La semaine en bref #28

Lundi:
 Pas de nouvelles de l’essai envoyé vendredi. Je vois bien sur Instagram que mon éditrice a d’autres chats à fouetter, mais je suis sur des charbons ardents. 
Comme prévu, la fermeture de mon compte Hellocoton entraîne une baisse sensible de mes visites quotidiennes. Tant pis: pour parler marketing, l’utilisatrice-type de la plateforme telle qu’elle est aujourd’hui ne fait pas du tout partie de mon coeur de cible. Du coup, je me fends du premier billet intime assumé de ce qui devrait être une longue série. 
 Ce soir, on teste « Le bureau des légendes ». La réalisation est… très française et assez convenue, mais j’apprécie l’absence d’esbrouffe qui la démarque des séries américaines du même type. On garde. 

Mardi:
 Toujours pas de nouvelles de mon essai. Je tâche de prendre mon mal en patience, mais c’est une qualité dont je suis assez maigrement pourvue. 
 Attila s’est planté à l’écrit du bac de français. Il a quand même des points d’avance grâce à l’oral, mais craint que ça ne lui porte préjudice pour l’admission très sélective en classe prépa véto l’an prochain. J’essaie de lui remonter le moral avec l’histoire de ma propre humiliation (32 ans plus tard, j’ai encore une dent contre Joachim du Bellay).
 Les patates sont frites; la Belgique n’ira pas en finale. Du coup, le quartier est super-calme ce soir.

Mercredi:
 …Toujours pas de nouvelles de mon essai. Je vais considérer que c’est mort et que mon éditrice cherche depuis 3 jours un moyen diplomatique de m’en informer. Comme ça, si ce n’est pas le cas, j’aurai une bonne surprise.
 Idée: je vais proposer un briefing vidéo à la relève sur la série-que-j’abandonne-au-bout-de-792-tomes. Vu le nombre de personnages, la complexité de l’univers et les spécificités du style de l’auteur, ça lui facilitera le travail et ça fluidifiera la transition.

Jeudi:
 Enfin des nouvelles de mon essai! …Non, je déconne.
 Le médecin néerlandophone qui me fait passer mon entretien avant le don de plasma: « Vous parlez vraiment très très vite madame, vous avez un problème de thyroïde? » Moi, mortifiée: « C’est pas ma thyroïde, c’est ma personnalité. » Du moins m’épargne-t-il un: « …Et vous êtes visiblement en surpoids », même s’il a dû le penser.
 Après ça, Gasparde et moi allons nous faire un déjeuner tardif au Baogo, dont les burgers avec un bao en guise de bun sont vraiment très réussis (et 12€ avec une énorme portion de frites et une sauce, ce n’est même pas cher).
 Pourquoi tous les bars à cocktails décents ouvrent-ils seulement à 18h? Au lieu d’aller inaugurer l’été tiki du LIB ou tester le nouveau Chemistry & Botanic’s ne serait-ce que pour retirer de leur enseigne cette apostrophe qui n’a rien à y foutre, on se retrouve une fois de plus au Dominican où le barman tire la tronche et refuse de parler autre chose qu’anglais, et où je découvre que je hais l’Apérol.

Vendredi:
 N’y tenant plus, je finis par relancer l’éditrice à qui j’ai envoyé le fameux essai. Réponse en demi-teinte. Les dialogues avec l’accent campagnard posent problème – je m’y attendais, c’est un casse-tête que je ne trouve jamais résolu de manière satisfaisante dans le boulot de mes collègues. Elle va faire passer des essais à deux autres traducteurs et me dira à la rentrée. Fair enough. Je me doutais que ça n’était pas mon meilleur boulot, et je suis contente d’avoir essayé quand même.
 Au traditionnel barbecue d’anniversaire d’Olive, cette année, j’aurai parlé aubergines et récolté l’adresse où l’on trouve le meilleur baba ganoush de Bruxelles, rouspété avec un jeune comédien contre les attaques portées au statut des artistes dans nos pays respectifs, clamé qu’un vin nature n’aura jamais la complexité d’un bon vin de garde et presque réussi à éviter les conversations centrées sur le foot.

