Mardi matin, après deux nuits passées dans un très bel appartement Air B’n’B au premier étage d’une maison georgienne et une journée sur la piste des fresques de street art de Glasgow, nous refaisons nos bagages et nous rendons à la station de bus de Buchanan pour y prendre la navette vers l’aéroport. £8 pour un trajet d’un quart d’heure contre £12 le voyage aéroport d’Edimbourg-Glasgow centre qui dure une heure et quart, mais bref.
Depuis que nous avons planifié ce voyage, je stresse à l’idée de la partie road trip et notamment par rapport au véhicule de location. Nous avons passé beaucoup de temps à étudier les tarifs des diverses compagnies et les formules d’assurance avant de faire notre réservation. Sauf qu’en raison d’un cafouillage dont je vous passe les détails, celle-ci n’est pas/plus valide, et que nous devons repayer – presque deux fois plus cher… – pour louer une voiture en dernière minute. Voyant notre tête déconfite, l’employé de chez Sixt a la gentillesse de nous surclasser: au lieu d’une Opel Corsa boîte manuelle, ce sera une BMW boîte automatique avec GPS (qui fonctionnera là où l’iPhone de Chouchou ne captera pas).
Nous mettons notre contrariété et notre budget explosé de côté pour nous concentrer sur la navigation, sortir de l’aéroport et prendre la direction du Loch Lomond, première étape de notre parcours. Nous marquons d’abord un arrêt au Bird of Prey Centre où l’on peut admirer des rapaces, des hiboux et des chouettes soit issus d’un programme de reproduction en captivité, soit récupérés dans des circonstances où les relâcher était impossible. Ca me rend triste de les voir attachés, mais on m’explique qu’ils volent librement tous les jours, juste pas en même temps car sinon ils s’attaqueraient les uns les autres. La visite est très instructive et j’apprends plein de choses, notamment que toutes les espèces de hiboux et de chouettes ne sont pas des animaux nocturnes, ou encore qu’en liberté, 70% des oiseaux de proie meurent avant l’âge de deux ans, généralement de malnutrition. En repartant, je craque pour deux mini-peluches à la boutique: un écureuil et un aigle que je baptise aussitôt Napoléon.
Nous poussons ensuite jusqu’au petit village de Luss, où l’unique parking public est payant et où la machine n’accepte pas les cartes. Moi qui avais réussi à éviter de retirer du liquide jusqu’ici, je suis bien forcée de le faire à l’unique distributeur du coin – payant, évidemment. Comme j’ai besoin de monnaie, j’en profite pour acheter quelques cartes postales et les timbres qui vont avec. La pluie commence à tomber alors que nous nous promenons dans les rues bordées de jolies maisonnettes fleuries, puis nous aventurons jusqu’au bout de la jetée pour prendre des photos. Nous jetons un coup d’oeil aux boutiques de souvenirs largement moins moches que la moyenne (il doit y en avoir une pour 12 habitants environ) et mangeons dans le restaurant de poisson et de fruits de mer attenant à l’une d’entre elles. Comme souvent, nous choisissons un plat chacun – chowder d’aiglefin pour Chouchou, linguine au crabe pour moi – et les partageons pour le plaisir de goûter deux trucs différents. Puis nous nous remettons en route pour le gros morceau de la journée, le tronçon qui va jusqu’à Fort William.
Désormais, il pleut très fort; la route qui longe le Loch Lomond est fort étroite, bordée d’ornières, et les autochtones y roulent à la vitesse maximale malgré la pluie. Nous nous faisons quelques frayeurs et décidons qu’en fin de compte, ce problème de location, c’est peut-être un mal pour un bien: avec une boîte manuelle, Chouchou se serait deux fois plus embêté, et en dépit des circonstances, il semble prendre plaisir à conduire cette belle BMW pourvue d’une excellente tenue de route. Le loch que nous apercevons entre les arbres est d’une beauté stupéfiante malgré la brume qui le dissimule en partie. Nous finissons par le laisser derrière nous et par pénétrer dans Glencoe, un ensemble de vallées boisées réputé pour être le site le plus romantique d’Ecosse. Et c’est vrai qu’il a de la gueule, même si j’aurais préféré le voir éclairé par un vague rayon de soleil perçant à travers les nuages. La route est plus large et plus praticable ici, et Chouchou commence à se sentir à peu près à l’aise du côté gauche de la route.
Nous arrivons à Fort William vers 17h30. Nous cafouillons un peu pour trouver notre logement du jour, le Factor’s Cottage dont le check-in se fait au château d’Inverlochy voisin. Le château lui-même est un hôtel 5 étoiles largement hors de nos moyens (je le sais, j’ai regardé). Le Factor’s Cottage, lui, est situé un peu plus loin et d’un standing beaucoup plus modeste; il se compose d’un salon/cuisine commun et de 4 chambres avec salle de bain privative. La nôtre est plutôt jolie, mais impossible de faire démarrer le chauffage alors que nous sommes mouillés et transis; la chasse des toilettes ne laisse échapper qu’un filet d’eau très insuffisant, et la portée d’entrée est tellement galère à fermer qu’après un quart d’heure de vains efforts, nous devons appeler la réceptionniste qui nous explique qu’il faut lever la poignée. Pour £100 la nuit, soit plus cher que le superbe et très grand appartement Air B’n’B de Glasgow, je suis assez mécontente.
Nous ressortons faire quelques courses rapides au M&S local avant sa fermeture, puis allons dîner dans « le meilleur pub de Fort William ». Le Grog & Gruel sert des tourtes, des hot-dogs, des burgers, mais aussi des pizzas et du tex-mex, ce qui me semble assez mauvais signe culinairement parlant. De fait, le fish & chips de Chouchou et ma tourte au chevreuil se révèlent plus que quelconques. Mais la salle est accueillante et les serveuses ne ménagent pas leur bonne humeur, alors ça va. Retour au Factor’s Cottage encore plus mouillés et transis qu’avant. Je regarde la météo de demain: vents violents et fortes pluies toute la journée sur notre parcours. Je commence à angoisser en nous imaginant voler du haut d’un pont, nous encastrer dans une voiture arrivant en sens inverse ou dégringoler au fond d’un fossé. En plus, Chouchou ronfle très fort et la couette a visiblement été conçue pour des expéditions polaires ou des expériences de sudation extrême. A 2h du matin, je capitule, vais chercher une fine couverture qui gratte dans la penderie et prends un Xanax pour réussir à dormir.
Pour les amateurs, Chouchou publiera d’autres photos sur son blog à notre retour de vacances.
Je voyage grâce à toi, merci:)
Bisous Nad 😉
Pour la voiture, laisse moi deviner : un sombre problème de carte débit vs crédit ? Nous avons eu exactement la même mésaventure, chez Sixt aussi, à Edimbourg – et idem, ils nous ont surclassé … alors qu'on avait réservé une Opel Corsa. A se demander si elles existent vraiment !
@Anonyme: Non, même pas, un problème de date erronée…