Je n’ai jamais voulu d’enfants, et je me suis toujours trouvée devant ceux des autres un peu comme une poule devant un couteau à huîtres: très perplexe et tout à fait incapable de communiquer avec eux. Leurs braillements, leur agitation me fatiguaient. Je me crispais dès qu’un bébé se mettait à hurler dans le train ou l’avion, et je rêvais de restaurants interdits aux moins de 12 ans. Il m’est arrivé de cesser de voir des amis juste parce qu’ils avaient eu des enfants et que je ne supportais plus que toutes leurs conversations tournent autour de ça. Quand mes neveux sont nés, je me suis réjouie du bonheur de ma soeur et de mon beau-frère, et j’ai trouvé ça chouette que la famille s’agrandisse, mais je n’éprouvais pas du tout l’envie de gâtifier devant eux ou de me mettre à quatre pattes pour jouer aux cubes, et il aurait fallu me coller un flingue sur la tempe pour que j’accepte de les garder tant qu’ils n’ont pas été propres et capables de dire où ils avaient mal le cas échéant – j’aurais eu beaucoup trop peur de faire une connerie par ignorance.
Mais ces dernières années, j’ai commencé à me dire que ben oui, les bébés pleurent et les jeunes enfants courent partout, c’est normal. Quand d’autres gens lèvent les yeux au ciel ou soupirent bruyamment à cause de ça dans les lieux publics, j’ai envie de leur assener: « On vit en communauté et c’est vous l’adulte, comportez-vous comme tel ». Je ne soupçonne plus les parents d’être trop laxistes ou de manquer d’autorité: j’ai bien compris que même avec la meilleure volonté du monde, parfois, il n’y a rien à faire pour empêcher un enfant de se rouler par terre en écumant de rage au rayons bonbecs de Carrefour. Mes voisins d’en face ont une petite fille qui a longtemps hurlé à crever les tympans de toute la population de Monpatelin chaque jour vers 18h et 1 heure du matin; ma première pensée n’a pas été de rouspéter qu’elle me réveillait la nuit mais de plaindre ses pauvres parents qui n’avaient sûrement pas signé pour ça. (OK, ma seconde pensée a été d’en faire des statuts sarcastiques sur Facebook en surnommant la gosse la Fille de Satan, mais bon.)
Là, ça commence presque à devenir inquiétant. Je me suis monstrueusement amusée avec mes neveux pendant nos dernières vacances à Toulouse; maintenant qu’ils ont quinze et dix ans, j’adore faire des trucs et discuter avec eux (même si je ne comprends pas toujours leur vocabulaire de djeûns et si leurs goûts musicaux me font saigner les oreilles). Quand ils m’ont dit au revoir devant l’aéroport de Blagnac le jour du départ, mon coeur s’est brisé un tout petit peu, et ils ont commencé à me manquer à peine la sécurité franchie. Indépendamment de nos liens de sang, j’aime les personnes qu’ils sont en train de devenir: Attila complètement dans la lune mais super gentil et affectueux, Darklulu intelligent, angoissé et hyper déterminé à faire tout comme les grands. Du coup, j’ai décidé qu’on passerait Noël à Toulouse cette année pour profiter encore d’eux.
Vendredi dernier, mon amie d’enfance Fleur, que je vois seule à seule au resto d’habitude, m’a invitée à dîner chez elle pour rencontrer son compagnon et leurs deux filles. Quand je suis arrivée, l’aînée m’a offert un bracelet en élastiques fluos et la cadette un collage de photos d’animaux sur lequel elle avait péniblement épelé son nom en grosses majuscules d’élève-de-CP-depuis-une-semaine. Elles m’ont entraînée dans leurs chambres pour me montrer leurs petits trésors et bombardée de questions pendant le dîner. La grande a même demandé à sa mère si je ne pourrais pas, un jour, venir faire une soirée pyjama avec elles et dormir là. Bon, j’imagine que ce n’est pas mon fluide personnel qui les a ensorcelées et que ce sont juste des gamines sociables en général, mais ça m’a quand même touchée, et j’ai au final sans doute passé une soirée plus agréable avec toute la famille que si on avait été juste entre adultes.
