
Nous nous levons tard et encore fatigués par la journée d’hier, qui serait passée crème il y a encore 5 ou 6 ans. On se fait vieux, et nos jambes avec nous! Il est plus de 11h quand nous quittons l’appartement pour nous rendre au musée de la ville – que je visite presque à chacun de mes city trips afin d’en apprendre un minimum sur l’endroit où je me trouve. Celui de Tallinn est bien fichu et très intéressant. J’aime surtout l’expo qui retrace les 100 dernières années d’évolution historique par bond de décennie en décennie, les années en « 8 », la maquette de la Vieille Ville sur laquelle nous trouvons très facilement la maison où nous logeons, la collection de céramiques et de porcelaines, ainsi que la reproduction d’une maison de marchand du XVIIème siècle façon maison de poupée. (Et ici, les marches font une hauteur normale, merci pour mes genoux!)


Nous pensions déjeuner au resto vegan repéré les jours précédents, mais lorsque nous arrivons vers 13h, il est pris d’assaut par d’autres amateurs. Nous échouons donc dans la cour de l’établissement voisin, qui a le mérite d’être ombragée et bien fraîche. Je pioche dans la carte un plat traditionnel estonien: du boudin mélangé d’orge accompagné d’une choucroute presque sucrée, de confiture d’airelles et de citrouille. Ca se laisse manger, mais j’avoue préférer les versions auxquelles je suis habituée.

Nous remontons sur la colline de Toompea par le côté opposé à celui que nous avons pris hier: un escalier qui met nos mollets à rude épreuve, mais nous permet d’accéder aux deux plus jolis points de vue sur les toits de la Vieille Ville. D’autres touristes se bousculent pour faire tous exactement le même selfie au même endroit, et je ne suis pas d’humeur à me prêter au jeu. S’il n’a pas empiré, le début de migraine que je traîne depuis mon réveil ne fait pas non plus mine de disparaître… Nous nous asseyons de nouveau à l’ombre de l’église Saint-Nicolas pour que je me repose un peu la tête sur les genoux de Chouchou. Ainsi, nous sommes aux premières loges pour assister à une curieuse scène. La mouette d’hier, qui fait le tour de son propriétaire à pattes en jetant des coups d’oeil peu amènes aux humains vautrés dans l’herbe, est rejointe par un oiseau de même taille, au plumage gris tacheté, qui entreprend de la suivre partout tel un harceleur tenace. Essaie-t-il de lui extorquer un ciné + resto? Convoite-t-il son territoire? Ne parlant pas le [insérer ici nom de l’oiseau mystérieux quand je l’aurai identifié], nous n’aurons malheureusement pas le fin mot de l’histoire.


Nous sortons de la Vieille Ville pour nous rendre jusqu’aux locaux de Claustrophobia, où nous avons réservé un escape game. Pour faire plaisir à Chouchou, et parce que j’étais intriguée par la promesse d’originalité de la mission, j’ai choisi la salle Gravity à thème spatial. Nous y entrons en chaussettes, pour un jeu sans aucune fouille et avec des énigmes finalement peu nombreuses (j’en ai compté à peine 6…) bien que très intéressantes. C’est la première fois que je dois fournir un véritable effort physique dans un escape game! En vérité, le scénario est surtout remarquable par sa fin, qui s’apparente plus à un manège de Disneyland qu’autre chose. Ce n’était pas ce que je venais chercher, mais il faut bien admettre que je hurle de rire tout le long et m’amuse énormément à brailler « Space Oddity » avec David Bowie. A la sortie, la game master nous recommande 3 autres salles locales qu’elle a testées et aimées. Nous en ferons peut-être une si ça rentre dans notre planning.

Après ça, j’ai très envie d’aller boire un cocktail au Parrot MiniBar, mais la grande salle est exceptionnellement privatisée ce soir, et le sous-sol n’ouvrira qu’à 20h. Nous allons donc tuer une demi-heure près de la fontaine à la biche avant de faire l’ouverture du DM baar, dédié à Depeche Mode avec des cocktails tous baptisés du titre d’une de leurs chansons, des écrans plats qui diffusent leurs concerts en boucle et du merchandising en vente derrière le comptoir. Mon World in my eyes est assez quelconque, sans aucun effort de présentation, mais j’aime beaucoup l’ambiance du lieu – la salle en sous-sol, le plafond bas, l’éclairage tamisé et la (bonne) musique forte qui me renvoient 25 ans en arrière.


Nouvelle tentative au resto vegan: il est encore bondé. La Mini-Burger Factory qui nous tentait aussi n’a pas de place en terrasse; il fait une chaleur étouffante dans la salle, et les prix seraient déjà prohibitifs à Bruxelles – pour Tallinn, je les trouve carrément honteux. Nous atterrissons donc une fois de plus au Kompressor, où nous nous régalons de soupes épaisses (russe à la viande pour Chouchou, aux champignons et à la crème pour moi) accompagnées de pain brun. En dessert, une seule crêpe pour deux. Garnie de pommes et nappée de crème anglaise, elle me fait penser aux apfelstrüdels allemands. Aujourd’hui encore, nous ne serons pas morts de faim, et c’est le centre de gravité dans les talons que nous longeons Pikk pour la 37 fois en 3 jours afin de regagner notre Air Bnb. Un concert est en cours dans l’église d’en face; nous ouvrons les fenêtres du salon pour profiter de la fin et savourer la douceur de cette belle soirée d’été.
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