La semaine en bref #86

Lundi:
 Bien que ce soit le troisième tome d’une série dont je n’ai pas fait les deux premiers, la traduction attaquée la semaine dernière coule pratiquement toute seule. Je m’attendais à suer sang et eau jusqu’à la mi-octobre; c’est donc une agréable surprise.
Une heure au téléphone avec ma soeur qui, en compagnie de David, rentre de Grenoble où ils ont laissé Darklulu. Elle a un petit moral et moi la tension à 27, en plus ça coupe tous les quarts d’heure -mais on se marre quand même, et cette conversation me fait beaucoup de bien. 

Mardi:

 Encore une nuit où je me suis réveillée à 5h et, faute d’arriver à me rendormir dans un délai raisonnable, levée pour ne pas succomber à mes angoisses et faire une attaque de panique.
 L’avantage, c’est que je peux faire l’ouverture du labo d’analyses pour ma prise de sang, puis celle de la Poste pour envoyer le cadeau d’anniversaire d’Isa. C’est fou le nombre de lève-tôt dans ce village. D’ailleurs, il n’y a déjà plus de croissants ordinaires à la bonne boulangerie.

Mercredi:
 Réveillée à 3h30. Ca devient hardcore. A 5h15, je capitule et me lève. Etant donnée la véhémence avec laquelle j’ai toujours décrié le Miracle Morning, je pense que l’univers est en train de se payer ma fiole dans les grandes largeurs. Une séance de yoga, de l’art journaling, la fin du tissage commencé dimanche, une lessive… En milieu de matinée, j’ai l’impression d’être debout depuis mille ans.
 L’expert en désinsectisation, qui a gentiment accouru malgré un planning hyper chargé en cette période de rentrée, se montre très rassurant sur les dégâts faits par les fourmis charpentières, ainsi que sur les conditions et le tarif de son intervention. C’est si bon d’avoir affaire à quelqu’un d’efficace et bienveillant…
 Mon gentil généraliste m’annonce que mes analyses de sang sont nickels, qu’il a effectivement une super ophtalmo à me conseiller (la sienne!) et que oui, bien sûr, il va me refaire une ordonnance de Xanax car il sait que je ne demanderais pas si je n’en avais pas vraiment besoin. Lui, je vais pleurer des rivières quand il prendra sa retraite.
 Épuisée aussi bien physiquement que moralement, je décide de faire un truc fou: me dispenser de ménage avant de partir, et passer plutôt la fin de la journée à comater sur mon canapé. Si des cambrioleurs passent en mon absence, ils devront composer avec les cheveux qui traînent, les miettes dans le tapis et une baignoire pas nickel.
 Aujourd’hui, mon père aurait eu 73 ans. La douleur s’atténue un peu avec le temps, mais je pense toujours aussi souvent à lui.

Jeudi:
 Réveillée à 5h40, mais pour une fois ça tombe bien parce que j’ai un train à prendre. J’ai juste oublié qu’il n’y avait pas de voiture-bar dans les Ouigo, et totalement négligé de prendre à boire et à manger. Tant pis: je suis si crevée que j’ai à peine le temps de lire quelques pages de « Confessions of a bookseller » avant de m’assoupir malgré le confort rudimentaire des sièges.
 Le restaurant africain près de la gare de l’Est où Béné m’a donné rendez-vous est fermé, mais de toute façon, je me suis trompée et installée dans le snack indo-mauricien d’à côté. Si on ne fera pas de grande découverte gustative aujourd’hui, la compagnie est excellente et la conversation animée – que demander de plus?
 J’avais prévu de faire l’emplette d’une shadow box de la série anatomique de Céline Chevrel, mais Dante et Maria est fermé sans aucune forme d’explication et Les Fleurs n’a plus qu’une seule oeuvre de la série marine. Après avoir galéré pour trouver le magasin du passage Josset, j’y déniche quand même un joli étui à lunettes – il m’en fallait un depuis environ 5 ans.
 Puisque je passe devant un M&S Food, je vais en profiter pour acheter des scones au cheddar.  « Excusez-moi monsieur, le rayon des scones au cheddar est vide, c’est normal? » « Oui madame, l’usine a brûlé. Nous n’en avons plus depuis des semaines et nous ne savons pas quand la fabrication pourra reprendre. » Mon cri de désespoir doit s’entendre jusqu’aux ruines fumantes, quelque part au Royaume-Uni.
 Grâce à la demande de compensation en ligne, c’est super facile de récupérer une partie du prix de son billet de train en cas de retard de + de 30 mn. Le problème, c’est que le bon d’achat obtenu ne peut être utilisé ni sur internet, ni aux bornes automatiques. Voilà comment je me retrouve à attendre une heure et quart au guichet de la gare du Nord pour économiser 25 balles sur un prochain trajet.