Le lendemain, je devais prendre une glace sur le port avec un autre couple d’amis et leur petite fille. « Oui alors tu verras, elle est très vivante » m’a dit Gaby comme si elle s’excusait par avance. Mais bon, ça ne doit pas être super marrant pour une gosse de trois ans de rester assise pendant deux heures autour d’une table avec trois adultes qui parlent de trucs sans intérêt pour elle, devant des glaces auxquelles elle ne peut même pas goûter pour cause d’allergie au lactose. Moi j’ai surtout retenu que mes vieux potes de jeu de rôles étaient devenus des parents de compète, clairement gagas de leur progéniture, attentifs à ses besoins mais fermes quand il s’agit de la cadrer, et que ça ne les empêchait pas de s’intéresser encore à plein d’autres trucs et d’être restés très fun.
Rentrée chez moi, je me suis quand même demandé pourquoi mon attitude vis-à-vis des enfants des autres avait autant changé ces dernières années, et la réponse m’est apparue presque immédiatement. Entre, disons, l’âge de 25 et 40 ans, si on m’avait filé dix euros chaque fois que quelqu’un me demandait pourquoi je ne voulais pas d’enfants et m’affirmait que je passais à côté de « la plus belle chose dans la vie d’une fâme », je serais aujourd’hui en train de vous écrire depuis le bord d’une piscine à débordements avec vue sur la baie de Hong-Kong. Ce genre de question – répétée ad nauseam par ma mère et posée fort indiscrètement par des gens que je venais de rencontrer une heure plus tôt – me mettait dans une rage noire. J’en avais assez de me justifier sur mon non-désir de maternité et je le manifestais en mettant le plus de distance possible entre moi et les enfants des autres.
Et puis j’ai eu 40 ans, et on a cessé de m’emmerder avec ça. « On » a accepté que, si incroyable que ça puisse paraître, j’étais une nullipare parfaitement heureuse de son sort, et que toute façon, même si je regrettais, il était trop tard pour changer d’avis. J’ai pu me détendre dans mes rapports avec les enfants des autres parce que ce n’était pas comme si, en me voyant interagir gentiment avec eux, on risquait encore de me dire: « Tu vois bien, tu ferais une super maman » ou « Allez, avoue qu’en fait, tu en as un peu envie! ». Je suis désormais assez vieille pour ne plus avoir à montrer les dents à leur propos, et du coup, ils me sont devenus nettement plus tolérables, voire plaisants à fréquenter pour certains spécimens.
Ou bien, c’est juste la vieillerie qui me fait ramollir, ma pauv’ Lucette.
Une anecdote de ce w-e: après-midi troc de tissus, et trois de mes amies amènent leur enfant. L'une est un bébé de 3 mois et ne pose donc aucun problème. Les deux autres ont un peu plus d'un an. J'avais rangé et nettoyé mais ma maison n'est pas prévue pour les petits enfants. La petite fille reste près de sa maman, gigote un peu mais pas plus que ça. Elle observe beaucoup. Le petit garçon par contre court partout, pleure si sa maman le garde près d'elle, devient un peu insupportable. Sa maman demande à ce qu'il fasse une sieste (dans mon lit – je ne suis pas trop chaude mais que dire à part acquiescer). Une fois réveillé, il court à nouveau partout, renverse la petite fille, mange des biscuits et met ses doigts sales partout (essentiellement sur le pantalon de sa maman heureusement pour moi). Je subis en n'osant pas dire trop mais tout en surveillant pour éviter le pire. Une fois la maman et le petit garçon partis, la maman de la petite fille et une autre copine explosent: "elle est vraiment sans gêne et son gosse mal éduqué !" (etc.). Au moins, ce n'était pas juste moi qui était mal à l'aise… Et la petite fille est restée adorable jusqu'au bout…
Clairement, il y a des enfants plus agréables que d'autres!
J'avais très peur de ne pas aimer mes enfants… Ma tante était nurse et j'ai donc passé une grande partie de mon enfance entourée d'enfants. Des enfants, qui me sollicitaient alors que j'avais envie de lire dans un coin et comme j'étais la plus grande et bien je devais faire un effort. Ceux qui faisaient des crasses et m'accusaient et ça marchait parce qu'ils étaient petits, jamais ils n'auraient pu faire de telles choses enfin ! Bref, je n'avais pas grande estime des enfants et je ne supportais pas du tout d'entendre les bébés pleurer.
Je ne fais pas assurément pas partie de celles qui ont toujours su quelle voulait des enfants. Mais venant d'une famille de quatre, ça me semblait normal d'avoir des enfants, bien qu'effrayant. Peut-être que si j'étais née maintenant, adulte, j'aurais fait le choix de ne pas en avoir.
