
J’ai à peine le temps de voir le numéro et la destination de notre vol sur l’écran au-dessus du comptoir qu’ils disparaissent. Je m’approche des hôtesses: « Euh, le CX735 pour Singapour part bien d’ici? » « Sans doute pas, car l’avion d’avant est retardé. La porte va changer; il faut attendre près d’un tableau d’information. » Ce que nous faisons en essayant de ne pas piquer du nez. Un peu plus tard, on annonce que notre vol est retardé de 40 mn. Puis qu’il est déplacé dans une autre aile de l’aéroport. Nous y traînons nos carcasses épuisées avec beaucoup de gratitude pour la signalisation claire et les nombreux tapis roulants.
Quand nous nous posons à Changi, il fait encore jour, mais le temps de passer le contrôle d’immigration en laissant l’empreinte de nos deux pouces et de sortir de l’aéroport pour prendre la navette qui nous conduit au métro, la nuit est tombée. Nous achetons des cartes de transport, changeons une première fois à Tanah Merah et une seconde à Bugis (heureusement qu’ici aussi, tout est bien indiqué, pourvu en tapis roulants, et tellement propre qu’on pourrait manger à même le sol). Après avoir été débités d’à peine plus d’un euro pour tout le trajet, nous émergeons au bord d’une quatre voies rapides que nous nous demandons bien comment nous allons traverser vu qu’il est hors de question d’y aller à l’arrache. Mais passages piétons il y a, à condition d’attendre des plombes que le petit bonhomme passe au vert après avoir appuyé sur le bouton.
Ici, pas de gratte-ciels, et l’obscurité ne révèle rien de très excitant niveau paysage urbain… jusqu’à ce que, près d’un grand carrefour de Little India, nous tombions en arrêt devant des illuminations fabuleuses qui éclairent toute une avenue de leurs couleurs bariolées. Google m’apprendra plus tard qu’elles sont là pour célébrer le festival hindou de Deepavali, qui symbolise la victoire de la lumière contre les ténèbres. Un marché animé se tient d’ailleurs dans les ruelles attenantes; il faudra aller y faire un tour.
Nous trouvons facilement notre hôtel, réputé pour son rapport qualité-prix imbattable à Singapour. Même style de chambre qu’à l’Ibis de Hong Kong: pas immense et toute simple, mais bien équipée et propre malgré les processions de fourmis minuscules qui courent le long des plinthes hérissées de pièges à cafards. Ici non plus, le lit ne produit pas le moindre rebond quand je me laisse tomber dessus telle une planche pour tester son moelleux. Il me semble même entendre un « poc » assez net. Et j’ai bien du mérite, car une de mes oreilles malmenées par la descente de l’avion ne s’est toujours pas débouchée. J’ai donc un sinus HS, mal aux dents, le nez qui ruisselle, et je suis à demi sourde. Cependant, il fait un peu moins étouffant que je ne m’y attendais. Quand nous descendons vers 21h15 manger au food court indien voisin, il me semble même sentir une légère brise.
A l’intérieur du Tekka Centre, en revanche, l’air est lourd et chargé de remugles de bouffe grasse et épicée. Les deux tiers des échoppes sont déjà fermées, mais nous trouvons facilement notre bonheur: que des plats à base de riz pour Chouchou qui a le tube digestif fort dérangé par son plat épicé de ce midi. J’aime beaucoup ce genre d’ambiance et de cuisine populaires, mais je ne peux m’empêcher de remarquer que je suis la seule femme au milieu de dizaines d’hommes, et que certains me regardent d’une façon qui me dérange. Retour à l’hôtel le ventre plein, pour s’endormir toujours trop tard.
La vidéo du jour est ici.
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