, et je n’aurai probablement pas besoin de l’accrocher sous un pont – ouf! De plus, je vais désormais pouvoir m’impliquer librement dans l’évolution de mon milieu professionnel. Je crois que ça me fera beaucoup de bien de contribuer à changer les choses. 

Chouchou est arrivé à Monpatelin la veille de son anniversaire, une très belle journée ensoleillée que nous avons passée à déambuler le long de l’anse Méjean et à faire des photos. Il m’a ensuite accompagnée au premier entretien du bilan neuro-psy nécessaire à mon diagnostic d’autisme. Je stressais beaucoup à ce sujet depuis plusieurs semaines, et sa présence a été salutaire. Je suis désormais en confiance pour poursuivre seule. Et j’ai décidé de raconter au fur et à mesure comment ça se passerait: c’est le genre de témoignage qui me semble utile, à la fois pour les gens qui voudraient entreprendre la même démarche, mais aussi pour les personnes neurotypiques qui connaissent mal les particularités des TSA. 

Puis, alors que j’étais en train de suer à grosses gouttes en croyant que je venais de saboter ma carrière, j’ai découvert une masse douloureuse dans mon sein gauche. J’ai filé chez mon généraliste, qui m’a envoyée faire mammo + écho. Branle-bas de combat pour trouver un rendez-vous en urgence. L’espace de quelques jours, j’avoue: j’ai avancé dans un brouillard d’hébétude. Mais ce n’était qu’un gros kyste hormonal parfaitement bénin. Je clôture donc avril avec la béatitude légèrement incrédule du condamné à mort qui se trouve soudain gracié. Prête à bouffer du lion en mai et les mois qui suivront. 

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