Heureusement pour moi, j'ai aimé mes enfants tout de suite ouf ! Mais j'ai toujours le même avis sur les enfants des autres, l'indulgence en plus. Je pense que c'est ça qui vient en vieillissant, nous devenons indulgent.
Voilà maintenant 13 ans que j'entends le frère de Mr Pops, nous dire que lui, quand il aura des enfants, il sera strict, je le vois parfois regarder avec dédain nos enfants lorsqu'ils poussent le bouchon un peu trop loin. Il voit ça comme quelque chose de facile l'éducation. Une claque quand ça va pas et on est bon. Il va être papa en mai prochain (et moi tata, youpie !) et il va apprendre cette indulgence, apprendre qu'il est face à un humain, qui a sa propre personnalité et avec laquelle, il va falloir composer. Si j'étais méchante, ce que je ne suis pas on est bien d'accord, je me réjouirais un peu… en fait, si je suis méchante.
C'est drôle, je me faisais exactement la même réflexion l'autre jour : je me demandais pourquoi j'étais aujourd'hui bien plus à l'aise avec les enfants des autres. Et je suis arrivée un peu à la même conclusion que toi !
On dit pas vieillerie, on dit sagesse 😀
(et moi j'y suis pas encore tout à fait, j'ai la tolérance très aléatoire au quotidien/débotté)
J'ai, très jeune, exprimée mon non-désir d'enfant, et comme toi, j'ai subi les nombreuses réflexion condescendantes comme quoi "je changerai d'avis".
Pendant toute ma vingtaine, ça a été particulièrement difficile à supporter, d'autant plus que j'étais dans une relation amoureuse très table et que l'ensemble des jeunes de notre génération suivaient la route bien tracée du maison-mariage-enfant (pas toujours dans cet ordre là d'ailleurs!).
Il y a quelques mois, les choses se sont dégradées avec mon compagnon, pour la simple et bonne raison qu'une envie de paternité avait pointé le bout de son nez, alors que mon sens de la maternité est toujours au point mort. On a décidé de se quitter en bon terme, et je dois dire qu'on a plutôt bien réussi ça. Je suis triste de cette séparation, mais je sais aussi que l'envie (ou non) d'enfant est quelques chose de viscérale contre laquelle on ne peut rien.
Dernièrement, j'ai eu l'occasion de revoir des oncles et tantes, et bien évidement le sujet du "tu ne veux pas d'enfant? Tu verras, ça viendra,mais n'attends pas de trop, tu as déjà dépassé la 30aine, l'horloge biologique tourne…" est arrivé dans la conversation.
Mais cette fois ci je n'ai pas hoché la tête avec un sourire coïncé en les maudissant intérieurement comme je le faisait toujours.
Non, cette fois-ci, j'ai gardé mon calme et j'ai exprimé clairement mon point de vue. De mémoire, ça donnait ça:
"Cher tonton, est ce que tu te rends compte de la violence de tes propos?
Parce que, lorsque tu me dis que "ça viendra, je vais changer d'avis", moi ce que j'entends c'est que, en tant que jeune femme de 31 ans titulaire de nombreux diplômes et capable de m'assumer dans tous les domaines, je suis à tes yeux trop stupide pour décider de ce qui est bon pour moi, tandis que toi, homme hétérosexuel blanc de 60 ans, n'ayant connu aucune forme de discriminatrion dans la vie et ne connaissant après tout que peux de choses de ma vie, tu as la sagesse et le savoir absolu de ce qui est bon pour moi…
Tu m'impose tes bon conseils condescendants depuis longtemps, à mon tour de t'expliquer mon point de vue.
Tu n'as aucune idée des raisons pour lesquelles je n'ai pas d'enfants. Tu ne sais pas si ce sont des raisons médicales, éthiques, religieuse, ou le fait que je ne ressente pas l'envie d'en avoir, tout simplement.
Sache que cette décision de ne pas être mêre m'a coûté une relation de 10 ans sans encombre avec l'homme de ma vie, laisse moi te dire que j'ai longtemps réfléchi avant de décider que non, je ne voulais pas d'enfant. Et qu'il n'y a que trois personnes qui ont leur mot à dire dans cette décision: moi, mon médecin, et mon compagnon.
