[HONG KONG-SINGAPOUR] Où nous passons la journée en transit (et où celui de Chouchou en prend un coup)

Chouchou et moi sommes levés depuis belle lurette quand nos réveils sonnent, à 9h. J’ai vaguement dormi deux heures, et lui un peu plus, mais on est crevés tous les deux. Nous nous préparons au radar et quittons l’hôtel après avoir remercié la réception pour le très bon service client. A l’aller, le bus A11 était direct, pas cher (environ 5€) et équipé du wifi mais avait mis plus d’une heure à nous amener à North Point. Pour le retour, comme nous sommes peu chargés, nous optons pour la solution métro Island Line + train Airport Express – avec un changement où il faut marcher plusieurs minutes. C’est un peu plus rapide mais pas démentiellement; ça coûte dans les 13€ et il n’y a pas de wifi dans le train. Pas sûre qu’on ait gagné au change. 

En arrivant à l’aéroport, nous nous rendons au comptoir Cathay Pacific pour expliquer notre problème. L’hôtesse nous refait des cartes d’embarquement avec le même nom formulé de la même façon en nous assurant que non, il n’y a pas de problème malgré le fait que le site indiquait le contraire. Honnêtement, je n’ai plus trop la force de chercher à comprendre. Nous passons la sécurité très vite, et le contrôle automatique des passeports – mon tout premier – encore plus vite. Puis nous allons manger des plats japonais pas terribles dans le food court, et comme notre porte d’embarquement est déjà indiquée plus de deux heures avant le départ, nous nous y rendons directement.

J’ai à peine le temps de voir le numéro et la destination de notre vol sur l’écran au-dessus du comptoir qu’ils disparaissent. Je m’approche des hôtesses: « Euh, le CX735 pour Singapour part bien d’ici? » « Sans doute pas, car l’avion d’avant est retardé. La porte va changer; il faut attendre près d’un tableau d’information. » Ce que nous faisons en essayant de ne pas piquer du nez. Un peu plus tard, on annonce que notre vol est retardé de 40 mn. Puis qu’il est déplacé dans une autre aile de l’aéroport. Nous y traînons nos carcasses épuisées avec beaucoup de gratitude pour la signalisation claire et les nombreux tapis roulants. 

Le vol se déroule sans incident. Vers 16h, on nous sert un plateau repas pas prévu au programme: « You have a choice of chicken with tomate pasta or fish with fries ». Je lève les sourcils. Vivant avec un Belge depuis 12 ans, je n’ignore rien de la problématique de la cuisson et du transport des frites, et ça m’étonne beaucoup qu’on puisse en servir à bord d’un avion. Du coup je prends ça, juste pour voir. Ah. Pas des frites mais du riz: « Fish with rice ». C’est déjà plus logique – et néanmoins très bon pour de la bouffe d’avion. Dès que les plateaux ont été débarrassés, j’incline mon fauteuil et je m’endors pour environ une heure et demie: c’est toujours ça de pris.

Quand nous nous posons à Changi, il fait encore jour, mais le temps de passer le contrôle d’immigration en laissant l’empreinte de nos deux pouces et de sortir de l’aéroport pour prendre la navette qui nous conduit au métro, la nuit est tombée. Nous achetons des cartes de transport, changeons une première fois à Tanah Merah et une seconde à Bugis (heureusement qu’ici aussi, tout est bien indiqué, pourvu en tapis roulants, et tellement propre qu’on pourrait manger à même le sol). Après avoir été débités d’à peine plus d’un euro pour tout le trajet, nous émergeons au bord d’une quatre voies rapides que nous nous demandons bien comment nous allons traverser vu qu’il est hors de question d’y aller à l’arrache. Mais passages piétons il y a, à condition d’attendre des plombes que le petit bonhomme passe au vert après avoir appuyé sur le bouton.

Ici, pas de gratte-ciels, et l’obscurité ne révèle rien de très excitant niveau paysage urbain… jusqu’à ce que, près d’un grand carrefour de Little India, nous tombions en arrêt devant des illuminations fabuleuses qui éclairent toute une avenue de leurs couleurs bariolées. Google m’apprendra plus tard qu’elles sont là pour célébrer le festival hindou de Deepavali, qui symbolise la victoire de la lumière contre les ténèbres. Un marché animé se tient d’ailleurs dans les ruelles attenantes; il faudra aller y faire un tour.

Nous trouvons facilement notre hôtel, réputé pour son rapport qualité-prix imbattable à Singapour. Même style de chambre qu’à l’Ibis de Hong Kong: pas immense et toute simple, mais bien équipée et propre malgré les processions de fourmis minuscules qui courent le long des plinthes hérissées de pièges à cafards. Ici non plus, le lit ne produit pas le moindre rebond quand je me laisse tomber dessus telle une planche pour tester son moelleux. Il me semble même entendre un « poc » assez net. Et j’ai bien du mérite, car une de mes oreilles malmenées par la descente de l’avion ne s’est toujours pas débouchée. J’ai donc un sinus HS, mal aux dents, le nez qui ruisselle, et je suis à demi sourde. Cependant, il fait un peu moins étouffant que je ne m’y attendais. Quand nous descendons vers 21h15 manger au food court indien voisin, il me semble même sentir une légère brise.

A l’intérieur du Tekka Centre, en revanche, l’air est lourd et chargé de remugles de bouffe grasse et épicée. Les deux tiers des échoppes sont déjà fermées, mais nous trouvons facilement notre bonheur: que des plats à base de riz pour Chouchou qui a le tube digestif fort dérangé par son plat épicé de ce midi. J’aime beaucoup ce genre d’ambiance et de cuisine populaires, mais je ne peux m’empêcher de remarquer que je suis la seule femme au milieu de dizaines d’hommes, et que certains me regardent d’une façon qui me dérange. Retour à l’hôtel le ventre plein, pour s’endormir toujours trop tard.

La vidéo du jour est ici

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