« The world of Steve McCurry » à la Bourse de Bruxelles

J’avoue: avant d’aller voir cette rétrospective de son oeuvre, j’ignorais le nom de Steve McCurry. Depuis le début des années 80, ses photos ont pourtant fait le tour du monde et la couverture de nombreux magazines. La plus célèbre d’entre elles est sans doute le portrait de cette jeune Afghane au regard vert clair qui orne l’affiche – et la plus saisissante, celle du World Trade Center en train de s’effondrer dans un monstrueux nuage de poussière et de fumée. Mais en vérité, chacun des 200 clichés qui composent cette exposition est un petit-chef d’oeuvre en soi, une image non seulement hyper maîtrisée sur le plan technique, mais pleine de force et d’émotion. 

Tout au long de sa carrière, Steve McCurry a arpenté les régions les plus pauvres et les plus dangereuses du monde pour en rapporter un témoignage inédit. Quand les Soviets ont envahi l’Afghanistan, il a passé la frontière en fraude avec des rouleaux de pellicule cousus dans ses vêtements. Pendant la première Guerre du Golfe, il a marché dans des champs de mine pour photographier la vision apocalyptique des puits de pétrole en feu. Si ses images de guerres et de désastres écologiques sont extrêmement frappantes, je trouve cependant que c’est dans l’art du portrait qu’il excelle le plus, avec une façon de capter le regard de ses modèles qui vrille absolument le coeur. 


En déambulant parmi les allées labyrinthesques créées à grand renfort de voiles, et dans lesquelles il est si facile de passer à côté de pans entiers de l’expo si on n’y prend pas garde, je n’ai pu m’empêcher de penser que je vivais vraiment dans un monde de Blancs privilégiés, sans consommer grand-chose d’autre qu’une culture blanche privilégiée. J’ai pris conscience de l’étroitesse de mon référentiel, alors que les Blancs sont une minorité à la surface de notre planète et qu’il existe tant d’autres modes de vie, tant d’autres environnements, tant d’autres histoires que les nôtres. Bien sûr, je le savais déjà intellectuellement, mais les photos de Steve McCurry me l’ont fait comprendre à un niveau beaucoup plus viscéral. 

Petit bémol: je n’ai pas raffolé de la scénographie, notamment de l’absence de cartels et du fait que l’audioguide est obligatoire si on veut savoir ce qu’on regarde. Comme je déteste ces engins de Satan (en plus, Chouchou qui en a pris un m’a dit que la voix française était bêtement superposée à la VO, ce qui rendait le tout assez inaudible), je me suis contentée de mon ressenti pur sur place. Et à la sortie, j’ai acheté le catalogue de l’expo que j’ai lu tranquillement chez moi le soir, pour découvrir dans quelles circonstances ont été prises les photos préférées de Steve McCurry. 
Ce détail mis à part, je vous recommande très chaudement cette magnifique exposition.

« The world of Steve McCurry »
Place de la Bourse 1
1000 Bruxelles
Entrée tarif normal: 12€
Tous les jours jusqu’au 25 juin 2017

2 réflexions sur “« The world of Steve McCurry » à la Bourse de Bruxelles”

  1. J'y suis allée avec ma maman et ma soeur le jour de la fête des mères. Nous avons toutes les 3 adoré 🙂

  2. J'ai vu une expo de luigi Théâtre de la photographie et de l'image, à Nice il y a quelques années et j'avais adoré. La jeune fille Afghane et l'histoire pour la retrouver des années après ainsi que ses autres photos! Poignant.
    Mais du coup on est pas allés voir celle de la Bourse. Après avoir lu ton avis, pas sure que ce soit utile. Mais au moins je sais! Merci

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