Et ne viens pas me demander si je n'ai pas peur de regretter plus tard. Est-ce que tu te permettrais de poser cette question à une femme enceinte? Non, parce qu'il est socialement aquis qu'avoir des enfants fait forcément la joie de tous. Ce n'est pas le cas, mais personne n'en parle."
Cette tirade (que j'ai réussi, oh exploit!, à sortir calmement sans sortir de mes gonds) m'a valu les gros yeux de mon père sur le moment, mais je suis fière d'avoir ouvert les yuex de certains esprits étriqués. D'ailleurs, ma tante est venue me félicité après ça, et ça m'a fait chaud au coeur.
Bref, je m'excuse pour le long message,mais étant moi même en pleine cible, ça me touche beaucoup, et si mon expériene peut en aider d'autres, c'est toujours ça de pris.
Ah mais laisse des commentaires aussi longs que tu veux, pas de souci! Et bravo d'avoir su rester calme, j'ai toujours répondu en grinçant des dents et en fumant par les naseaux ^_^
J'ai toujours été perplexe face aux gens qui se permettent d'imposer comme ça un désir d'enfant qui devrait "naturellement" venir sans se poser de question.
Il se trouve que j'en ai deux, il se trouve que ce n'était pas naturel pour mon caractère et que je suis toujours aussi inadaptée face aux enfants des autres, il se trouve aussi que j'ai été un parent hyper chiant les premières années complètement gaga à ne plus parler de rien d'autre – au point que je me suis gavée moi-même – et je suis reconnaissante à mes amis d'être toujours là, à leur place j'aurais fui.
Mais je n'ai jamais compris qu'on puisse poser des questions à ce sujet aux autres. Parce que déjà, c'est une question si personnelle, et que c'est un choix, et que si changement d'avis il doit y avoir il viendrait de l'intérieur, et puis il y a tellement de situations complexes aussi – des femmes qui voudraient mais qui ne peuvent pas, au hasard. Ces réflexions et questions sont tellement intrusives.
J'aime mes copines qui ont des enfants parce qu'on se comprend sur beaucoup d'aspects liés à la parentalité, j'aime mes copines qui n'ont pas d'enfant parce qu'on peut parler d'autre chose et une autre liberté. Mais je n'aime pas les gens qui se mêlent des choix de vie des autres.
Moi j'ai toujours voulu avoir des enfants, mais je n'ai pas pu en avoir. Mais dans ma famille on ne m'emm** pas avec ça, comme s'il était entendu qu'étant donné qu'à chaque génération dans ma famille, une des filles n'a pas d'enfants, ce devait donc être moi, celle qui n'est pas faite pour être heureuse. En plus ma mère m'a toujours répété qu'avoir des enfants c'était gâcher sa vie, donc elle, elle voit ça d'un très bon œil et a toujours tenté de me persuader que je n'en voulais pas. Je n'ai jamais ressenti de jalousie ni de souffrance pour les grossesses ou les enfants des autres (peut être aussi parce leur couple ne me faisait absolument pas rêver, que le gamin était moche, sournois, ou pénible au final). Elles sont elles et je suis moi, nos histoires n'ont rien à voir. Et s'il m'est arrivé aussi de regretter que les conversations des nouveaux parents ne tournent qu'autour de fond de couches, j'ai le sentiment qu'en retour, pour eux, les non parents ne valent pas grand chose. (On m'a même déjà dit, qu'en fait j'étais déjà morte puisque je ne laisserai rien de moi). Comme disait Florence Foresti avant de nous saouler avec sa propre grossesse, nos problèmes ne sont plus des problèmes.
Lucy: je suis désolée que quelqu'un se soit permis de te dire cette chose affreuse, quelle horreur! Je pense qu'on peut laisser une trace de plein d'autres façons qu'en ayant des enfants: en écrivant un livre, en mettant au point une invention qui facilitera la vie des gens… Et je suis aussi fermement persuadée qu'on n'est pas tenu de laisser une trace, qu'on peut se contenter de vivre bien pour le temps qu'on est là, en harmonie avec le monde et son entourage, et que c'est déjà pas mal.
Pour ma part, pas d'envie d'enfant non plus mais…je suis prof ! Autant te dire que le paradoxe en questionne plus d'un ;).
Avec humour j'aime bien dire que c'est parce que je sais comment ça devient une fois ado (sous-entendu si tu m'as cassé les pieds avec ça : tu verras comme tu vas en chier dans quelques années :P).
