Le coup de gueule contre l’abstentionnisme que j’ai publié mercredi en fin d’après-midi a été largement partagé sur Facebook et sur Twitter; il a été Coup de coeur HelloCoton et relié sur plein de sites assez surprenants, donc celui d’un forum de supporters de foot. Résultats: près de 6500 vues dans la journée d’hier, beaucoup de (longs) commentaires hyper polarisés, plusieurs contacts que j’hésitais à virer depuis des semaines qui m’ont virée en premier.
Je n’ai aucun problème avec les réactions négatives de certains lecteurs: je ne mâchais pas mes mots, je ne vais pas leur reprocher d’avoir eu une réaction vive. C’est le jeu, ma pov’ Lucette! Non, je n’ai absolument pas été diplomate. Je ne cherchais pas à convaincre: si tant est qu’une telle chose soit possible sur un sujet aussi délicat, je sais que la persuasion ne fait pas partie de mes talents. Ce que je sais faire, moi, c’est m’indigner et expliquer pourquoi. Je ne regrette absolument pas ce que j’ai dit ni la façon dont je l’ai dit. (Rétrospectivement, j’aurais même pu ajouter quelques arguments bien sentis.)
Reste que du coup, j’ai passé la journée d’hier à gérer les réactions à mon billet, à la fois dans les commentaires du blog et sur les réseaux sociaux. Pendant ce temps, Chouchou, qui a installé Google Analytics sur « Le rose et le noir » pour s’auto-former dans le cadre de son boulot, jubilait en regardant les courbes statistiques s’affoler et des points rouges clignoter sur une carte d’Europe comme des ampoules lumineuses sur un sapin de Noël. Les mots « Moscou te surveille! » ont été prononcés en cours de soirée.
Ce n’est pas la première fois que je publie un billet polémique, mais je pense que c’était la plus spectaculaire. J’en déduis que je n’étais absolument pas faite pour être blogueuse influente ou journaliste politique, parce que même en assumant mes propos à fond, j’ai trouvé la déferlante de réactions épuisante (et je me doute bien que ça n’est rien comparé à ce que reçoivent régulièrement les personnes susmentionnées). Hier, je n’ai presque pas réussi à bosser de la journée. Du coup, j’ai fermé les commentaires de mon billet pour pouvoir me rattraper un peu aujourd’hui, parce que mes voyageurs interdimensionnels sont dans la panade et qu’ils ne vont pas s’en tirer tout seuls.
La semaine prochaine, c’est promis, je recommence à parler de futilités.
On t'aime, futile ou non.
Je suis ce blog depuis maintenant deux ans et je n'ai jamais eu l'envie (ou plutôt le courage d'intervenir). Mais là je me sens obligée.
J'ai trouvé extrêmement courageux le post de dimanche expliquant pourquoi il ne fallait pas céder à la tentation du vote utile. Et le post de mercredi m'a confirmé dans l'opinion que j'ai sur ce blog et plus généralement sur la situation actuelle en France.
Comme vous je fais partie de la "norme" (blanche, hétéro, classe moyenne, en bonne santé,…) et je me dis que si Madame Le Pen devient présidente ça ne changera pas grand chose à mon quotidien. Mais voilà je pense à ma fille qui va bientôt naître et je n'ai pas envie de lui dire que la première femme élue à la présidence était Le Pen. Et je ne suis pas d'accord avec le programme de Macron pour bien des raisons économiques, sociales et écologiques. Mais je vais m'y résoudre.
Contrairement à vous je n'essaie pas de convaincre les gens de mon choix, ni même de l'expliquer. Le débat est trop tendu et je ne me sens pas les épaules de le faire.
Alors merci d'avoir eu le courage de l'avoir fait. Parce que plus le temps passe et plus le débat devient impossible donc c'est agréable de voir que des gens osent encore exprimer ouvertement leurs opinions.
Et même si je sais que mon commentaire est en totale opposition avec le post d'aujourd'hui je me devais de vous remercier pour votre courage.
Merci 🙂 Je ne dirais pas que c'est du courage: c'est juste que ça m'importait trop pour ne pas en parler. Je sais bien que je n'aurai convaincu personne, qu'au contraire je me suis aliéné des gens. C'est ainsi. Bonne fin de grossesse à vous!
J'ai commenté le-dit billet sur une impulsion, alors que je m'étais décidée à ne pas développer mon point de vue sur internet: la violence des échanges entre personnes que j'aime et que j'apprécie était (est) déjà suffisamment éprouvant. Je l'ai fait, je ne suis pas certaine que c'était une bonne idée, mais le fait est que j'ai suivi les échanges suivants et je comprends donc l'épuisement qui résulte de l'ensemble…
Je comprends ce qui t'a poussée à écrire ton post (le précédent). Quand j'ai quelque chose à dire, je ne peux pas me retenir longtemps : j'entends presque crier ma voix dans ma tête.