Vendredi:
 Dormir 8h d’affilée sans le moindre cauchemar, et me réveiller à côté d’un Belge chauve de taille moyenne qui ne demande pas mieux que de me prendre dans ses bras. Si ce n’est pas le bonheur, ça y ressemble furieusement.
 Travailler paisiblement dans un appart’ sans fourmis, et me faire préparer un dîner aussi sain que délicieux par un Belge chauve de taille moyenne qui ne demande pas mieux que de finir la saison 2 de « Dark » avec moi. Si ce n’est pas le bonheur, etc.

Samedi:
 Depuis que Chouchou a non seulement accepté sa barbe mais décidé de l’entretenir pour qu’elle soit aussi belle que possible, il l’adoucit avec un après-shampoing Body Shop acheté par mes soins et dont je ne me servais pas. Ayant fini le flacon ce matin, il s’est fixé une quête: lui trouver un remplaçant qui « ne sente pas l’étal de maraîcher ».
 Un petit tour au centre de la bédé afin d’admirer les planches originales d’un album ayant pour cadre l’Exposition Universelle de 1867 + du shopping de bouquins-papier chez Sterling Books et Tropismes + un jus pastèque-citronnelle au Peck 47 = un samedi après-midi tout ce qu’il y a de plus ordinaire et merveilleux.
 Le finale de la saison 2 de « Dark » – quelle grosse claque. J’aime cette série parce que, là où les autres histoires de voyage dans le temps s’efforcent juste de trouver une nouvelle approche des tropes du genre, la base même de « Dark » consiste à les piétiner allègrement. Paradoxe du grand-père? Peuh, attendez de découvrir qui est la mère de Charlotte! Paradoxe de l’écrivain? HA HA HA, toute la série n’est qu’une gigantesque boucle causale. Respect infini aux scénaristes pour ce fantastique mind fuck.

Dimanche:
 Après deux nuits fabuleusement reposantes, les ronflements de Chouchou m’ont empêchée de dormir une grande partie de celle-ci. Cela dit, fatiguée tout court, c’est infiniment moins pénible que fatiguée et morte d’angoisse.
 En plus, on a perdu pas loin de dix degrés depuis hier, youhou! Pile ce qu’il fallait en ce 1er septembre doublé d’une veille de rentrée des classes. Avec la jolie robe en lin achetée à Tallinn, j’ai limite froid à Louvain où nous sommes venus tester un resto vegan et prendre des photos dans le quartier du Béguinage (billets à suivre dans la semaine).
 Suite à la brusque disparition de Chouchou parti prendre une photo, sukeler pour commander des croustillons avec mes dix mots de flamand. Puis entendre le serveur me dire « Merci, bonne journée! » dans un français dépourvu d’accent en me tendant le cornet. C’est bien la peine de faire des efforts.

4 réflexions sur “La semaine en bref #86”

  1. On dit aussi cornet en Belgique ? Quand je l'ai dit en France (cornet = sachet en franco-suisse), on m'a regardé comme si j'avais parlé en Tamalok…

  2. Karine: on dit cornet pour les frites ou les croustillons, qui sont effectivement servis dans un morceau de papier enroulé pointu en bas et ouvert en haut. Mais les sachets pour transporter les courses s'appellent sacs ou sachets.

  3. Parler dans son meilleur néerlandais en Flandre et recevoir une réponse en français : ça y est, tu es une vraie belge (francophone) 😉

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