Au niveau de ma famille, j'ai la chance que ce soit plutôt bien accepté (merci les 2 taties qui ont bien déblayé le terrain avant moi). Ma mère avait essayé le coup de la culpabilité mais depuis que je lui ai rappelé- un jour où elle m'avait saoulée- qu'elle avait passé toute mon adolescence à me rabâcher de ne pas me marier et de ne jamais faire d'enfant (quand elle était énervée d'entretenir la maison) elle ne m'a plus trop embêtée avec ça.
On en a reparlé au calme par la suite et je lui ai expliqué que la possibilité de regretter existe comme dans tous choix mais que je ne pouvais pas faire un enfant sous le seul prétexte d'avoir peur de regretter alors que je n'en éprouve nullement l'envie. Je sens bien parfois que ça la travaille mais elle ne dit plus rien.
En ce qui concerne mes relations, ça a déjà posé problème mais on fait avec. L'engagement de faire un enfant est trop important pour que je revienne sur mon ressenti propre. Tout comme il est difficile pour un homme de renoncer à sa propre envie si elle est là.
Ah oui et donc, ton article me faisait réagir parce que je pense souvent à cette partie de ma vie où la possibilité d'en faire n'existant plus je serai un peu comme libérée de la question (j'ai également envisagé de me faire ligaturer pour que ça arrive plus vite).
Je n'ai jamais réussi à trouver de gynéco qui acceptait de me faire une ligature…
Je suis totalement comme toi face aux enfants, et j'ai 29 ans. Et effectivement, parfois je me demande si mon incapacité à avoir une relation normale avec un enfant n'est pas renforcé par l'attitude des gens, famille, société vis à vis de mon choix.
C'est interessant de te lire et de se dire que peut être que je m'autorise pas cela de peur que les gens sautent sur l'occasion pour reparler de ce choix.
Que de réactions difficiles dans vos entourages à toutes … et quelle patience il doit falloir pour faire face à tout ça ! Je me rends compte que j'ai de la chance car dans ma famille, à part ma grand-mère qui me répète qu'il faut que je me marie et que j'aie des enfants vite sinon elle sera morte avant, personne ne m'embête trop avec ça. Je pense que le fait que pas mal de mes oncles et tantes se soient "casés" et aient eu des enfants tard m'aide pas mal : ils savent qu'on n'est pas pressés et qu'on fera bien comme on voudra de toute manière !
Je suis avec mon chéri depuis trois ans, on habite ensemble, mais les enfants ne sont pas du tout à l'ordre du jour pour cause de vie professionnelle assez prenante, et de toute façon, je ne suis pas sûre d'en vouloir … Il n'y a pas beaucoup d'enfants dans notre entourage et je ne suis pas très à l'aise avec eux, j'ai toujours peur de faire une bêtise avec les plus petits et ils me laissent perplexes … Il n'y a qu'à partir de 4 ou 5 ans que ça va mieux. Cela dit, c'est surtout le fait de perdre ma liberté de mouvement qui m'embêterait … Avec mon chéri, on est du genre à multiplier les activités et les sorties, alors je me vois mal renoncer à tout ça ! D'autant qu'en tant que personne doté d'ovaires et d'un utérus, ce serait à moi de me taper la grossesse, l'accouchement et toutes les joyeusetés qui vont avec, et ça ne donne pas très envie !
Bonjour,
Je découvre votre article et votre blog par la même occasion, et c'est une bonne chose !
J'ai une question, mais avant de la poser je tiens à préciser certaine chose. Qu'une femme (ou un homme d'ailleurs !!) souhaite avoir ou non un ou des enfants, peu m'importe. Chacun ses choix, tant qu'à moi on ne m'impose rien ! C'est tellement personnel, et la plupart du temps ce sont des décisions mûrement et longuement réfléchie. En général, on ne décide pas d'avoir (quoique…) ou de ne pas avoir d'enfants sur un coup de tête.
Il n'empêche que je m'interroge. En effet, on voit de plus en plus d'article de ce genre, fleurir sur la toile, type : "je ne veux pas d'enfants et j'assume, lâcher moi avec ça".
Souvent ces articles sont écrits par des jeunes (très) jeunes filles. Je ne doute pas qu'au moment où elles écrivent leur article, elles soient sure d'elle.
J'entends également complètement, le fait de ne pas avoir d'enfants et de prendre le risque de le regretter plus tard, plutôt que d'en faire un, sous prétexte d'avoir peur de regretter.
