Défi relevé! Comme son nom l’indique assez bien, « Pulsions » passe en revue certains des élans incontrôlables de l’être humain: le sexe, la bouffe, l’amour, la violence… Kyan Khojandi puise à ses propres mésaventures pour divertir le public sans fausse pudeur ni vraie méchanceté, mais avec un sens aigu de l’observation et un don merveilleux pour le comique de répétition. Je ne suis pas hyper bon public pour l’humour – que j’ai très sarcastique, voire carrément noir -, mais il a réussi à me faire pleurer de rire en évoquant la mort de son père. (Pas seulement, bien sûr, mais ça, c’était quand même un sacré tour de force.)
Son spectacle n’est pas que drôle: il est profondément humain, et intime sans que jamais le public se sente en position de voyeur. « Un bon souvenir, ça peut consister à être là pour quelqu’un qui est en train de vivre un mauvais souvenir, et par notre présence, le rendre moins mauvais », dit très joliment l’artiste en conclusion. Avant de revenir pour un rappel très « bréfien » qui achève de mettre la salle en délire. Puis d’annoncer que si des gens veulent lui parler ou prendre des photos avec lui, il sera dans le hall d’ici cinq minutes. Non seulement ce mec a du talent, mais c’est un vrai gentil. Et si finalement, l’humour et la bienveillance étaient une forme de résistance – la seule position politique acceptable dans ce monde de fous? Quoi qu’il en soit, si « Pulsions » passe près de chez vous, je ne peux que vous conseiller d’y aller. Et vous garantir que vous passerez une excellente soirée.
Je suis allée le voir pour sa dernière à Paris,le 29 octobre.Je partage tout-à-fait ton point de vue sur ce spectacle drôle,touchant et subtil.
En plus ce mec est adorable: nous sommes arrivés un peu à la bourre,il traversait le hall désert du théâtre juste avant de monter sur scène et il est venu nous saluer alors qU'on ne l'avait même pas vu passer devant nous.
En plus le théâtre de l'Européen est fait de telle sorte que le public "entoure" l'artiste qui est tout près et ça se prêtait bien à l'esprit de Kyan Khojandi.
ANNESO