Samedi:
 Passage rapide chez Uniqlo, où Chouchou s’achète un nouveau jean et où, dépitée de voir que la robe grise convoitée me donne l’allure d’un bahut breton, je me rabats sur une chemise en lin kaki en taille XL que je compte porter ouverte comme un long gilet par-dessus mes robes d’été.
 Il y a de la fleur d’oranger dans la limonade maison du Café Chyl. Qui risque donc de me revoir souvent tant qu’il fera chaud à Bruxelles.
 J’avais décidé de boycotter le prochain film dans l’univers de Harry Potter because Johnny Depp, mais la bande-annonce est assez fabuleuse, et je risque bien de craquer en novembre.
 En sortant du cinéma où nous venons de voir « Les Indestructibles 2 » (critique à venir), je propose de retester le Hana dont le bibimbap nous avait déçus il y a quelques années. Excellente initiative: la carte du restaurant s’est étoffée; ils font maintenant la version dolsot dans un bol en pierre qui grille le riz au fond, et nous nous régalons tous les deux.

Dimanche:
 Ca traînait depuis trop longtemps: je me décide enfin à faire du vide dans nos étagères à thé, puis à passer la housse de notre canapé en machine. Ce qui n’améliore absolument pas son apparence. Je ne suis pas près de racheter un meuble cher chez Maisons du Monde. Le canapé Habitat de Monpatelin (également un convertible à revêtement tissu, dans la même gamme de prix)  est 3 fois plus vieux que celui-là, et en 3 fois meilleur état…
 Fierté patriotique, mon cul. Je redeviendrai fière de mon pays le jour où on cessera de traiter les réfugiés comme des criminels, d’écraser les classes moyenne et populaire et de démantibuler le service public. Jusque là, les mecs peuvent taper dans un ballon assez fort et assez précisément pour l’envoyer dans un trou de souris sur la lune, j’en ai rien à secouer.

5 réflexions sur “La semaine en bref #28”

  1. Tiens, j'attends aussi des nouvelles d'un essai envoyé vendredi dernier (alors que la traduction est plus ou moins urgente), mais la dernière fois, l'éditrice a mis trois semaines à me répondre donc je commence à avoir l'habitude… Même si je sais qu'elle a d'autres projets en cours, j'ai toujours du mal à comprendre qu'il lui faille plus de temps pour relire cinq pages que moi pour les traduire.
    En tout cas, peut-être auras-tu une bonne nouvelle à la rentrée !

  2. @Allie: Je ne pense pas 🙂 Mais tant pis, on ne peut pas être bon en tout et ça aurait été un travail gratifiant mais très compliqué.

  3. Merci pour l'avis sur le bureau des légendes, depuis le temps qu'on hésite, ça nous fera p'têt franchir le pas ! Et rassure Attila : fiston s'était aussi planté à l'écrit de français (6), ça ne l'a pas empêché d'être pris dans la prépa sélective qu'il voulait, et d'y passer en 2ème année. Le dossier scolaire, et les avis de ses profs semblent être bien plus importants.

  4. Euh mais quel est le rapport entre le fait de parler vite (c'est mon cas aussi…, j'ai mis du temps à l'admettre, puis je me suis entendue sur un enregistrement, etbonheuoui d'accord) et un dérèglement de la thyroïde ??
    Vraiment, ça m'intrigue…

    Même type de sentiment pour le foot (côté belge, mais bon ^^) : certains trouvent chouette que tout s'arrête et que l'actualité ne tourne qu'autour de ça pendant quelques semaines, liesse populaire, blablabla… chez moi ça provoque un réel malaise.

  5. @Clarisse: Le rapport entre parler vite et dérèglement de la thyroïde: aucune idée non plus, j'aurais dû demander sur le coup mais j'étais si surprise que je n'y ai pas pensé.
    Et en France, la lisse populaire a entraîné hiers deux morts, de nombreux blessés et une multitude de femmes harcelées dans la foule, sans parler des dégâts matériels, des centre-ville paralysés et des transports en commun arrêtés. C'est beau, vraiment.

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