Mais… Je n'ai jamais entendu, le témoignage de femmes n'ayant plus, biologiquement parlant, la possibilité d'avoir des enfants, et qui se satisfont totalement ou au contraire, regrettent cette décision passée.
Quand la décision ne nous revient plus, qu'en est-il ? Comment vit-on avec cette décision en vieillissant, en devenant une (très) vieille femme ? (Madame si tu as 80 ans ou plus, que tu n'as jamais voulu d'enfants, et que tu me lis, merci de me répondre !!).
Je maintiens qu'il ne faut pas faire d'enfants par peur de le regretter ; mais est-ce une décision que l'on peut prendre, en affirmant que l'on est certaine de ne pas revenir en arrière, quand on est si jeune ?
N'est-il pas préférable de dire, "à ce jour, je ne veux pas d'enfants. Peut-être que je le regretterai plus tard, que je changerai d'avis… ou pas ! On verra bien" (au risque de subir les questions et jugements des autres…), plutôt que de dire "je ne veux pas et ne voudrais jamais d'enfants" ?
Quand on a 20 ans, 30 ans, "jamais et toujours" sont tellement abstraits, loin…
Souvent dans les témoignages que l'on peut lire ces derniers temps, la place n'est pas laissée à la possibilité de changer d'avis ; et comme vous l'avez compris ça me laisse perplexe (ce qui est certainement lié à ma personnalité, puisque moi de façon générale, je suis rassurée de savoir que rien ou presque n'est jamais définitif).
Merci à vous d'avoir pris le temps de me lire, voire de me répondre. Espérant n'avoir offusqué personne avec mes interrogations.
Bienvenue et merci pour ce premier commentaire, Charlotte 🙂
On n'exprime jamais que sa conviction du moment. Chez certaines (comme chez moi), cette conviction perdurera, chez d'autres pas, quelle importance? J'entends aussi des Parisiens dire qu'ils n'habiteront jamais en banlieue, des tas de gens dire qu'ils ne feront jamais ceci ou cela, et personne ne les met en garde contre le risque de changer d'avis et le fait qu'ils devraient formuler leur avis plus prudemment.
Mais les enfants, tout de suite, c'est un sujet qui interpelle. Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de quelqu'un qui en a (ou qui en veut) et qui se permet de dire "Tu vas passer à côté de…" ou "Tu changeras d'avis plus tard". Vraiment, ça me dépasse. En quoi ça les regarde? La personne en face exprime sa vérité à un instant T, de la façon dont elle a envie de la formuler, et puis voilà.
J’imagine que tout comme il y a le désir viscéral d’être parent, il y a aussi celui de ne pas l’être. Et c’est clair qu’on en fait tout un plat (est-ce vraiment si grave de ne pas avoir de descendance ? Est-on vraiment SI important ??)
Autre tabou encore plus tabou : les femmes qui regrettent d’être mères. Ça ne semble pas les empêcher d’aimer leur(s) enfant(s) mais le choc doit être rude, quand on s’admet qu’on s’est conformée aux désirs de la société. Mais non, avouer cela, c’est forcément être un monstre =/
Pour ma part, je fais partie de celles qui ne voulaient pas-du-tout d’enfant et qui ont changé d’avis en cours de route. Je suis jeune, donc je n’ai pas eu le temps de prendre des mesures radicales (cf. : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1428489-video-du-soir-j-ai-decide-d-etre-sterile-3-femmes-n-auront-jamais-d-enfant-percutant.html), mais j’aurais pu. Je ne sais pas si ça aurait été la fin du monde pour autant, il existe d’autres solutions, après tout. Et l’enfant n’est important qu’à partir du moment où il est là, avant, ça reste de l’hypothétique et du potentiel.
PS : mais pourquoi c’est si populaire, une piscine à débordement ?? J’en ai horreur et me demande si je passe à côté de quelque chose. Oui-oui, c’est une question importante.
Comme je le disais plus haut, je n'ai jamais trouvé de gynéco qui accepte de me stériliser, alors que ça m'aurait tellement facilité la vie (et épargné une IVG). Je trouve ça scandaleux qu'on m'ait empêchée de choisir en pleine conscience ce qui me semblait le mieux pour moi, ma vie et mon corps. Justification des gynécos: ils ne voulaient pas que je leur fasse de procès si jamais je regrettais un jour. Argh.
Quant à la piscine à débordement, ça fait joli sur Instagram 😀